Lutte contre le racisme

Hommage à Jean-Luc Fatol

28 juin 2004

Samedi dernier, au cimetière de l’Est, la toute nouvelle Association réunionnaise de défense des victimes de discrimination raciale (ARDV), rendait hommage par un dépôt de gerbe à Jean-Luc Fatol, une des victimes des récentes violences policières dans la capitale à l’encontre de Réunionnais.
À partir de ce geste symbolique, l’association compte notamment inciter le plus grande nombre à lutter contre ce racisme ancré en Métropole.

Tout le monde a été ému de connaître cette vague de violence policière qui malheureusement touche des Réunionnais, comme Patrick Marouvin et Jean-Luc Fatol. Et si certains déclarent que la mort de ce dernier s’explique surtout par son cancer, Marc Kichenapanaïdou rappelle que les traces de coups laissées au dos prouvent de la violence de l’agression qu’il a subi, "comme au temps de l’esclavage". "Quelle injustice d’être battu sur les pavés parisiens à cause de leur couleur de peau !", déclare Jean-Jacques Morel, qui représentait le Département.
Aujourd’hui, l’association souhaite que toute personne, tout Réunionnais, quel que soit son statut et ses fonctions politiques, prenne conscience de ce fléau et agissent dans l’intérêt de la diaspora réunionnaise installée dans l’Hexagone. Une motion a été votée par le Conseil général et le Conseil régional va marquer son engagement. Ce sera fait dès la prochaine assemblée plénière, informe Yvon Virapin. Après avoir salué l’initiative de l’Association réunionnaise de défense des victimes de discrimination raciale (ARDV), et signifié le soutien inconditionnel des élus de la Région, il indique que "c’est le devoir de La Réunion de préserver les valeurs de multi-ethnicité, d’égalité des droits et des devoirs de chacun".

Nos droits face au racisme

"Nous ne sommes pas là contre la police, tout ce que nous demandons, c’est du respect pour l’autre", rappelait par ailleurs le président de l’ARDV, association loi 1901, basée sur la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, ainsi que sur la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Créée le 15 juin dernier, le but de cette association regroupant des personnes de la société civile, des avocats, mais aussi certaines autorités politiques et policières, est d’assurer les valeurs fondamentales de la République : "Tous les Hommes naissent libres et égaux en droits".
D’abord alertée par le cas de Patrick Marouvin, steward saint-paulois travaillant sur une compagnie anglaise, l’association ARDV compte réagir à ce racisme qui s’installe de plus en plus dans l’Hexagone, et aider les victimes de discrimination raciale. D’autant que l’on vante les vertus de la mobilité aux jeunes réunionnais. Aujourd’hui, il importe que "les brebis galeuses de la police" soient jugées, et ce dans les meilleurs délais, précise le docteur Max Rallon, vice-président de l’ARDV. "Pour cela, nous avons besoin de votre aide à tous", poursuit-il, exhortant tout un chacun à non seulement prendre conscience de ce problème, mais aussi d’agir en conséquence. Le médecin encourageait par ailleurs "toutes les familles victimes d’actes de racisme à porter plainte et de nous les signaler".
Les premières actions de l’ARDV consistaient à adresser au président de la République, au ministre de la Justice, mais aussi aux députés, un courrier afin de les alerter sur ce problème. Avec le soutien des élus locaux, l’association souhaite dénoncer ce phénomène et inciter les organismes de mobilité (CNARM, ANT), plus particulièrement, à informer leurs jeunes avant leur départ ; et à déposer plainte pour chaque agression.

Bbj


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