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Derrière le grand amour, des tragédies

27 janvier 2007

Des femmes malgaches et mauriciennes viennent trouver à La Réunion l’âme sœur. Certaines d’entre elles vivent le grand amour - il est nécessaire de le souligner -, d’autres l’horreur au quotidien. Elles ne s’attendaient pas à tomber dans pareilles situations. Surtout que le bel âtre lui avait promis monts et merveilles à condition bien sûr qu’elle le suive jusqu’à La Réunion. Quelques-unes nouent avec le désespoir en fin de compte. Elles subissent sévices et humiliations. Elles sont considérées comme des roues de secours, des objets ou des terrains d’expériences en tous genres. D’où l’indignation de l’association Momon Papa léla.

Des femmes en période d’essai

Les membres de l’association dénoncent ces comportements d’hommes indignes. Une croisade est menée actuellement à Madagascar et à Rodrigues pour mettre en garde ces femmes contre des promesses qui, on le sait tous par avance, ne seront pas toutes tenues.
Margaret Royer, Présidente de l’association, est allée vers des femmes malgaches pour témoigner des mésaventures de leurs “sœurs”. Elles ont passé des petites annonces dans les colonnes des journaux locaux, sur le Net ou correspondance par la poste. Les messages affluent et les messageries débordent d’engagements mirobolants. La plupart du temps, l’homme fait le déplacement, et après avoir pris connaissance de la “marchandise”, il décide de mettre le grappin dessus.

Tout beau, tout nouveau

Les premiers jours se passent très bien. Tout beau, tout nouveau. Mais très vite, les premières complications s’annoncent. Le soi-disant prince charmant est violent et alcoolique. De surcroît, il a une femme et des enfants. Surprise ! Surprise ! Le rideau tombe. C’est la fin des bonnes manières. Pour un rien, des disputes éclatent et se multiplient. Si elle a peu grossi, direction la porte. Elles ne peuvent porter plainte. Elles n’ont qu’une carte de séjour et elles se croient sans droits. Elles n’ont pas un euro en poche et se trouvent dans l’impossibilité de s’acheter un billet d’avion pour retourner chez elles. Elles ont honte aussi de cet échec. Fin de la période d’essai !

On a peine à croire que c’est là, le sort que l’on réserve à des femmes en quête d’une autre vie, d’un autre monde. Margaret Royer leur a expliqué la réalité réunionnaise qui est loin d’être un eldorado. Avec « un RMI, une pension, une retraite », on peut couler de beaux jours dans la Grande Île ou l’Île Sœur. Ce n’est pas le cas à La Réunion.

J.-F. N.


Il a dit...

Certes, cela ne va pas plaire, mais Patrick Savatier, porte-parole de Momon Papa léla, insiste sur le fait que des hommes réunionnais vont se « dégorger le poireau » à Madagascar et à Maurice. Un type “d’agriculture” qui tend à se développer dans les pays en voie de développement.


« Ouste ! je ne veux plus te voir »

Les femmes malgaches et mauriciennes qui, après avoir trouvé mari à La Réunion, deviennent mères de famille. Au bout d’un moment, il lui dit : « ouste ! je ne veux plus te voir parce que tu as grossi ou perdu une dent ». Fin de la période d’essai ! Dehors, avec une carte de séjour temporaire, le piège se referme. Sans revenu, certaines d’entre elles se livrent à la prostitution, pour gagner un peu d’argent pour l’achat du billet retour. Se pose entre temps la question de la garde des enfants. Le bout du tunnel tend à s’éloigner. D’où une attaque de Momon Papa léla pour dénoncer ces attitudes basées sur la soumission, le maintien permanent dans le chantage, la pression et la séquestration. Le tout avec des coups de poings et de pieds au visage et au ventre ! Alors, mesdames, avant de venir à La Réunion, méfiez-vous des “apparats-rences” !

J.-F. N.


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