Rapport de l’ONU

Des milliers d’enfants endurent des « conditions horribles » dans les zones de conflit

12 juillet 2022

Le rapport annuel de l’ONU sur les enfants et les conflits armés (CAAC), publié lundi, détaille l’impact dévastateur que diverses formes de conflit ont eu sur les enfants du monde en 2021.

Amina et ses trois petits-enfants sur un site d’accueil pour les réfugiés camerounais à Oundouma, au Tchad. © HCR/Aristophane Ngargoune

Les dangers décrits dans le rapport de l’ONU vont de l’escalade des conflits, des coups d’État militaires et des prises de contrôle, des conflits prolongés et nouveaux, ainsi que des violations du droit international. Les conflits transfrontaliers et les violences intercommunautaires ont également eu un impact sur la protection des enfants, en particulier dans les régions du bassin du lac Tchad et du Sahel central.
Le rapport met en évidence près de 24 000 violations graves vérifiées contre des enfants, soit une moyenne de quelque 65 violations par jour. Le meurtre et la mutilation d’enfants étaient la violation grave la plus avérée, suivis du recrutement et de l’utilisation d’enfants et du refus d’accès humanitaire.
Les endroits où la plupart des enfants ont été touchés par de graves violations en 2021 étaient l’Afghanistan, la République démocratique du Congo (RDC), Israël et le territoire palestinien occupé, la Somalie, la Syrie et le Yémen.

Marqués à vie

« Il n’y a pas de mot assez fort pour décrire les conditions horribles que les enfants dans les conflits armés ont endurées », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, Virginia Gamba.
« Ceux qui ont survécu seront affectés à vie par de profondes cicatrices physiques et émotionnelles. Mais nous ne devons pas laisser ces chiffres décourager nos efforts. Ils devraient servir d’impulsion pour renforcer notre détermination à mettre fin et à prévenir les violations graves contre les enfants. Ce rapport est un appel à l’action pour intensifier notre travail afin de mieux protéger les enfants dans les conflits armés et de veiller à ce qu’ils aient une réelle chance de se rétablir et de s’épanouir ».
Mme Gamba a expliqué que les garçons et les filles sont souvent confrontés à des risques différents, un facteur qu’il est important de comprendre lors de l’élaboration de stratégies de prévention et d’intervention.

L’Ukraine parmi les nouveaux sujets de préoccupation

Deux formes de violations ont fortement augmenté en 2021 : les enlèvements et les violences sexuelles, y compris le viol, qui ont tous deux augmenté de 20 %.
Les attaques contre les écoles et les hôpitaux ont également augmenté, aggravées par la pandémie. Plus de 2 800 enfants ont été détenus pour leur association réelle ou présumée avec des parties au conflit, ce qui les rend particulièrement vulnérables à la torture, à la violence sexuelle et à d’autres abus.
L’Éthiopie, le Mozambique et l’Ukraine ont été ajoutés au rapport annuel du Secrétaire général en tant que situations préoccupantes, reflétant l’impact dramatique des hostilités sur les enfants dans ces régions.
En outre, le Secrétaire général de l’ONU a demandé un suivi renforcé des violations contre les enfants dans la région du Sahel central, similaire à sa demande pour la région du bassin du lac Tchad en 2020.

La paix doit prévaloir

Parmi le catalogue de violations, des progrès ont été réalisés dans certaines régions. Au total, 12 214 enfants ont été libérés des forces et groupes armés dans des pays comme la République centrafricaine, la Colombie, la RDC, le Myanmar et la Syrie.
La Représentante spéciale a souligné l’importance de fournir aux enfants libérés des forces et groupes armés un soutien approprié pour se réinsérer dans leurs communautés.
"Les parties engagées dans des processus et des discussions de paix devraient envisager d’intégrer les droits et les besoins des enfants dans leurs négociations ainsi que dans leurs accords finaux, car cela reste le seul moyen de parvenir à une paix durable », a poursuivi Mme Gamba.
« Quand la paix disparaît, les enfants sont les premiers à payer le prix de cette perte tragique », a-t-elle déclaré. « Il est plus important que jamais d’agir pour protéger nos enfants et assurer leur avenir meilleur et plus sûr ».

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