La FAO rappelle que les progrès accomplis ne suffisent pas encore

Invasions de criquets pèlerins : menace d’une crise alimentaire en Afrique de l’Est et au Yémen

12 mai 2020

« Des progrès importants ont été réalisés dans la lutte contre la recrudescence de criquets pèlerins en Afrique de l’Est et au Yémen » a déclaré hier Qu Dongyu, Directeur général de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il a ajouté que davantage devait être fait afin de prévenir une crise alimentaire alors que la saison pluvieuse actuellement en cours est favorable aux cultures et donc aux moyens d’existence des agriculteurs et éleveurs mais aussi aux criquets car elle favorise leur reproduction.

Des pluies abondantes favorisent leur reproduction, une seconde vague de criquets attendue lors de la prochaine récolte. (photo Programme alimentaire mondial)

Evoquant le rapport de la FAO sur les progrès réalisés dans le cadre de la lutte contre les criquets pèlerins en Afrique de l’Est et au Yémen, le Directeur général de la FAO a indiqué que l’agence onusienne poursuivait ses opérations de surveillance et de lutte malgré les contraintes liées au COVID-19 et à d’autres défis.

Selon les prévisions préliminaires de l’agence onusienne, 720 000 tonnes de céréales, soit assez pour nourrir cinq millions de personnes sur l’année, ont été sécurisées dans dix pays en empêchant la propagation des criquets pèlerins d’endommager davantage d’hectares. 350 000 ménages pastoraux éviteront ainsi de connaitre un stress supplémentaire.

« Nos progrès sont considérables mais la bataille est encore longue. De plus en plus de personnes risquent de perdre leurs moyens d’existence et de voir leur sécurité alimentaire se détériorer ces prochains mois », a indiqué M. QU.

Alors que plusieurs pans de terres traitées sont à présent libérées du ravageur, la première vague d’essaims s’est reproduite et une seconde vague de criquets entrera en phase de transition, passant de l’état juvénile à l’âge adulte en juin, prenant leur envol à un moment critique alors que de nombreux agriculteurs en Afrique de l’Est se prépareront à récolter leurs cultures.

Le criquet pèlerin est considéré comme le ravageur migrateur le plus destructif au monde et un seul essaim mesurant près d’un kilomètre carré peut contenir jusqu’à 80 millions de criquets. L’appel de la FAO pour lutter contre les criquets pèlerins, émis en janvier, concerne maintenant dix pays - Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda et le Yémen.

La recrudescence actuelle de criquets pèlerins est particulièrement préoccupante dans la région est-africaine avec les dernières prévisions du Rapport mondial sur les crises alimentaires indiquant que plus de 25 millions de personnes seront confrontées à une situation d’insécurité alimentaire aiguë dans la région lors de la seconde moitié de 2020. Au Yémen, où les criquets se sont reproduits dans des régions intérieures et difficiles d’accès, 17 millions de personnes supplémentaires sont en situation d’insécurité alimentaire aigüe. Par ailleurs, ces estimations ont été faites avant l’impact du COVID-19 dans une région connaissant un taux élevé d’insécurité alimentaire aiguë.

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