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Journée internationale des droits des femmes : courrier des lecteurs
7 mars 2020, par
« L’écologie est à la terre ce que l’amitié est pour les personnes » Mary Hunt
« Le péché originel, c’est la suprématie mâle » Valérie Solenas
Le mouvement féministe est né, nous le savons, d’une prise de conscience : celle concernant l’oppression des femmes par le système patriarcal et leurs exclusions de certaines sphères de la société. Il est devenu par la suite un mouvement de combat social et culturel. Mais, le féminisme contemporain est plus qu’un simple mouvement d’opposition et de libération visant l’obtention de droits égaux pour les femmes. Certes, le mouvement continue à prendre en charge la promotion des femmes et l’extension de leurs droits, mais dans un rapprochement remarquable avec le mouvement écologique [1], le féminisme, plus particulièrement l’écoféminisme, s’est imposé et s’impose comme une pensée de l’émancipation, une éthique et une spiritualité.
L’écoféminisme ‒ ce concept qui rassemble deux mouvements dans un même élan ‒ porte une attention particulière à l’environnement, à la nature et à la terre. L’idée de base est qu’il existe au sein de la culture occidentale andro-centrée (centrée sur l’homme, sur la domination masculine) un lien très fort entre l’oppression partagée des femmes et de la nature. Cette idée d’un lien indissociable entre l’exploitation et la domination de la nature par les humains et celle des femmes par le système du patriarcat ‒ leur place inférieure, de main d’œuvre exploitée, toujours en second (le deuxième sexe) ‒ est pleinement assumée par les textes fondateurs, entre autres par celui de Susan Griffin, Woman and Nature (1978), de Carolyn Merchant, The Death of Nature (1980) et de Val Plumwood, Feminism and the Mastery of Nature (1993).
Pour les écoféministes, il n’y a donc pas, d’un côté, les êtres humains et, de l’autre côté, la terre et les écosystèmes. Tous les écosystèmes de la planète sont reliés à ce tout vivant que nous appelons la Terre. Autrement dit, tous les êtres vivants sont interconnectés et interdépendants et nous faisons partie d’un même écosystème global. L’interrelation devient dès lors la base essentielle de l’écologie comme une façon de pensée le monde dans sa complexité et sa totalité, comme une éthique de la relation. Le symbole de Gaia, cette déesse grecque de la terre, sert alors à nommer notre univers comme un organisme unifié, un tout vivant, en remettant en cause la vision occidentale, dualiste, séparant les humains et la nature, l’esprit et le corps, la raison et l’émotion, les faits et les valeurs, etc. Gaia est vue ici comme une divinité immanente. C’est dans cette vision holiste (du grec holos, totalité) que s’enracine la spiritualité écoféministe, ou plutôt les spiritualités écoféministes, car il existe plusieurs courants féministes et écoféministes.
La spiritualité est entendue ici comme une manière neuve de vivre et de penser la relation entre les réalités aussi bien physiques que spirituelles, avec ou sans référence à un être absolu. La clé de cette spiritualité repose sur une autre manière de considérer la terre et la place de l’humain : la terre, comme plus organique, comme terre nourricière, comme la terre-mère qui prévaut dans de très nombreuses cultures et l’humain [2] comme faisant partie du corps de la terre. Cela implique la sortie de tous les systèmes hiérarchiques et dualistes ‒ nature/société, corps/esprit, femmes/hommes… ‒ à la base de la crise qui menace la destruction de la Terre.
Cela se traduit par une autre façon d’être en relation et d’être au monde. Seul un nouveau mode de comportement et une nouvelle manière de vivre faites d’interdépendances, de relation, des valeurs de soin (care), d’amitié et de réciprocité, pourront nous conduire à sortir d’une logique de destruction de la planète. Et ce dans toutes nos relations et avec tous les êtres créés. Conscientes de la difficulté de la tâche ‒ de déconstruction et de reconstruction ‒ les écoféministes appellent à bâtir des communautés de réflexion et de résistance pour vivre cette spiritualité, spiritualité qui exige un amour engagé pour la vie, pour les êtres vivants, pour notre mère commune Gaia. La vivre sans Dieu ou avec Dieu.
Une des grandes figures de l’écoféminisme, Starhawk (Miriam Simos) propose comme base de sa spiritualité de la terre trois concepts : immanence, interrelation et communauté. Ce que nous appelons « l’esprit, le sacré, la Déesse, Dieu, ne se trouve pas quelque part en dehors du monde : il est le monde, et il est nous », écrit Starhawk. Elle tire deux conséquences de cette affirmation qui s’appuie sur le fait que la terre est vivante et que nous sommes partie prenante de son être. La première : quant la divinité est comprise comme immanente, elle nous pousse à établir des interrelations, des relations réciproques non hiérarchiques avec tous les êtres créés, avec l’environnement et la nature. Deuxièmement : « quand l’esprit est immanent, quand chacun, chacune de nous est la Déesse, et Dieu, nous avons un droit inaliénable à être ici et à être vivant ». La vie sous toutes ses formes doit être protégée. La spiritualité est de vivre en harmonie et en paix avec son entourage, en le préservant et en prenant la responsabilité de son bien-être.
Pour Rosemary Radford Ruether, écoféministe chrétienne, théologienne et auteure de Gaia and God (1992), ce sont nos relations de domination et d’exploitation ‒ relations entre les hommes et les femmes, relations entre les classes sociales et entre pays pauvres et pays riches, relations avec la nature-terre ‒ qui sont responsables de la crise qui menace la destruction de la Terre. Conséquemment, dit-elle, on ne pourra « guérir » la planète, et donc avoir un avenir comme humanité, que si nous changeons et transformons nos relations déformées et tordues aux autres et à la nature. D’où l’urgence de promouvoir une éco-justice comprise comme une transformation radicale de toutes nos relations. D’où l’urgence également de mettre fin au patriarcalisme de la religion chrétienne et une certaine imagerie impérialiste de Dieu qui renforce nos systèmes de domination/subordination. Une spiritualité écologique, selon l’auteure de Gaia and God, doit apporter une attention vigilante et bienfaisante à toutes les réalités incarnées, tout en se nourrissant de la relation au Divin comme à sa source.
La spiritualité écoféministe telle que les écoféministes l’entendent, écrivent Vandava Shiva et Maria Mies, ne doit pas être confondue avec une sorte de spiritualité « d’un autre monde », une spiritualité d’évasion, qui veut simplement de « nourriture sans sueur », sans se préoccuper de sa provenance, ni de la sueur de qui il s’agit (Écoféminisme, L’Harmattan, 1999). Comme toute spiritualité, la spiritualité écoféministe est par essence laïque. Il ne faut donc pas confondre religion et spiritualités ou sacré et spiritualité, ou encore mystique et spiritualité. Elle peut prendre ou non une voie religieuse. André Comte-Sponville qui se présent comme un « philosophe matérialiste, rationaliste et humaniste » définit la spiritualité comme « la vie de l’esprit » (A.C-Sponville, L’Esprit de l’athéisme, Albin Michel/Poche, p.144).
La spiritualité écoféministe, qu’elle soit à connotation matérialiste ou spiritualiste est profondément relationnelle et holistique. Sous ces formes diverses, elles s’enracinent toutes dans un nouveau type de rapport à la terre et à l’univers. Parler de spiritualité-s écoféministe-s, c’est s’engager dans une manière de penser et de vivre avec les autres comme avec la terre.
Reynolds Michel
La spiritualité que l’auteure de Gaia and God tire de son positionnement éthique et théologique est fondée sur un processus de conversion intérieure qui se nourrit de la relation au divin comme à sa source en même temps qu’ouvert sur la transformation sociale.
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