
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Journée internationale des droits des femmes
7 mars 2020
Marie Noëline Férard est la mère de Vanina Férard Galais, victime d’un féminicide en 2018. Marie Noëline Férard est à l’origine d’un collectif qui a entrepris de visiter les différentes communes de l’île afin de lutter contre les violences intra-familiale. Elle a accordé une interview à Témoignages.
Témoignages : bonjour Noëline et merci de nous accorder cette interview. Pouvez-vous vous présentez en quelques lignes ?
Noëline : Je m’appelle FERARD MARIE NOELINE, je suis Réunionnaise descendante d’hommes et de femmes libres afro-indo-malgache libres qui ont été mis en esclavage sur cette île.
T : Vous êtes la mère de Vanina, pouvez-vous nous parler d’elle ? (son parcours, ses études, son caractère,…)
N : Vanina était une fille humble très sensible aux causes humaines, de part de son amour envers tous les êtres vivants. Elle portait une attention particulière à l’égard des enfants. Elle ne voulait en aucun cas manquer une journée d’école, studieuse, consciencieuse, courageuse très ordonné, et déterminer à vouloir s’en sortir dans sa vie professionnelle. Elle sortait très rarement pour acheter de l’encre pour son imprimante ou des affaires scolaires. Elle sortait de sa chambre pour venir me taquiner dans la cuisine en chantant en dansant. Elle a réussi son BAC S ensuite elle s’est dirigée vers la fac de médecine à l’université de la Réunion elle voulait se spécialiser dans la pédiatrie parce qu’elle est née prématurée. Je suis fière d’elle car malgré notre parcours de combattante à fuir leur père violent je salue son courage, sa force et sa foi. Elle me disait qu’il faut choisir un métier qui servira à long terme la Réunion. Elle me demandait pourquoi les afro-descendants qui sont médecins, infirmières qui ont fait de longues études ne s’unissent-ils pas pour construire ensemble AFIN DE SOUTENIR l’Afrique nous avons un devoir envers cette héritage culturelle.
Son rêve était d’ouvrir une école pour que tous les réunionnais se réconcilient avec eux-mêmes.
T : En 2018, vous avez perdu votre fille de manière dramatique. Est-ce qu’il vous est possible de nous parler des circonstances de ce drame et de vos interventions ce jour-là ?
N : Tout d’abord en tant que maman et famille de victime ; je tiens à rectifier une information non fondé de la part des médias de l’île. Ma fille vivait chez moi et n’était pas en concubinage elle venait tout juste de rencontrer cet homme pour la 3e fois le jour du drame. J’insiste que la presse doit vérifier les informations auprès de la famille avant de le diffuser.
Ce jour la j’animais un atelier d’écriture kréol pour la fête des mères. Quand je quitte l’atelier j’écoute mes messages je vois que c’est Vanina qui m’a téléphoné. Je lance un appel pas de réponse. Il est 19h j’arrive chez moi je demande à sa sœur si Vanina est rentrée. Elle me dit que non.
À 19h30 je reçois un appel d’un homme avec un accent mahorais qui me dit que Vanina est chez lui que c’est lui qui a dit à Vanina de rester. Je demande à parler à Vanina, il me répond qu’elle ne veut pas me parler. Je trouve ça bizarre, elle qui me parlait souvent, qui me posait plein de questions j’insiste il me dit que Vanina ne sait plus où elle habite et que son téléphone a perdu tous les contacts, puis il me demande si je peux venir récupérer Vanina. Je lui dis que je n’ai pas de voiture. Là, il me demande en quel Dieu je crois et que je crois en un Dieu de chiotte, que Macron va mourir dans un sous-marin !
J’appelle tout de suite le 17. Je répète tout au policier, il me dit d’appeler la gendarmerie de Sainte Marie parce que c’est pas son secteur ! J’appelle, je tombe sur une gendarme je répète la même chose, elle me demande si ma fille avait l’habitude de découcher. Je réponds que non. Elle me demande si ce monsieur m’a donné son adresse et m’a donné son nom et rajoute : “je ne pense pas que ce soit quelqu’un de dangereux” et de rappeler le lendemain matin si ma fille n’est pas rentrée.
Elle me demande si j’avais essayé de l’appeler. J’ai répondu que j’avais appelé vers 17h mais elle ne répondait pas. La gendarme me dit qu’elle va faire le nécessaire et me tient au courant. Je raccroche.
À 20h30 je reçois un appel de l’assassin qui me diT qu’il va me passer Vanina. Je parle avec elle, elle me dit qu’elle “rentre demain matin”. Je lui dit d’accord à demain. Sa sœur a pris le téléphone parce que je me suis dit que s’il y a quelque chose peut être qu’elle parlera à sa sœur. Sa sœur lui demande “pourquoi tu veux pas nous parler ?”. Elle répond “parce que à minuit un gendarme m’a appelé”, puis elle demande si c’était bien moi qui avait appelé à 19h30”. J’ai répondu oui et lui ai demandé si ce monsieur avait un facebook. Elle m’a répondu oui et j’ai pu donner l’information aux gendarmes, mais là encore m’a dit qu’on me tiendra au courant.
Je préssentais qu’il était arrivé quelque chose à ma fille mais je gardais espoir que c’était pas aussi grave jusqu’au petit matin, quand un gendarme m’appelle et me dit de venir au poste. J’ai dit que je ne pouvais pas arriver dans les délais proposés parce que je suis pas véhiculée, ils m’ont dit : “on vient à votre domicile”. Ils étaient à 3 gendarmes, une femme et 2 hommes. Là ils m’annoncent le choc qui m’a fait descendre aux enfers moi et mes autres enfants.
T : Pensez-vous que la justice a fait son travail ? Quelles sont les dysfonctionnements que l’on peut pointer du doigt ?
N : J’ai fait confiance à la gendarme quand elle me disait qu’elle ne pense pas que c’est quelqu’un de méchant parce qu’il m’avait donné son adresse son nom etc .. Je croyais qu’ils allaient se déplacer. À l’école on me répétait qu’en cas d’urgence on appel le 15, le 17, le 18, dans la réalité c’est autre chose qu’on cesse de mentir aux écoliers si l’on n’est pas la pour sauver et protéger !
Sur cette terre de domination de l’homme par l’homme comment peut-on parler de justice ?
Il y a des gens qui se croyaient plus intelligents que d’autres alors ils ont crée des lois qu’ils ont travesti de son état originel pour avoir le pouvoir sur les autres. Donc le seul et l’unique dysfonctionnement que je pointe du doigt c’est en l’Homme, l’Humain parce que aujourd’hui ces hommes qui utilisent les autres ne s’intéressent pas à la vie mais au pouvoir sur la vie c’est pour cela qu’ils ont écrit certaines lois, pour enchaîner la vie tout simplement.
La justice est pour moi un mot sacré car la loi ne peut se justifier par elle-même. La loi a pour rôle de promouvoir, de magnifier le bien, d’éradiquer le mal, et le bien c’est ce qui rend les Hommes heureux, afin que ses hommes ne fassent pas a autrui ceux qu’ils n’aimeraient pas qu’on leur fassent. Lorsque la loi protège le crime est-ce la justice ?
T : la perte d’un enfant est le cauchemar de tout parent, qui plus est quand cela se passe dans des conditions aussi dramatiques et injustes, comment arrive-t-on à le surmonter chaque jour ?
Qu-est-ce que cela a changé en vous ?
N : Vanina in zour la demand a moin : “moman moin la po rod bann citation si internet moin la trouv sel Nelson Mandela, Martin Luhter king, po motive a moin, in noir ki té in moun kom tout domoun si la ter ou noré poin in citation réyoné po dia moin moman ?” Moin la dia li TANK LO KER I BAT I SO SOBAT ! Li la dia moin “oulala lé for sa” !!!
Zordi mèm si lé dir po moin ek son frer ek ser, sak foi mi lèv mi mazinn sèt moin la di Vanina : “TANK LO KER I BAT I FO SOBAT”.
Zordi mi oi pi ek lo mèm zié, mi enten pi ek lo mem zorey, mi ginyra pi viv kom avan, parsk avan la pi. Moin lé oblizé artrass in not santié dan mon vi po ar war kler kan mi lèv lo matin mi di mersi La O parsk moin lé vivan, sé tou, mi rod pa pliss. LA VI sé in kado tout domoun i doi respek sa avan la rass, lo relizion na in sel avan : LA VI. É avan la vi, na LAMOUR.
Sans sa la vi té exiss pa. Kan ou la finn santi sa kom dolo i koul dan out gozié komsi na in siek ou pokor boir dolo bin lo zour la ou respek lot keke soi son kiltir.
T : pouvez-vous nous parler du kolektif Vanina ? (comment et par qui il s’est constitué, ses objectifs, ses actions,…).
N : Très rapidement, je me suis dis en tant que moun réyoné nana des actions à mettre en place et nout toute lé responsab parce que personne i koné demin ; moin la appel in dalon plasticien que Vanina té aprécié. Sirtou son kozman si listoir la rényon. Nout dé li la komanss fé in let po donn ban politisien en plass ek bann instance politique en franss, bann zotorité la religion, bann zassociations ki milite po la violenss dann famy la rényon, rectorat, l’université, lo préfet, lonu, lunion européin, bann droi de l’homme, é moin la dia li ke mi ve mèt an plass in kabar la parol po koz po vré si gro problèm la. Moin la di dé zot dalon. Aprésa moin la travay dosi bann mesur ke mi penss lé important an tank famy victime. Dé let la nou donn bann mair kan nou invit a zot si nout kabar la parol la. La komanss en novembre 2019 lo promié té sinn dni kabar i ve dir (libérer la parole en malgache).
1. Pass dann 24 cominn po lo kabar la parol po koz ek domoun é lo mer
2. Fé in sit dosi lo kolectif Vanina
3. Rouv 2 lékol in va appel léckole Vanina é lot va appel Léckole pock pokc nénéne. Léckole la sar in landroi oussa nora la transmission des valeurs nénénes et bann valeurs ancestrales des rois et rennes marrons. La sagesse ancestrale a réussi a pacifié l’existence humaine en canalisant les risques potentiels de la violence sociale et politique.
Nou propoz sa bann mer dann sak komine po partaz ek domoun kartié tout kominn in gran morso nout listoir ke la franss lé pa la po dia nou. Konèt kissa ou lé ou va konèt kossa fo fé.
Vanina té attache in gran limportanss po la Rényon, po ke bann zenne i koné la vérité dosi kossa la spasé ici dan nout listoir, pokoué la transmission la été ashté, pokoué bann réyoné la pi reper, é li té di kif o in moman doné nou aprann ki nou lé. Aprésa po arpran nout plass komkifo parsk nou néna limportanss nou néna in gayar lexampl po partazé. I RESS ZISS IN PA PO FE.
T : Vous avez fait le choix de mener le combat de la lutte contre les violences intra-familiales à travers toute l’île. Que pensez-vous de l’accueil qui est fait au kolektif à chaque déplacement ?
N : Non ce n’est pas un combat. C’est tout simplement un travail de partaz ek domoun i ve konet kossa i lé la vi é koman ansamm nou pe fé po respect sa parsk, si la poin la vi ou giny pa bouzé, ou giny pa chanté, ou giny pa alé la mess. Si la poin la vi ou giny pa alé dann okin templ. Alor kossa i empesh a nou respek la vi ? C’est-à-dire parler de la cause, agir sur la cause et non travailler sur les conséquences.
On est passé dans 10 communes déjà ! Certains maires ont répondu à notre invitation sur le kabar, dans d’autres communes il y a eu des représentants des maires. Le Kolektif envoie préalablement un courrier avec accusé de réception, suivi d’un mail et des appels téléphoniques, pour annoncer notre venue sur la place de la mairie. Malgré tout, on a du mal souvent des fois à avoir une réponse au niveau des services concernées, comme le cabinet du maire ou au niveau du CCAS. Mais en général, tant bien que mal, on voit le bout du tunnel. Nous voulons ouvrir un dialogue afin que nous travaillions ensemble afin, j’espère, de trouver des solutions pour pouvoir améliorer notre société avec du vrai, c’est du concret.
T : Enfin, Noëline, s’il y a un message que vous souhaiter
ez faire passer, apporter à cette société réunionnaise qui se lève, à la nouvelle génération, ce serait lequel ?
N : En chaque temps on a le devoir de laisser des traces, des repères fiables, afin que la nouvelle génération puisse se forger, se former correctement pour qu’elle puisse construire une nouvelle pyramide solide.
Aimer sans vouloir posséder l’autre, femmes, hommes occupez vous de vos enfants c’est-à-dire donner leur de l’amour et de la sagesse : l’un marche avec l’autre
Vous les femmes de demain vous êtes l’éducatrice de l’Homme par vos pensées, vos attitudes, vos regards. Vous n’êtes pas là pour prendre une revanche sur l’homme car l’homme ne demande qu’a être soulevé et inspiré par la femme. Car quand les femmes décideront de ce consacrer à ce pouvoir qui est en elle, on verra ce monde de domination et d’injustice changer. Vous femmes vous êtes l’avenir de l’humanité. Et vous hommes vous aurez la tâche de protéger l’humanité.
Mais avant toutes choses rechercher qui vous êtes dans votre culture, quel est l’héritage ancestral qui vit en nous.
Lo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
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