Interview de Didier Lefèvre, délégué régional de la HALDE

21 mars 2007

Pourriez-vous nous dire quelles sont les actions concrètes déjà entreprises afin de faire connaître la HALDE à La Réunion ?

- La HALDE est existante dans l’île depuis novembre 2006. J’ai, en tant que délégué régional, 2 axes principaux. Le premier réside dans des actions de communication, de formation et d’information. Cela passe par un partenariat avec les associations, les services publics de l’emploi, les institutions, afin que, de leur côté, ils identifient puis rapportent les cas de discrimination. Je travaille sur la promotion de l’égalité. Je fais connaître les bonnes pratiques de Métropole, mais je fais également remonter les bonnes pratiques locales.
Le deuxième axe est la lutte contre les discriminations en tant que telles. Je reçois le public et j’ai pour rôle de les accompagner. Je collecte donc un maximum d’éléments afin de voir s’il s’agit bien d’une discrimination. Le délégué à La Réunion a un rôle d’instruction des dossiers. Les délégués régionaux en Métropole s’investissent beaucoup plus dans la communication. En effet, au vu de la distance, nettement moins grande, les conseillers juridiques de la capitale peuvent plus aisément remplir les dossiers d’instruction.

Comment jugez-vous la situation à La Réunion ? Y a-t-il beaucoup de discriminations ? Comment s’expriment-elles ? Dans quel domaine ?

- A ce jour, j’ai reçu une vingtaine de plaintes. La HALDE est là pour dire le droit et non pas pour prendre parti. Les saisines ont concerné particulièrement le domaine de l’emploi, notamment pour des raisons syndicales, politiques, liées à l’origine, à un handicap, à un état de santé et à l’âge. Ces dossiers sont en cours d’instruction, et les réponses seront fournies dans quelques mois. Pour l’instant, je n’ai pas reçu de réclamations liées au genre.

Que doit faire un ou une Réunionnais(e) qui souhaite porter plainte ?

- Une personne qui veut porter plainte peut le faire de façon nationale, auprès de la HALDE à Paris, mais je l’encourage plutôt à me contacter, soit par téléphone (0262-55-15-16) ou par courriel ([email protected]).

Comment essayez-vous d’entreprendre des actions de sensibilisation du public au niveau des discriminations ?

- Notre statut d’autorité administrative indépendante ne nous permet pas forcément de mettre en place des actions en ce sens. En revanche, on peut tenter de promouvoir des bonnes pratiques en entreprise.
La lutte contre les discriminations est l’affaire de tous. Chacun doit se l’approprier au niveau public ou privé. Nous devons démultiplier les actions de formation et d’information auprès de chaque agent ANPE, en passant aussi par des référents auprès de chaque institution. Par exemple, M. Dijoux, au sein de l’ANPE, est la personne-relais. Nous avons besoin de multiplier ces “points d’ancrage” dans les institutions.

Une seule personne à La Réunion, est-ce assez pour un tel sujet ?

- Evidemment, c’est une vraie question, d’où une nécessité de bien communiquer et de développer des partenariats. Néanmoins, je ne suis pas seul, car je dispose de l’appui de toute la structure HALDE en Métropole.

Propos recueillis par Matthieu Damian


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