Quand les autorités font barrage

Hadidja Ahamada : Retour à la case départ

29 mai 2004

À son départ de Moroni, lundi matin, destination Sénégal via Paris, Hadidja Ahamada était loin d’imaginer que son rêve allait rapidement prendre les allures d’un mauvais cauchemar.

À 25 ans, Hadidja Ahamada, jeune comorienne pleine d’ambition, souhaite poursuivre ses études supérieures dans une école privée sénégalaise. Mais qu’importe le motif de son voyage, les autorités françaises à son arrivée à Paris, mardi 24 à 5 heures du matin, lui ont interdit l’accès en transit, estimant que son passeport était falsifié, les deux derniers chiffres de sa date de naissance étant illisibles. Derechef, les autorités l’ont reconduite sur le prochain vol à destination de Moroni, avec une escale par La Réunion.
Mercredi 25, aucun vol vers les Comores n’étant programmé, elle a dû passer la nuit à l’aéroport, enfermée dans une pièce exiguë qui l’abritait encore jusqu’à la nuit dernière. Sa famille a pris contact avec Maître Saïd Larifou, avocat au barreau de Saint-Pierre, qui a déposé une requête auprès du Tribunal administratif afin que la jeune femme puisse accéder à la zone de transit via Sénégal. Mais hier après-midi, le tribunal a rendu un verdict défavorable, estimant qu’il ne pouvait revenir sur la décision des autorités.
Si, comme les parents d’Hadidja l’envisageaient, cette dernière tentait de se rendre au Sénégal en passant par l’île Maurice ou l’Afrique du Sud, les autorités locales ont affirmé que compagnies aériennes et pays de transit seraient immédiatement avertis afin d’intercepter cette dernière. Si Hadidja refuse de repartir pour Moroni, aujourd’hui, elle sera poursuivi en correctionnelle. Et si elle repart, ce sera la fin brutale d’une ambition avortée avant d’avoir intégré son école privée, pour laquelle ses parents ont, en l’occurrence, engagé des frais importants.
Pourquoi les autorités, qu’elles soient à Paris ou à La Réunion, n’ont-elles pas fait suivre son passeport aux Comores afin de vérifier son authenticité ?
Maître Larifou confirme : "Hadidja n’a jamais refusé d’embarquer, mais pour le Sénégal".

Estéfany


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