Pas d’excuse à la violence faite aux femmes

’Elle est battue, et elle devrait se taire ?’

25 juin 2005

Lors de la Commission départementale de lutte contre les violences envers les femmes, le Préfet et la présidente du Conseil général ont annoncé que l’État et le Département s’engageaient contre ces violences. Le premier juillet, une campagne de sensibilisation sera lancée.

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La situation des femmes victimes de violences est alarmante à La Réunion. Le Conseil général a inscrit cette action dans son Plan départemental de cohésion sociale en identifiant toutes les étapes du parcours auquel une femme et ses enfants doivent faire face, lorsqu’elle décide de parler et de rompre avec le cycle infernal de la violence et qu’elle a besoin d’un accompagnement psychologique mais également matériel.

115, un numéro ouvert 24 heures sur 24

L’outil principal dans la mise en œuvre du plan d’actions en faveur des femmes victimes de violence c’est le 115. Ce dispositif de veille sociale a donc été transféré au Département depuis le premier février 2005 avec un financement de l’État à hauteur de 100.000 euros. Depuis le 8 juin, ce numéro unique fonctionne 24 heures sur 24. Le 115 est un dispositif d’écoute et d’orientation pour les femmes victimes de violence, les enfants victimes de maltraitance et pour les personnes en situation d’exclusion. Les appels sont nombreux, de janvier à mai sur les 884 appels reçus, 587 proviennent des administrés et 231 des intervenants sociaux. Les demandes pour un hébergement d’urgence ou l’accès à un logement représentent 629 appels.

Premières mesures pour l’hébergement

Les structures d’hébergement ne permettent pas de répondre aux besoins exprimés que ce soit en centre d’accueil d’urgence en CHRS ou en relais familiaux. C’est pourquoi au départ de son action, le Département met en place plusieurs mesures. La première passe par un conventionnement avec les hôtels et pensions de famille (sept établissement sur 4 arrondissements) qui permettront d’offrir une ou deux nuitées. La deuxième mesure est un conventionnement avec les taxiteurs pour la mise à l’abri des femmes en situation de détresse. Et la troisième mesure consiste en la mise à disposition de deux villas à l’association Mouvement de Soutien des Femmes en Détresse. La première villa peut accueillir sept personnes. La seconde, en cours de réhabilitation, permettra d’accueillir 11 personnes. L’accompagnement social de ses femmes est assuré par les travailleurs sociaux du Département.
Le premier juillet, le Département lance une campagne de sensibilisation sur la violence faite aux femmes. Le slogan : "Parler c’est déjà agir." Les supports sont multiples : des spots radio et télé avec trois témoignages d’enfant face à sa mère battue, de femme anciennement battue et d’homme qui s’est fait soigné. Un dépliant sera aussi largement diffusé.
L’État prend aussi sa part dans la lutte contre les violences conjugales en installant un appartement par arrondissement, en complément de la mobilisation du dispositif d’accueil et d’hébergement, 64 places d’accueil d’urgence, 109 places en CHRS et 370 places logements par le biais de l’allocation de logement temporaire. Dans le cadre du plan national de cohésion sociale à La Réunion 120 places en CHRS seront créées d’ici 2007, dont 25 dès cette année et 100 places de maisons relais sur la même période.

Eiffel


Enquête ENVEFF Réunion (2002)

Deux fois plus de femmes meurent à La Réunion suite à des coups et blessures. 42.000 femmes ont été victimes d’une agression dans un espace public ; 39.000 femmes déclarent avoir fait l’objet de harcèlement ou d’insultes (20% des femmes) ; 15% des femmes sont victimes de violences conjugales contre 9% en métropole ; 8% dénoncent des violences sexuelles contre 10% en Métropole.


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