Affaire de la Banque Centrale des Comores - 3 -

’Grave entorse aux droits de la défense’

20 juin 2005

Dès le lendemain de l’arrestation d’Ibrahim Ben Ali, gouverneur de la banque centrale des Comores, voici ce qu’écrivait l’agence HZK-Presse Kalaweni, rendant notamment compte de la vive réaction du collectif des avocats qui dénonce ’une grave entorse aux droits de la défense’. Les intertitres sont de “Témoignages”.

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Le gouverneur de la Banque Centrale des Comores, M. Ibrahim Ben Ali, a passé hier sa première nuit de prison, suite à la condamnation de la Cour d’Appel qui siégeait mardi 7 juin dans le cadre de l’affaire de détournement de fonds dont sont accusés huit employés de la Banque. Interrogé ce matin par l’agence HZK-Presse/Kalaweni, l’avocat Me Harmia Kassim a confirmé que Ibrahim Ben Ali a été "arrêté hier soir, vers 18 heures, à son domicile, par des éléments de la gendarmerie, sur réquisition du Procureur de la république, Idi Bazia, en exécution du jugement d’appel."

Le collectif des avocats réagit

Son confrère, Me Mourad Saïd Ibrahim a quant à lui ajouté qu’il s’agit là d’une "grave entorse aux droits de la défense" et que l’ensemble du collectif des avocats ne manquera pas de réagir par les voix appropriées pour dénoncer une arrestation, une détention arbitraire, une séquestration et une forfaiture qui ont motivé le dépôt ce matin d’une plainte au tribunal. Ces avocats se sont réunis hier soir et ce jeudi, pour faire valoir le pourvoi en cassation introduit dès mardi 7 juin, contre l’arrêt de la Cour d’appel. Un recours suspensif qui semble inopérant en l’absence d’une Cour suprême, prévue par la Constitution comorienne, mais qui n’est toujours pas mise en place.

Imbroglio politico-judiciaire

L’on s’achemine vers un imbroglio politico-judiciare, qui aura sans doute des conséquences sur les décisions que le Conseil d’administration de la Banque centrale sera amené à prendre lors de sa prochaine session prévue entre la fin juin et le début juillet prochain. L’avocat de la Banque centrale, venu de Paris, Me Jean-Pierre Gautier, déclarait à HZK-Presse ne pas comprendre que le gouverneur soit accusé, alors que c’est lui qui a permis à l’institution qu’il dirige de découvrir les actes de vols commis. À l’approche de la conférence des bailleurs de fonds, fixée en novembre 2005 à l’île Maurice, certains milieux politiques et économiques de la capitale craignent que cette affaire n’entame la crédibilité du pays, dans une conjoncture financière jugée critique par les principaux partenaires extérieurs des Comores.


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