Famille Nourdine : après 10 ans, il y a prescription

« Il y a quelque chose d’un peu absurde dans cette politique »...

22 janvier 2008

... souligne Patrick Weil, s’agissant des expulsions de sans papiers. D’abord, les préfets sont face à des ordres contradictoires : on les incite d’un côté à régulariser certains étrangers qui travaillant en France, et dans le même temps, on leur demande d’expulser plus, en dépit de ce même critère. Les forces de Police partent ainsi à la chasse tous azimuts pour remplir des objectifs bien éloignés de leur mission et se sentent finalement dévalorisés par des lois et consignes qui se multiplient jusqu’au non sens. Et Patrick Weil de noter encore que dans la politique de l’immigration comme pour toutes autres politiques, il y a des fraudeurs, si ce n’est que ces derniers ne sont pas traités de la même façon. « Quand y’a des fraudeurs au fisc, la politique de contrôle fiscale consiste d’abord à s’attaquer aux gros poissons avant de s’attaquer aux petits, explique le chercheur. En politique d’immigration, on fait le contraire : on s’attaque aux petits ! ». La famille Nourdine fait justement partie de ces petits poissons qui nagent depuis 10 ans dans les eaux aujourd’hui interdites de La Réunion. La décision d’expulsion est d’autant plus injuste que pour Patrick Weil, même si l’immigration irrégulière est un délit comme pour tout délit, sauf crime contre l’humanité, après plusieurs années dans le pays, il y a prescription. Il est donc normal, selon lui, de régulariser des sans papiers qui, comme la famille Nourdine, partagent la vie de leur pays d’accueil depuis autant d’années. La France régularise d’ailleurs entre 25 et 30.000 personnes par an. Pourquoi pas la famille Nourdine ? Ce ne sont pas des étrangers rentables économiquement ? La diversité culturelle n’a pas de prix, mais ce n’est pas un argument recevable pour ce gouvernement.

SL


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