Amnesty International France - Rapport d’activité 2007

Défendons et protégeons nos droits

18 juillet 2008, par Sophie Périabe

Récemment, la section française d’Amnesty International a publié son rapport d’activité 2007. C’est l’occasion de revenir sur les principales préoccupations et interventions de l’ONG française partout dans le monde au cours de l’année passée. Crise du Darfour, fermeture de Guantanamo, les violences faites aux femmes, lutte contre la peine de mort, sont autant de combats dans lesquels Amnesty International s’est engagée.

Au Darfour, protéger les civils

Dans les situations de guerre et de conflit, Amnesty International se mobilise pour exiger la protection des populations civiles par le respect du droit international. Face au conflit qui ravage le Darfour et l’Est du Tchad depuis 2003, avec des conséquences dramatiques sur les populations, Amnesty International a continué, en 2007, à demander en priorité l’envoi d’une force de maintien de la paix. Le 1er août 2007, l’ONU a adopté à l’unanimité la résolution 1769 autorisant l’envoi de la MINAD, force mixte ¬- Union Africaine. Alors que cette force hybride des Nations unies et de l’Union africaine (MINUAD) a pris officiellement ses fonctions au 1er janvier 2008, son déploiement intégral se heurte encore aux restrictions émises par le gouvernement soudanais et aux obstructions de la communauté internationale qui peine à trouver les ressources nécessaires. Les retards pris empêchent la MINUAD de pouvoir protéger la population efficacement. Au cours de ces 5 ans, quelque 95.000 personnes ont été tuées, plus de 200.000 personnes seraient mortes des suites indirectes du conflit et près de 2,3 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer dont un million d’enfants. La présence d’armes dans les camps a entraîné une détérioration de la sécurité. Grâce à une mobilisation massive de l’UNICEF et de différentes ONG, des écoles primaires fonctionnent dans tous les camps de déplacés.
Au total, 28% des enfants en âge d’aller à l’école primaire fréquentent ces écoles, et parmi eux 46% sont des filles. Bien que ce chiffre global soit faible, il est supérieur à ce qu’il était avant la crise du Darfour.
Mais avant la crise, les jeunes avaient accès aux travaux des champs et à d’autres emplois. Ce n’est pas le cas à l’heure actuelle.

Défendre le droit des femmes

La journée internationale sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, 25 novembre, a porté sur l’accueil des victimes de violences domestiques. Pour souligner avancées et lacunes, 16 centres d’accueil dans le monde ont été symboliquement mis en avant, en Afrique du Sud, Venezuela, Canada, etc. Pour la France, l’accent a été mis sur le manque de publicité autour d’une ligne d’écoute des Hauts-de-Seine, animée depuis 2000 par un centre d’accueil et soutenue par les collectivités locales. Par ailleurs, Olivier Dahan a réalisé un film de 2 minutes 30 qui met en scène les violences conjugales et incite les témoins de ces violences à réagir. Ce film, conçu par TBWA\Paris, soutient la campagne d’Amnesty International sur les violences faites aux femmes. L’objectif de ce film est de provoquer une prise de conscience de la réalité de ce problème en France, du rôle important de chacun d’entre nous et de la responsabilité du gouvernement pour y mettre un terme. D’ailleurs, un sondage exclusif CSA réalisé pour Amnesty International, en 2006, indiquait que 80% des français exprimaient leur souhait que la lutte contre les violences domestiques soit une priorité dans campagnes électorales de 2007 et des nouvelles autorités.

Fermez Guantanamo !

Le 6 janvier 2007 pour marquer les 5 ans du camp de Guantanamo et exiger sa fermeture, 300 militants se sont rassemblés à Paris, vêtus de combinaisons orange, symbole de la tenue des 420 détenus (chiffres de janvier 2007). Le 26 juin 2007, lors de la journée mondiale des victimes de la torture, ce dispositif a été décliné dans plusieurs villes de France. Fin 2007, Guantanamo, c’est près de 80% des détenus placés à l’isolement complet, confinés 22 heures par jour, dans des cellules individuelles d’acier coupés de tout contact humain, sans accès à la lumière et à l’air libre. Récemment, les médias ont relayé les actes de tortures dont était victime un prisonnier canadien de Guantanamo. Et ces prisonniers, ce sont des individus suspectés de terrorisme ! Dans ce contexte particulièrement opaque, Amnesty continue son combat en interpellant l’OTAN et les différentes autorités compétentes. Des lettres de soutien sont envoyées aux détenus ainsi qu’à leur famille.

Un pas de plus vers l’abolition de la peine de mort

Du 1er au 3 février 2007, Amnesty International a participé à Paris au 3ème congrès mondial contre la peine de mort, organisé par Ensemble contre la peine de mort. Près de 3.000 militants se sont rassemblés pour la marche de clôture dans les rues parisiennes. Le 10 octobre 2007, pour la 5ème journée mondiale contre la peine de mort, une action a ciblé 38 pays de la francophonie et la pétition de la coalition mondiale appelant à l’adoption d’une résolution de l’ONU sur un moratoire universel sur les exécutions a été largement relayée. Le 18 décembre dernier, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution appelant tous les pays à instituer un moratoire sur les exécutions : 104 pays ont voté pour, 54 contre, et 29 se sont abstenus. Cette étape majeure vers l’interdiction de la peine de mort devrait avoir un effet d’entraînement pour les Etats hésitant sur la voie de l’abolition.

SP (Avec le rapport d’activité 2007 d’Amnesty International)


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