Un travailleur handicapé perd son outil de travail

Il faut trouver une solution pour Max Samoussas !

4 janvier 2006

Le 24 décembre dernier, le propriétaire de Max Samoussas voyait son snack partir en fumée, incendié par méchanceté humaine. Hier, on lui a volé tout ce qui lui restait. Comment peut-on s’en prendre de la sorte à un citoyen travailleur ? Comment peut-on avec autant de dédain détruire l’outil de travail d’un travailleur handicapé, qui a choisi de vivre de son travail ?

Depuis 8 ans, Maximin Ramaye travaille, et vend - courageusement devrions-nous dire - ses samoussas, défiant son handicap pour nourrir les siens. Handicapé depuis 1980, il pouvait compter sur plusieurs autorisations municipales, lui permettant d’exercer sa profession. Aujourd’hui, ce père de famille désespère de l’attitude de certains, qui le privent de son moyen de subsistance.
Le 24 décembre dernier, il voyait son snack partir en fumée, incendié par méchanceté humaine. Hier matin, une dizaine de policiers et d’agents municipaux venaient l’insulter, pendant que les engins de travaux publics détruisaient son outil de travail. Aujourd’hui, le propriétaire de Max Samoussas dit avoir peur pour sa vie, et c’est les larmes aux yeux qu’il raconte cette histoire dramatique qui est en train de se jouer. "C’est mal. Je ne veux pas rendre le mal par le mal, mais je suis prêt à me passer la corde au cou", déclare-t-il, désespéré. Et de poursuivre en pleurant : "Je dors avec la peur. Mes filles sont traumatisées depuis aujourd’hui".

Atteinte aux droits du travail

Le parcours de ce père de famille est pourtant exemplaire, tellement il y a mis du courage et de la bonne volonté. En 1980, il perd l’usage d’un de ses bras, suite à un accident de moto. Cela ne l’empêchera cependant pas de s’investir dans un métier, afin de rester indépendant. "Cela fait maintenant 24 ans que je travaille avec une seule main", précise-t-il. Pourtant, au lieu de forcer le respect et le mérite, il sera constamment basculé d’emplacement en emplacement, sans toutefois être découragé. Au contraire, il parviendra à augmenter sa clientèle.
Est-ce donc la jalousie humaine qui explique cet acharnement contre ce travailleur handicapé ? Peut-être. Ce que l’on sait avec conviction, c’est que hier, on lui a tout volé, tout ce qui lui restait. Hier, il perdait son outil de travail, sans le moindre apitoiement de ses persécuteurs. Privé de revenu, il attend maintenant que les pouvoirs publics agissent pour cela cesse. La direction du travail a-t-elle le “pouvoir” d’agir ? N’y a-t-il pas atteinte aux droits du travail, surtout quand le travailleur est handicapé ? A lui, peut-on souhaiter une bonne année ?

L’issue du fonds AGEFIPH

Pour Patrick Savatier, il importe que le fonds AGEFIPH serve à la reconstruction sociale de cet homme travailleur. "Ce n’est qu’un handicapé. Ce mec n’a qu’un bras pour travailler. Son outil a été cramé, on ne sait pas vraiment comment ni par qui. Une fois de plus, cela démontre que les petites gens ne comptent pas. C’est aussi lamentable que cela", déclare-t-il. Pour le porte-parole de l’association Momon Papa lé la, il faut aider ce travailleur handicapé pour qu’il capitalise son potentiel, ses capacités, et qu’il puisse retrouver un outil de travail, pour faire vivre sa famille. Nous espérons également qu’une solution soit trouvée, pour que ce Réunionnais puisse sortir la tête de l’eau.

Bbj


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