Réaction à un mensonge illustrant la banalisation des discours de l’extrême droite à La Réunion

Evacuations sanitaires : Le CHU de La Réunion dénonce une campagne de désinformation

30 janvier

Le CHU de La Réunion dénonce des accusations d’une « pseudo lanceuse d’alerte », sur l’hébergement des patients en évacuation sanitaire. Il réfute tout hébergement au COGOHR et rappelle que l’Hôtel Bellepierre fait partie d’un dispositif légal optimisant les ressources hospitalières. Le CHU appelle à la vigilance face à la désinformation et envisage des poursuites contre toute atteinte à son image et à la confiance des patients envers les soignants. La diffusion de cette fausse nouvelle a lieu dans un contexte où le racisme est de plus en plus décomplexé à La Réunion. Le CHU rappelle que 5 % de son activité en 2003 a concerné des patients Mahorais. Rappelons que la création d’un Centre hospitalier universitaire à La Réunion avait un rayonnement régional, englobant Mayotte qui ne dispose pas d’un tel hôpital.

Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de La Réunion a réagi hier fermement aux accusations relayées par une pseudo "lanceuse d’alerte", qu’il qualifie de diffamatoires et trompeuses. Ces déclarations, selon l’établissement, relèvent de la désinformation et alimentent des préjugés contraires aux principes de solidarité et d’équité défendus par les services de santé publique.

La fausse nouvelle diffusée

Les accusations émanent d’une utilisatrice de plateformes numériques appelée « réseaux sociaux » dans le langage courant. Cette internaute se présentait comme une lanceuse d’alerte spécialisée dans les questions de santé publique et de gestion hospitalière. Dans plusieurs vidéos diffusées en ligne, elle affirmait que des patients en évacuation sanitaire (Evasan) de Mayotte sont hébergés dans des conditions précaires et que certains établissements comme le COGOHR serviraient de centres d’accueil sans encadrement médical adapté. Elle pointe également du doigt l’hébergement de patients à l’Hôtel Bellepierre, insinuant un manque de transparence et des dépenses excessives.

Des allégations infondées

Le CHU dément formellement les accusations selon lesquelles des patients en Evasan seraient hébergés au COGOHR. Il précise également qu’après le passage du cyclone Chido, aucune réquisition de centres de vacances n’a été ordonnée par les autorités, qu’il s’agisse de l’État, de la Préfecture de La Réunion ou de l’Agence Régionale de Santé.
L’établissement rappelle que la gestion des hébergements temporaires non médicalisés (HTNM) fait l’objet d’une organisation rigoureuse. Depuis 2017, des solutions alternatives à l’hospitalisation ont été mises en place pour accueillir les patients ne nécessitant pas de soins continus. Ces mesures, conformes aux textes réglementaires en vigueur, permettent de libérer des lits hospitaliers tout en garantissant aux patients une prise en charge adaptée.

5 % des journées d’hospitalisation du CHU pour des patients de Mayotte

Contrairement à ce qui est affirmé dans certaines publications, l’hébergement de patients à l’Hôtel Bellepierre s’inscrit dans un dispositif organisé et validé par les autorités de santé. Ces HTNM concernent aussi bien les patients réunionnais que ceux en provenance de Mayotte, notamment des enfants malades accompagnés de leurs proches.
En 2023, 5 % des journées d’hospitalisation du CHU étaient attribuées à des patients originaires de Mayotte. Le dispositif HTNM, incluant 60 places réparties entre la Maison d’Accueil de Bellepierre et la Maison des Parents de l’Océan Indien, a permis de réduire la durée moyenne des hospitalisations. En 2024, 15 162 nuitées ont été enregistrées, équivalant à la libération de plus de 40 lits d’hôpital.

257 bénéficiaires (182 patients et 75 accompagnants) ont ainsi été pris en charge sur prescription de 110 médecins, dans 35 services différents du CHU. Ce système présente également un avantage financier, une nuitée en HTNM étant environ dix fois moins coûteuse qu’une hospitalisation.

Appel à la responsabilité face à la désinformation

Le CHU de La Réunion appelle la population à la vigilance face aux fausses informations circulant sur les réseaux sociaux. Il remercie les médias qui ont pris le soin de vérifier leurs sources en interrogeant les autorités compétentes.
Toute atteinte à l’image de l’établissement ou à la confiance des patients envers leurs soignants fera l’objet de poursuites. Le CHU affirme sa détermination à défendre les valeurs d’un système de santé solidaire et efficace, tout en garantissant une prise en charge digne et respectueuse pour tous.

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