
C’était un 30 juin
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Droit du sol
23 septembre 2005
Entendre le sénateur maire de Saint-André dénoncer des ’trafics’ dans sa commune a toujours une saveur particulière... Mais les arguments avancés par l’élu sont peu crédibles et sa façon de ’traiter humainement (...) un problème réel’ fait froid dans le dos.
Saint-André s’est fait connaître, parmi toutes les villes de La Réunion, pour ses trafics divers et variés, depuis plusieurs décennies : il y a eu le trafic de pièces d’identité - dénoncé en son temps par deux parlementaires - lié à un “trafic” d’électeurs ; on peut aussi mentionner un trafic de plaques d’immatriculation de voiture... et maintenant - c’est le maire lui-même qui le fait savoir - un "trafic d’enfants", rien de moins ! D’enfants mahorais plus précisément, explique le sénateur maire : "Des vrais et des faux Mahorais. J’en veux pour preuve cette mère mahoraise qui vient avec un certificat d’hébergement inscrire à l’école primaire huit enfants. Jusque-là rien d’anormal, sauf qu’elle ne connaît même pas le prénom de certains d’entre eux. (...)"
C’est, entre autres déclarations fracassantes faites à l’appui de la proposition du ministre d’Outre-mer pour réviser l’accès à la nationalité, celle qui choque le plus parce qu’elle s’en prend, non pas aux auteurs du trafic supposé, mais à des êtres sans défense.
Sur le fond, le sénateur maire semble tout ignorer d’une pratique ancienne à Mayotte, comme dans l’ensemble des Comores, qui est la polygamie - que certains voudraient d’ailleurs voir disparaître à Mayotte, mais c’est une autre histoire. Apparemment, celle-ci persiste dans la structure familiale des Mahorais de La Réunion. Le sénateur maire, en tant qu’édile d’une ville qui compte une importante communauté mahoraise et une non moins forte communauté malgache, devrait au moins se documenter. Dans les familles polygames donc, la femme qui élève les enfants n’est pas nécessairement leur mère et un “oubli” passager d’un ou deux prénoms, dans des fratries très nombreuses, peut certes surprendre... mais de là à parler de "trafic"... Si le sénateur maire emploie ce mot, c’est parce qu’il veut suggérer que certains enfants, inscrits comme mahorais, seraient originaires des autres îles de l’archipel comorien. En a-t-il les preuves et en ce cas, pourquoi les avoir dissimulées si longtemps ?
C’est souligner qu’entre les îles, des liens de famille existent et que le regroupement familial, dans la recherche d’un lieu de vie moins misérable, n’est “illégal” que parce que la France a elle-même créé le problème : en séparant Mayotte des autres îles d’une part, puis en instaurant un “visa” qui oblige les Comoriens cherchant à circuler entre leurs îles et Mayotte, comme ils l’ont toujours fait, à toutes sortes de contorsions dont certaines sont mortelles. Toutes ces fausses solutions ont été prises par des gouvernements de la droite applaudis par le maire de Saint-André.
Encore une fois : si le sénateur maire a la preuve qu’il existe de "vrais et de faux Mahorais", qu’il les produise et qu’il dise pourquoi il ne l’a pas fait plus tôt. Lesquels, des “vrais” ou des “faux”, auraient été utilisés comme masse de manœuvre lors des dernières élections ?
Enfin, laisser croire que dans une commune qui compte un peu moins de 10.000 enfants scolarisés dans le primaire, il pourrait y avoir une progression de 10% par an, toute entière imputable aux “faux Mahorais”, c’est se moquer du monde. Cela représenterait trois à quatre écoles primaires supplémentaires chaque année. Saint-André n’est pas saisie de frénésie de construction : où passent donc tous ces enfants ?
Il faut regretter une fois de plus que par flagornerie ou par électoralisme, un élu tienne des propos où la démagogie et l’amnésie tentent de faire oublier les vraies responsabilités, pour stigmatiser une communauté et flatter les sentiments de racisme et d’exclusion chez certains électeurs.
P. David
Éric Fruteau, conseiller général (Saint-André)
"Électoralisme et démagogie lepéniste"
"Trois réflexions me viennent à l’esprit devant les propos du maire de Saint-André. Nous sommes dans un département de l’océan Indien et nous faisons semblant d’oublier qu’une part de notre population vient d’Afrique et d’Asie. Pour cette part-là, on multiplie les difficultés alors que n’importe quel Européen, même privé de tout lien avec La Réunion, peut venir et s’installer ici. De quel droit peut-on interdire aux autres la libre circulation, la faculté de rejoindre leurs parents où qu’ils soient ? Eux aussi ont besoin de circuler entre les îles, entre nos îles et les continents mères.
La deuxième idée est que la droite nationale veut récupérer l’électorat lepéniste. Mayotte ne peut pas servir de “cible” dans ce genre d’opération.
Enfin, il faut se reporter aux référendums tenus il y a trente ans, sous le gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing, quand Mayotte a été séparée des autres îles, auxquelles la lie par ailleurs des facteurs historiques, géographiques ou culturels. Il ne faut jamais oublier les circonstances dans lesquelles l’union des îles a été cassée. Ensuite, Mayotte - qui se voulait “française” - a été laissée dans un état de sous-développement qui a poussé de nombreux Mahorais à venir chercher à La Réunion une vie meilleure. La politique d’immigration aurait pu être limitée : par des mesures pour équiper Mayotte en école, en hôpitaux... Aujourd’hui, ceux qui n’ont rien fait, après avoir créé le problème mahorais, veulent oublier et faire oublier leurs responsabilités.
Je trouve choquant de voir pointer du doigt une communauté, par pur électoralisme et par démagogie."
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