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La commission d’information et de recherche historique présente le résultat de ses premiers travaux
12 octobre 2016
Entre 1963 et 1982, la France a organisé le déplacement forcé d’enfants réunionnais enlevés à leur famille pour qu’ils participent au repeuplement de départements ruraux. En février 2014, la France a reconnu officiellement le chiffre de 1615 personnes déplacées de La Réunion et sa responsabilité morale. En quelques mois, la commission d’information et de recherche historique a dénombré 500 victimes supplémentaires. Elle a présenté hier les premiers résultats de ses travaux et appelle toutes les personnes concernées par cette tragédie à se faire connaître pour être écoutées et aidées.
Suite à la résolution de loi de février 2014, une commission temporaire d’information et de recherche historique des Enfants de la Creuse a été installée par la ministre des Outre-mer 18 février 2016. Elle est composée de 5 personnes, Prosper Eve, historien, Gilles Gauvin, docteur en histoire et professeur d’histoire-géographie, Philippe Vitale, sociologue, Wilfrid Bertile, agrégé de géographie, et Michel Vernerey, inspecteur général des affaires sociales honoraire. Cette commission est présidée par Philippe Vitale. Elle a présenté hier les première avancées de ses travaux, en présence de Réunionnais exilés de force en France dans les années 1960. Elle a déjà découvert que le nombre de 1615 enfants déplacés en France entre 1963 et 1982 a été sous-estimé. Désormais, ce nombre dépasse 2100.
C’est en 1968 que Témoignages a dévoilé le scandale de l’exil forcé de jeunes enfants réunionnais enlevés à leurs familles dans le but d’aller repeupler des départements français en déficit de population. C’était une des pages les plus obscures et les plus dramatiques d’une politique menée par le pouvoir pour régler, selon des méthodes condamnables, la question de la croissance démographique de La Réunion.
Gilles Gauvin, membre de la commission a rappelé que le choix d’exiler des Réunionnais a été une constante pendant des décennies. Il y eut notamment l’épisode de la Sakay, où des cultivateurs et éleveurs réunionnais étaient envoyés à Madagascar. Puis ce fut le BUMIDOM qui a vidé La Réunion d’une partie de sa jeunesse pour fournir une main d’œuvre aux entreprises et service public français alors dans une dynamique de croissance.
L’affaire dite des Enfants de la Creuse est le point ultime de cette politique. Des enfants étaient arrachés à des familles qui vivaient dans la pauvreté. Des agents de l’État tiraient parti de la vulnérabilité de ces personnes pour faire signer un acte d’abandon sans que ces dernières aient la connaissance du contenu réel du document signé. Ils parcouraient les quartiers pauvres de notre île à la recherche de leurs victimes. D’autres enfants étaient placés dans les services de l’aide sociale car nés sous X ou confiés temporairement à l’État par leur famille. Au lieu que l’État les protège en leur garantissant une éducation à La Réunion, ils ont été envoyés en France dans des départements ruraux. Ils ont connu la souffrance du déracinement, et étaient employés dans des travaux de ferme.
Gilles Gauvin note que ce choix de placement dans des régions rurales était alors une pratique courante dans le traitement du problème de la jeunesse en difficulté. Il a été appliqué à l’identique à La Réunion, « dans un contexte colonial ». C’était un département où les inégalités et la misère n’avaient pas encore beaucoup reculé malgré le vote de la loi du 19 mars 1946 15 ans plus tôt.
Gilles Gauvin explique que cet exil avait été planifié par le pouvoir de l’époque. « Dans le plan quinquennal de 1960 tout est là. Michel Debré va jouer le rôle d’accélérateur ». Il indique également que « les familles d’adoption ne voulaient pas d’enfants trop noirs, ce qui explique le choix des enfants » qui ont été envoyés en France.
Malgré la révélation de ces faits à la fin des années 1960, une chape de plomb a pesé sur cette affaire pendant des décennies. Elle est revenue à la surface grâce à la mobilisation des victimes. « C’est un triste épisode de l’histoire oubliée, mais il n’est pas trop tard pour agir », indique Philippe Vitale. Il y voit « une partie de l’histoire de la départementalisation sociale ». « C’est un drame pour tout le monde », poursuit-il.
Il précise que le vote de la résolution est un premier pas, car l’affaire des Enfants de la Creuse est allée jusqu’à l’Assemblée nationale, et la responsabilité morale de l’État a été reconnue. Cette affaire ne concerne donc plus seulement La Réunion, elle fait partie de l’histoire de France. Il faut maintenant connaître le nombre des victimes, les écouter, répondre à leurs attentes et proposer des pistes de réparation.
Force est de constater qu’en quelques mois, la commission a réussi à identifier plus de 500 personnes qui s’ajoutent aux 1615 victimes jusqu’alors officiellement admises par les autorités. La commission poursuivra ces travaux jusqu’en février 2018, elle est une première étape de la reconnaissance officielle de la France de sa responsabilité dans cette tragédie.
M.M.
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