Une traversée clandestine tourne au drame, des milliers de morts depuis 1995 entre Anjouan et Mayotte

Encore 25 morts de plus à cause du visa imposé par l’administration française de Mayotte

6 novembre, par Manuel Marchal

Selon une information de l’Organisation internationale des migrations, 25 personnes sont décédées dans le naufrage de leur embarcation tentant une traversée clandestine entre Anjouan et Mayotte, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2024. Depuis que la France oblige les personnes originaires de la Grande Comore, de Mohéli et d’Anjouan d’avoir un visa pour entrer à Mayotte, 20 000 personnes sont mortes dans des traversées clandestines selon le gouvernement comorien.

Nouvel épisode tragique découlant de l’aventure comorienne d’un gouvernement français en 1975 : 25 personnes sont mortes noyées entre Anjouan et Mayotte suite au naufrage de leur embarcation, dans la nuit du 1er au 2 novembre 2024. Elles tentaient une traversée clandestine en payant des passeurs à prix d’or. C’est ce qu’indique l’Organisation internationale des migrations, citée par la 1ère.
Si ces personnes sont obligées de prendre de tels risques, c’est à cause d’une décision de Paris qui administre illégalement Mayotte depuis 1975, date de l’admission des Comores composées de 4 îles dont Mayotte à l’ONU.
En effet en 1995, Paris a imposé un visa à toute personne voulant entrer à Mayotte en provenance d’une autre île de l’archipel comorien. Pendant ce temps, n’importe quel ressortissant d’un pays de l’Union européenne à des milliers de kilomètres de là peut entrer à Mayotte sans visa ni passeport, avec une simple carte d’identité.
Un visa pour Mayotte n’est pas facile à obtenir. Il faut déjà avoir l’argent pour se payer un passeport, puis engager les frais pour un visa et attendre la décision. Ce visa peut être refusé pour simple motif d’absence de garantie, et l’argent avancé n’est pas remboursé.
Cela explique que depuis 1995, des habitants d’Anjouan, de la Grande Comore ou de Mohéli souhaitant se rendre à Mayotte préfèrent recourir aux services d’un passeur et payer une forte somme. Mais la traversée clandestine comporte des risques. Le week-end dernier, ce sont encore 25 personnes qui ont perdu la vie à cause d’une décision de l’administration française. D’après le gouvernement comorien, 20 000 personnes sont mortes noyées depuis 1995 en voulant entrer à Mayotte.
Le bras de mer entre Anjouan et Mayotte est un des plus grands cimetières marins du monde, comparable aux tragédies qui se déroulent en Méditerranée. Mais il est bien loin des projecteurs des médias. Et chaque jour, des personnes sont contraintes de risquer leur vie simplement pour aller d’une île à une autre.

M.M.

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