Des préfets convoqués pour insuffisance d’expulsions

14 septembre 2007

Une vingtaine d’entre eux, n’ayant pas atteint le quota de reconduites à la frontière fixé par Nicolas Sarkozy, ont rendez-vous avec le Ministre de l’Immigration cet après-midi.

Le Ministre de l’Immigration réunissait mercredi après-midi 12 septembre une vingtaine de préfets qui n’ont pas atteint le quota de reconduites à la frontière qui leur avait été fixé, apprend-on dans son entourage.
Ce rendez-vous a été fixé après que Brice Hortefeux a dû rendre des comptes au président de la République le 20 août dernier, souligne “Le Figaro”.
« Il s’agit d’une réunion de travail, le ministre souhaite échanger et mobiliser ces préfets, car, en effet, les résultats doivent être améliorés », a-t-on précisé au cabinet de Brice Hortefeux.
Sinistre réunion de Brice Hortefeux, le ministre de l’Immigration, de l’Intégration et de l’Identité nationale avec cette vingtaine de préfets fautifs, accusés de ne pas avoir réalisé les quotas d’expulsions d’étrangers en situation irrégulière. Le message : "faites du chiffre" ! Ou, plus officiellement, il s’agit "de préfets dont les résultats doivent être améliorés en termes de reconduites à la frontière".

Objectif : 25.000 expulsions

Le ministre a récemment admis qu’avec 11.000 éloignements d’étrangers sans papiers dans leur pays d’origine ou dans un autre État européen à la fin juillet dernier, l’objectif fixé par Nicolas Sarkozy serait difficile à atteindre.
Dans sa lettre de mission au ministre de l’Immigration, le chef de l’État a fixé à 25.000 personnes l’objectif du nombre d’expulsions de clandestins en 2007.
La pression mise sur les préfets constitue la porte ouverte à tous les dérapages, qu’il s’agisse des méthodes d’interpellation, ou des méthodes de reconduites (voir les incidents à bord des avions d’Air France). Non seulement l’objectif de 25000 reconduites est inatteignable de l’avis de tous les fonctionnaires impliqués dans la gestion de l’immigration, mais, surtout, cette approche est totalement idéologique. L’application de la loi ne peut être affaire de quotas.
Faire du chiffre, tel est le mot d’ordre du ministre. On se croirait dans une usine où le chef d’équipe pousse au rendement. Il ne s’agit d’être humains, mais de chiffre qui cache mal la misère humaine. Et à ce sujet, Brice Hortefeux oublie semble-t-il une de ses missions, puisqu’il est aussi Ministre du Co-développement. On aimerait l’entendre plus longuement sur ce thème.


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