Le confinement aggravera la pauvreté selon l’OIT

Coronavirus ou famine : le choix imposé à 1,6 milliards de travailleurs non-déclarés

8 mai 2020

Les mesures de confinement aggraveront la pauvreté et les vulnérabilités des deux milliards de travailleurs de l’économie informelle dans le monde, a déclaré l’Organisation internationale du Travail. La plupart des travailleurs informels n’ayant aucun autre moyen de soutien, ils sont confrontés à un dilemme presque insoluble : mourir de faim ou du virus.

Selon un nouveau document d’information publié par l’Organisation internationale du Travail, les mesures de confinement du COVID-19 menacent d’augmenter les niveaux de pauvreté relative des travailleurs de l’économie informelle mondiale jusqu’à 56 points de pourcentage dans les pays à faible revenu.
Dans les pays à revenu élevé, les niveaux de pauvreté relative parmi les travailleurs informels devraient augmenter de 52 points de pourcentage, tandis que dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure, l’augmentation est estimée à 21 points de pourcentage.

Source de tension sociale

Jusqu’à 1,6 milliard des deux milliards de travailleurs de l’économie informelle dans le monde sont touchés par les mesures de verrouillage et de confinement. La plupart travaillent dans les secteurs les plus durement touchés ou dans de petites unités plus vulnérables aux chocs.
Il s’agit notamment des travailleurs de l’hébergement et des services de restauration, de la fabrication, du commerce de gros et de détail, et des plus de 500 millions d’agriculteurs produisant pour le marché urbain. Les femmes sont particulièrement touchées dans les secteurs à haut risque, indique le rapport.
De plus, ces travailleurs devant travailler pour nourrir leur famille, les mesures de confinement du COVID-19 dans de nombreux pays ne peuvent pas être mises en œuvre avec succès. Cela met en danger les efforts des gouvernements pour protéger la population et lutter contre la pandémie. Cela pourrait devenir une source de tension sociale dans les pays à grande économie informelle, selon le rapport.

Mourir de faim ou du virus

Plus de 75 pour cent de l’emploi informel total se fait dans des entreprises de moins de dix travailleurs, dont 45 pour cent de travailleurs indépendants sans employés.
La plupart des travailleurs informels n’ayant aucun autre moyen de soutien, ils sont confrontés à un dilemme presque insoluble : mourir de faim ou du virus. Cette situation a été exacerbée par les perturbations des approvisionnements alimentaires, qui ont particulièrement affecté ceux de l’économie informelle.

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