
C’était un 30 juin
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Huguette Bello visite les prisons réunionnaises
12 décembre 2005
Samedi dernier, à l’occasion de la Journée mondiale des droits humains, Huguette Bello a visité les prisons du Port et de Saint-Denis en compagnie des responsables syndicaux pénitentiaires, pour attirer l’attention sur la gravité des conditions de vie et de travail dans les établissements de l’appareil judiciaire à La Réunion. Ces situations compromettent gravement les droits fondamentaux des détenus et en particulier leur droit à la réinsertion sociale.
À l’occasion de la Journée mondiale des droits humains, l’Observatoire international des prisons (OIP) et de nombreuses autres associations luttant pour le respect des droits des détenus avaient appelé les parlementaires à utiliser leur droit de visite dans les prisons pour attirer l’attention de l’opinion et des décideurs, sur la gravité de ce problème. La députée réunionnaise Huguette Bello a répondu à cet appel ; elle s’est rendue samedi matin, successivement, dans le quartier des mineurs du centre pénitentiaire de la plaine des galets et dans le quartier des femmes de la maison d’arrêt de Saint-Denis, accompagnée de responsables des différents syndicats du personne pénitentiaire.
À plusieurs reprises, au terme de sa visite à la prison du Port, elle a dit aux journalistes : "c’est dur, c’est très dur de visiter une prison. J’ai les mains qui tremblent chaque fois que j’effectue une telle mission". Dans le local des syndicats, elle a expliqué à la presse que c’était sa troisième visite de ce type, en tant que parlementaire et que chaque fois, elle est frappée par de nombreux aspects inhumains des conditions de détention.
"Des lieux d’injustices"
Ces conditions sont très difficiles à vivre, aussi bien par les détenus qui sont en surnombres que par les personnels qui eux sont en sous-effectifs permanents et qui néanmoins "effectuent un travail remarquable", selon l’OIP.
"Les prisons sont trop souvent des lieux d’injustices, voire les pires écoles du crime, quand elles ne sont pas la honte de la République", affirme Huguette Bello qui ajoute : "les autorités de l’État devraient pourtant savoir qu’en sauvant l’avenir de ceux qu’elle punit, la société se protège elle-même et évite les récidives en favorisant la réinsertion sociale. Or, explique la députée, de nombreuses dispositions légales pour faire respecter le droit des détenus ne sont pas appliquées. Les prisons françaises sont les pires en Europe, selon plusieurs rapports officiels". Selon un rapport, le surpeuplement des cellules crée de nombreux problèmes. Par exemple, dans la maison centrale du Port, où la loi prévoit que chaque détenu doit être seul dans une cellule, il y a 198 personnes incarcérées dans 58 cellules. Cela veut dire qu’il y a le plus souvent deux ou trois et jusqu’à six détenus par cellule. Cette promiscuité est source de violences, de bagarres, de rackets, de viols.
"Nous sommes hors-la-loi"
De nombreux détenus sont victimes de souffrances mentales et manquent de soins médicaux adaptés, car le personnel médical est insuffisant. Les offres d’emplois sont très faibles à la sortie des prisons. Il y a peu de formation et de lutte contre l’illettrisme durant la détention.
À la maison d’arrêt de Saint-Denis, il y a 89 places pour les hommes. Or il y a 210 détenus ; et à Saint-Pierre ; il y a 119 places pour 174 détenus.
La députée a également regretté que le personnel pénitentiaire ne soit pas davantage associé à la construction du nouvel établissement qui sera ouvert en avril 2008 à Domenjod.
Vétusté, insalubrité, manque de personnel, insuffisance de moyens de réinsertion : "nous travaillons, soi-disant, pour le ministère de la Justice, mais dans la réalité nous sommes hors-la-loi car nous n’appliquons pas les textes légaux sur les droits des détenus", a résumé un responsable syndical pénitentiaire qui accompagnait Huguette Bello. "C’est dur de visiter une prison", a répété Huguette Bello ; c’est encore plus dur d’y vivre et d’y travailler tous les jours et toutes les nuits...
L. B.
Non aux "prisons de la honte"
Plus de 200 personnalités françaises, dont la députée réunionnaise Huguette Bello, ont déjà signé l’appel ci-après lancé récemment par “le Nouvel Obs” pour dénoncer les "prisons de la honte". Voir les signataires sur le site http://www.nouvelobs.com
"NOUS, citoyens français et européens, responsables politiques, professionnels de la justice, personnalités du monde du spectacle ou de la société civile, surveillants, anciens détenus, victimes d’erreur judiciaire, parents de victimes ou familiers de personnes écrouées, nous disons la honte que nous inspirent les prisons de notre pays.
Sans jamais oublier le respect dû aux victimes et à leurs proches, nous voulons rappeler haut et fort que, dans la peine d’emprisonnement, la privation de liberté est la seule punition prévue par la loi. L’humiliation, l’abaissement de la personne, l’abandon des détenus à la violence et à la loi du plus fort, bref, la négation de l’homme dans le prisonnier, qui ont cours dans le monde carcéral, sont des châtiments arbitraires et inhumains. Ils sont de plus inefficaces : la destruction psychologique de tant de détenus contredit aussi le légitime souci de la sécurité publique. Quand elles sont lieux d’injustice, les prisons sont l’école du crime. La protection des citoyens, premier devoir de l’État, suppose des prisons qui amendent le condamné et non, comme trop souvent, des cloaques surpeuplés sans règle ni merci qui provoquent la récidive.
Souvent des justes ont crié leur indignation et alerté l’opinion. Parfois les responsables ont répondu par des diagnostics lucides et des promesses précises. Les bonnes intentions se sont rarement concrétisées. Alors que des mesures peuvent et doivent être prises immédiatement.
Nous, citoyens d’un pays qui se veut exemplaire dans le combat pour les droits de l’homme, réclamons la mise en œuvre immédiate d’une politique de modernisation - favorisant les peines alternatives et le suivi - et d’humanisation de la prison mettant en accord les actes de la France avec ses principes".
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