Journée européenne contre l’enfermement des étrangers

19 janvier 2008

Comme l’ont récemment montré les mouvements de protestation des étrangers internés dans les centres de rétention du Mesnil-Amelot et de Vincennes, ainsi que le traitement de Tchétchènes placés en zone d’attente à leur arrivée à Roissy, il n’existe pas de “bonnes” conditions de détention ou de rétention. L’enfermement des étrangers est par sa nature porteur de violations de leurs droits fondamentaux : en premier lieu, la liberté d’aller et venir, mais aussi le droit d’asile, le droit au respect de la vie privée et familiale, le droit de ne pas subir des traitements inhumains ou dégradants, ou encore les droits spécifiques aux mineurs.

Malgré cette évidence vérifiée partout dans le monde, l’Union européenne s’apprête à aggraver la situation. Elle a, en effet, mis en chantier une directive « relative aux normes et procédures communes applicables dans les Etats membres au retour des ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier », qui sera soumise au vote du Parlement européen en mai ou en juin 2008.

Ce texte ouvre la voie à la généralisation d’une politique européenne d’internement des migrants. Loin de réserver l’enfermement administratif à des circonstances exceptionnelles, ou dans le seul but d’organiser leur éloignement, elle prévoit en effet l’enfermement de tout étranger dès lors que, frappé d’une mesure d’expulsion, il présentera un risque de fuite ou constituera une menace à l’ordre public. On peut prévoir que presque tous les expulsables soient considérés comme susceptibles de s’enfuir et ainsi de menacer l’ordre public.

La directive propose que la détention, d’une durée de trois mois, puisse être prolongée jusqu’à dix-huit mois dans le cas où l’étranger ne coopère pas à son éloignement, ou s’il représente une menace pour l’ordre public, ou encore si l’administration rencontre des difficultés pour obtenir les documents de voyage.

Cette “industrialisation” de l’expulsion est telle en Europe qu’un pilote autrichien propose actuellement aux gouvernements des pays membres les services d’une nouvelle compagnie aérienne - dénommée Asylum Airways ! - dont les avions seront spécialement équipés pour que les victimes de l’éloignement ne puissent se révolter.

Des personnes vivent dans notre pays SANS PAPIERS. Elles vivent ici, leurs enfants vont à l’école, souvent elles travaillent... 
Sans papiers, c’est une situation administrative, ce n’est pas un crime.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus