Ecole Odile Elie de Saint-Benoît

Dis, c’est quoi le racisme ?

29 mars 2007

Dans la foulée de la Journée internationale de lutte contre le racisme (21 mars), les écoles de Saint-Benoît organisent des ateliers cette semaine, avec l’association Les Francas et la Ligue des droits de l’Homme, pour sensibiliser les enfants. A la question, « qu’est-ce que le racisme ? », les enfants avaient tous une anecdote, un exemple vécu ou rapporté par les médias à citer aux animateurs des ateliers. Etonnants de lucidité, les marmailles ont bien compris que le rejet de l’autre est inacceptable et qu’ils ne doivent surtout pas reproduire le comportement de certains adultes.

Fabien, petit garçon de 10 ans, est attentif aux consignes de l’animateur Nicolas, de l’association Les Francas. Après une séance d’échange entre les enfants, l’animateur et l’enseignante sous le préau, les élèves se retrouvent en classe. Chaque enfant doit illustrer le mieux possible, sur de larges feuilles de Canson, la lutte contre le racisme. Les poèmes sous forme d’acrostiche sont encouragés par l’animateur. Libre cours à l’imagination. « Chouette, s’exclame Fabien, c’est exactement ce que je veux faire ». Il a en effet une idée bien précise du message qu’il veut faire passer. « Je vais dire que le racisme, c’est mal, ça provoque des insultes et des bagarres, ça fait mal aux gens. Le racisme tue aussi des gens et amène des guerres. Il faut arrêter et lutter contre le racisme ». La vérité sort de la bouche des enfants, et dans le cadre de cet atelier, de leurs dessins aussi. Fabien a tout compris. Il explique même qu’il n’a pas appris ce qu’est le racisme avec les animateurs. « J’ai déjà été victime, je m’en rappelle quand j’étais petit. A l’école aussi, j’ai déjà entendu et vu des enfants se comporter très mal avec les autres. Ils étaient mes amis, mais j’ai arrêté de fréquenter ces personnes », raconte-t-il. Comme Fabien, les autres enfants ne découvrent pas ce qu’est le racisme, mais grâce à ces ateliers, ils peuvent mieux en comprendre les conséquences. Brigitte Bujon, enseignante d’une classe de CM2, confirme : « Les enfants viennent parfois se plaindre de remarques dont ils sont victimes à l’école, comme “zoreil dehors”. Dans ce cas, on en parle ensemble. Ils savent ce qu’est le racisme et ressentent dans certaines situations de discrimination que ce n’est pas normal. Ils ont pas mal de connaissances aussi grâce à la télé et entendent ce qui se passe ça et là ».

Les dessins des marmailles exposés

Sous le préau, avec l’animateur Nicolas, ils n’ont d’ailleurs pas hésité à citer des exemples de racisme. « Le racisme, c’est par exemple quand une personne qui est noire ne peut pas entrer dans un bus à cause de sa couleur de peau », explique un enfant. Certains enfants ont même en tête le nom de Martin Luther King. Nicolas, l’animateur de l’association Les Francas, a profité de l’atelier d’information pour évoquer avec les enfants des figures de lutte contre la discrimination : Gandhi, Che Guevara, Simone de Beauvoir, Lech Walesa, Nelson Mandela. Il passe en revue des moments incontournables de l’Histoire, comme l’Apartheid et la Shoa, les expliquent aux enfants dans des mots simples et les placent dans des situations du quotidien des marmailles. « Imaginez-vous qu’en Afrique du Sud, les personnes noires n’avaient pas le droit d’aller à la bibliothèque, d’aller à l’église, d’aller au restaurant avec les Blancs », raconte le jeune animateur. Son objectif : montrer que le racisme est absurde et peut conduire à des situations intolérables. « J’ai même déjà entendu une personne noire insulter une autre parce qu’elle était un peu plus foncée qu’elle », poursuit Nicolas. Enfin, les enfants ont appris la définition du mot “préjugé”. Histoire de comprendre que le racisme, et plus largement la discrimination, repose sur des jugements par avance, sans connaître une personne.
L’atelier d’information animé par Nicolas incitait surtout à la discussion. Mais d’autres, sous formes de jeux, servaient aussi à éveiller la curiosité des marmailles. L’atelier “Comment tu t’appelles”, explique l’animateur, demande aux enfants de retrouver l’origine des prénoms. Par exemple, le prénom Nicolas vient de Russie. Ils découvrent ainsi que leurs prénoms viennent d’horizons différents. Et l’atelier “Ma terre, c’est ma couleur” invite les enfants à mieux connaître La Réunion et les îles de l’Océan Indien. À la fin des ateliers, les enfants s’expriment sous formes de dessins et de poèmes. Les œuvres de tous les élèves, ceux des 3 autres écoles primaires participant à l’opération, seront exposées ce vendredi à l’école primaire Odile Elie.

Edith Poulbassia

Eluina a représenté sur son dessin 2 bonshommes, l’un noir, l’autre blanc. Elles les invitent à vivre ensemble, tous simplement.
(Photo EP)

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  • Le-raisme-c’est-un-retard-d’évolution-qu’on-constate-malheureusement-chez-certaines-personnes-qui-se-croient-pourtant-supérieures-
    la-lutte-contre-le-racisme-passera-par-l’éducation-que-nous-donnerons-à-nos-enfants


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