La pandémie de COVID-19 amplifie les effets de la crise économique et environnementale

Coronavirus : 27 pays menacés par une crise alimentaire

23 juillet 2020

Une nouvelle analyse rendue publique et menée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et par le Programme alimentaire mondial (PAM) liste les 27 pays les plus menacés par une crise alimentaire imminente en raison du COVID-19, suite aux répercussions de la pandémie qui aggravent les causes préexistantes de la faim. 

Aucune région du monde n’est à l’abri, qu’il s’agisse de l’Afghanistan ou du Bangladesh en Asie, d’ Haïti, du Venezuela et du corridor sec en Amérique centrale, ou de l’Irak, du Liban, et de la Syrie au Moyen-Orient, ou encore du Burkina Faso, du Cameroun, du Liberia, du Niger, du Nigéria, du Mali, du Mozambique, de la Sierra Leone ou du Zimbabwe en Afrique.
L’analyse conjointe de la FAO et du PAM prévient ces pays « à risque » que les probabilités sont grandes - voire déjà réelles - d’une forte dégradation de la sécurité alimentaire dans les prochains mois, et qu’un nombre croissant de personnes risquent de basculer en situation de faim aiguë.

Ces pays étaient déjà aux prises avec des niveaux élevés d’insécurité alimentaire et de faim aiguë, avant le COVID-19, à cause de chocs et de facteurs de stress préexistants comme des crises économiques, une instabilité et une insécurité, des conditions climatiques extrêmes ou encore des parasites et des maladies animales, a indiqué M. Qu Dongyu, le Directeur général de la FAO.

« Nous sommes aujourd’hui en ligne de front et nous faisons les frais des effets perturbateurs du COVID-19, qui transforment la crise alimentaire en une crise sanitaire » a-t-il indiqué. « Nous ne devons pas penser qu’il s’agit d’un risque potentiel à l’avenir. Nous ne pouvons pas traiter cette question comme un problème de demain. Nous devons faire davantage pour préserver les systèmes alimentaires - dès aujourd’hui », a-t-il ajouté.

Quatre façons dont le COVID-19 intensifie l’insécurité alimentaire aiguë

Selon la FAO et le PAM, le COVID-19 tend à aggraver les souffrances liées à la faim car :

• La baisse du niveau de l’emploi signifie que les ménages ont moins d’argent à dépenser pour la nourriture et que les travailleurs partis outre-mer envoient des sommes moindres à leur famille restée dans les pays en situation d’insécurité alimentaire.

• Toute une série de perturbations liées à la pandémie et aux contre-mesures ont aussi des retombées importantes, et croissantes, sur la production et l’offre alimentaires.

• La chute des recettes publiques signifie que les programmes de sécurité sociale comme les repas scolaires ne sont plus financés et ne sont plus en mesure de répondre aux besoins croissants.

• Enfin, la pandémie contribue à multiplier les conflits entre les communautés au sujet des ressources naturelles, comme l’eau ou les pâturages, avec des effets perturbateurs sur la production et le secteur agricole.

Appel à la solidarité

Dans un effort pour inverser ces nouvelles tendances, la FAO a lancé un nouvel appel de fonds à hauteur de 428,5 millions de dollars, dans le cadre du Plan de réponse humanitaire global contre le COVID-19 des Nations Unies destiné à répondre aux besoins croissants du secteur de l’alimentation et de l’agriculture, avec une attention toute particulière donnée à la collecte et l’analyse de données, une aide d’urgence pour protéger les moyens de subsistance et préserver les chaînes alimentaires sans oublier de garantir aux populations les plus vulnérables un accès à des aliments de base et nutritifs.
Cette somme vient s’ajouter à l’appel de fonds de 1,1 milliard de dollars qui avait été lancé dans le cadre des Plans de réponse humanitaire des pays pour 2020, destinés à répondre aux besoins qui existaient déjà avant la pandémie du COVID-19.

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