Six mois après l’enlèvement de plus de 200 jeunes lycéennes au Nigeria

Faisons tomber le mur de l’indifférence

15 octobre 2014, par Manuel Marchal

Six mois après l’enlèvement des jeunes Nigérianes par Boko Haram, toujours pas d’issue. Les États-Unis envoient 3000 soldats au Liberia au prétexte de lutter contre Ebola mais sont incapables d’aller combattre Boko Haram dans le Nigeria voisin. A La Réunion, les actions de communication se sont rapidement éteintes, remplacées par l’indifférence.

Le 10 avril dernier, plus de 200 jeunes filles ont été enlevées dans leur école au Nigeria. Leurs ravisseurs font partie d’un groupe s’appelant Boko Haram. Ils combattent le pouvoir nigérian et s’inspirent de l’État islamique au Levant qui contrôle une partie de l’Irak et de la Syrie.

Le conflit entre le Nigeria et Boko Haram s’est intensifié. Des milliers de personnes sont mortes à cause de cette guerre cette année. Cet enlèvement a placé ce conflit un moment sous les feux de l’actualité.
Dans les premiers jours suivant l’attaque, des filles ont réussi à s’évader. Le mois dernier, une jeune fille enceinte a été retrouvée. Mais selon le président de la Communauté de Chibook, elle souffre d’un traumatisme ayant entraîné des troubles mentaux.
219 sont toujours prisonnières. Leurs ravisseurs veulent en faire des esclaves.

Coups médiatiques sans lendemain

En Occident, la mobilisation est partie de l’initiative de Michèle Obama. L’épouse du président des États-Unis a lancé un mot d’ordre à partir d’une photo postée sur Twitter : Bring Back our Girls. A La Réunion, c’est la députée Monique Orphé qui a repris le mouvement. Quant au vendeur de T-shirts Pardon !, il diffusa une série en offrant 2000 euros sur le bénéfice des ventes à l’UFR pour saluer l’action de sa présidente pour la libération des jeunes filles emprisonnées.
Ces coups médiatiques n’ont pas donné de résultat concret, 219 jeunes filles sont toujours réduites en esclavage.

Comment expliquer qu’aucune issue n’ait pu encore être trouvée ?
La responsabilité des États-Unis est engagée dans cette affaire. Car récemment, Washington a décidé d’envoyer 3000 soldats dans le Liberia voisin au prétexte de lutter contre l’épidémie d’Ebola. Cette menace sanitaire permet aux États-Unis de s’implanter militairement dans l’Ouest de l’Afrique. Mais elle montre surtout que des moyens équivalents ne sont pas mis à disposition de la libération des 219 prisonnières de Boko Haram.
Cette inaction amène forcément à s’interroger sur la nature de la relation entre le gouvernement des États-Unis et Boko Haram.

Violences contre les femmes

À La Réunion, il sera question ce mercredi de la lutte contre les violences faites aux femmes. La ministre de la Justice rendra visite à une association œuvrant dans ce domaine. Comme le rappelait les Femmes communistes en mai dernier, une femme sur trois risque aujourd’hui de subir des violences dans sa vie. Issues d’un pays qui a connu l’esclavage, les Femmes communistes refusent que d’autres femmes puissent encore subir à notre époque ce crime contre l’humanité. Cet appel sera-t-il enfin entendu ?

Six mois après l’enlèvement de plus de 200 lycéennes au Nigeria, des actions concrètes permettront-elles de faire tomber le mur de l’indifférence ?

A la Une de l’actu#BringBackOurGirls

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