Marche blanche en hommage à Fabiola Silotia à Saint-Benoît

En finir avec les femmes victimes de violence

5 octobre 2006

Une marche blanche, hier à Saint-Benoît, pour dire assez. Assez, une fois de plus, à la violence faîte aux femmes. À l’initiative de l’association Femmes actuelles et de la famille de Fabiola Silotia, récemment assassinée par son concubin, les associations se sont retrouvées devant la Mairie.

L’appel a été lancé par la famille de Fabiola Silotia. Organiser cette marche silencieuse, c’était pour eux une façon de rendre hommage à leur parente. Naturellement, les associations (UFR, Agir Pou Nou Tout, Femmes Solid’Air, Momon papa lé là, etc...) ont répondu présentes à l’invitation, comme le souligne Patrick Savatier de Momon papa lé là. "De façon tout à fait affective, nous ne pouvions pas laisser la famille toute seule, c’est pour cela que nous avons décidé de participer à la marche blanche". L’occasion aussi de rappeler que des solutions peuvent être prises immédiatement par le Préfet pour éviter que d’autres femmes subissent le même drame que Fabiola. "On est là pur dire que l’État peut prendre tout de suite des mesures. Il faut répondre à l’émotion, mais aussi essayer de donner des réponses". Momon papa lé là pense ainsi à la "mise en place d’une brigade spécialisée dans les violences faîtes aux femmes. Les victimes pourraient ainsi appeler un numéro vert qui les mettrait directement en relation avec la brigade. Dans le cas de Fabiola, cela aurait pu calmer le jeu". La brigade spéciale, c’est une des propositions parmi d’autres de compte bientôt proposer l’association Momon papa lé là au Préfet en attendant la loi cadre soutenue par la Députée Huguette Bello.
L’association Femmes actuelles de Saint-Benoît est à l’origine de cette marche blanche et a voulu soutenir la famille dans cette démarche. Josie Valentin, Présidente de l’association, a voulu de cette façon rendre hommage à Fabiola Silotia, et à travers elle, à d’autres femmes, puisque les violences s’enchaînent. "Dans l’actualité, nous avons encore entendu cette semaine une femme sans-abri qui a été violée à Saint-Pierre, une autre à Sainte-Anne qui ne cesse de se plaindre des violences subies, sans qu’on agisse. Pour toutes ces femmes, et leur famille, nous sommes là pour demander que ça cesse", a insisté Josie Valentin.
Plus d’une centaine de femmes, enfants, maris, hommes et femmes politiques étaient ont donc défilé hier, roses blanches à la main, pour soutenir la famille de Fabiola Silotia, et les femmes victimes, en espérant que chacun comprenne que "l’amour ne rime pas avec violence".

E. P.


Témoignages

o Bertho Audifax, Député-maire de Saint-Benoît

"... faire que la violence appartienne à la société du passé"

"Ce sont des femmes élues qui ont décidé de prendre cette manifestation en main. Pour moi, c’était important d’être présent, comme tous les citoyens qui ont vécu ce drame. Ce qui est arrivé est même difficile à supporter pour moi. Je n’étais pas là, mais je connaissais Fabiola pour l’avoir rencontré plusieurs fois, notamment pour lui attribuer un logement. Ce qui m’a frappé c’est la peur qu’elle ressentait, mais aussi sa détermination pour élever ses enfants. À la Mairie, nous avons vécu ça comme un échec, alors que nous avions tout fait pour que ça aille bien.
Au-delà de ce drame, je suis là pour dire qu’il faut qu’on agisse pour faire que la violence appartienne à la société du passé. Je ne rencontre pas de cas aussi grave tous les jours à la Mairie, mais constamment, nous avons à faire face à des cas de femmes qui sont éjectées de leur domicile, qui sont donc dans des situations de demande de logement, dans des situations de surendettement alors que ce sont les maris qui achètent, qui jouent. Ce qui mène la famille à une situation de tension insurmontable.
Pour combattre la violence, la seule solution c’est l’éducation, apprendre l’importance pour le respect de l’autre. Le logement, le chômage, ce sont des facteurs annexes".

o Bruno Mamindy-Pajany, Maire de Saint-Rose

"Personne... ne peut rester dans son coin"

"C’est un problème qui interpelle a nou, des problèmes familiaux qui ont des conséquences sur la vie de tous les jours. En tant que maire, individu, homme, je me devais d’être présent à cette marche. Personne, d’ailleurs, ne peut rester dans son coin. Ce genre de situation dramatique touche les élus parce qu’elle retombe bien souvent sur les collectivités. Qui prend en charge les marmailles orphelins après ? A-t-on les structures d’accueil nécessaires ?
À Sainte-Rose, nous avons 50% de chômage. J’essaie, en tant qu’élu, de donner du travail pour éviter ces situations de violence, même si la commission des comptes m’a reproché de trop embaucher. Lors des mariages, j’insiste aussi sur l’importance de la famille comme noyau de base de la société. Je crois beaucoup au rôle des associations de terrain".

o Association Femmes Solid’Air

La femme : une priorité et non une propriété

"Pour nous, la marche blanche est une phase qui vient après une grosse préparation sur le terrain auprès des scolaires. Ce qui est au cœur du problème, c’est l’éducation des parents, des frères, des sœurs, de toute la famille, pour faire comprendre que le respect est le même pour l’homme, la femme et l’enfant. Il faut faire comprendre à nos fils qu’un jour, leurs femmes seront pour eux une priorité et non leur propriété.
Ce qui est inquiétant avec le cas de Fabiola c’est que la violence conjugale s’est déplacée dans la rue. L’homme a franchi l’interdit, ce qui peut autoriser les autres hommes à agir de même.
Notre message aujourd’hui pour ces femmes victimes, c’est qu’elles se fassent connaître auprès de l’Arajufa, pour qu’on les défende et protège des hommes qui sortent de prison. Qu’elles soient averties, ce qui n’est pas le cas actuellement".


“Ni pute ni soumise” à La Réunion

L’association qui a vu le jour en Ile-de-France et qui n’a cessé de faire parler d’elle en raison de son dynamisme est enfin représentée sur l’île. Sophia Laroche, Stéphanie et Karine de radio Freedom étaient présentes à la marche blanche. "Nous sommes un mouvement apolitique qui veut aider toutes ces personnes seules. Nous voulons transmettre les valeurs que sont le respect, la tolérance, le dialogue, pour rétablir la communication". Pour l’instant, l’antenne locale ne compte qu’une dizaine de membres, principalement des jeunes femmes. Elle est déjà intervenue auprès des scolaires pour des actions de prévention. Contact : [email protected], site Internet : www.niputenisoumise.com


Momon papa lé là lance un appel aux artistes : Et pourquoi pas un grand kabar le 25 novembre ?

Patrick Savatier, Président de l’association Momon Papa lé là propose aux artistes réunionnais de se retrouver le 25 novembre au Barachois pour un grand kabar qui clôturerait la marche blanche. "Un kabar pour sortir un peu de ce misérabilisme affectif et partir sur une note d’espoir".


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Messages

  • SALUT C’ést tony je vien juste de voire votre site comtinué comme ca et esayee de convaicre le maire st andre pour vous donne des fon pour comtinue a avance

    Voir en ligne : http://www.MOMON PAPA Lé La

  • je suis une jeune fille de 28 ans vivant avec la maladie du LUPUS SYSTEMIQUE decouvert recement en FRANCE.
    JE SUIS Ivoirienne , je suis en France depuis le 04/11/2009 apres le decès de mon pere ses parents ont décider de me donner en mariage à un vieux riche du village qui à déja 3 femmes.
    je viens vers votre association demander votre aides en fin d avoir un titre de séjour pour eviter de rentrer au pays.
    Ma mère est en France et a un titre de séjour
    voici mon adresse [email protected]
    merci


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