Freedom Day

L’Afrique du Sud et La Réunion, ensemble !

30 avril 2007

Rapprocher l’Afrique du Sud de notre île, c’est le principal but de l’association “Coopération Réunion/Afrique du Sud”. Depuis la libération de Nelson Mandela, et la fin de l’Apartheid, les Sud-africains installés sur notre île déplorent l’absence d’une représentation diplomatique à La Réunion, alors que certains souhaitent la célébration du Freedom Day.

“Le jour de la liberté” ! On se croirait un 20 décembre, célébrant l’abolition de l’esclavage. Aucune référence à cette date historique réunionnaise du 19ème siècle, mais plutôt à une journée historique sud-africaine, honorant la fin de l’Apartheid. L’association Coopération Réunion/Afrique du Sud entreprend de renouer les liens entre notre RUP et un pays qui pèse dans la zone Océan Indien. Vendredi dernier, elle organisait à l’hôtel Le Saint-Denis une manifestation, marquée par la première projection d’un documentaire historique sur la victoire de Nelson Mandela, et l’avènement de l’ANC à la présidence de l’Afrique du Sud. Cette manifestation était d’ailleurs placée sous la haute autorité de l’Ambassadrice de la République d’Afrique du Sud, Mme Nomasonto Maria Sibanda-Thusi, qui n’a malheureusement pas pu se déplacer à cause de ses obligations dans l’Hexagone. Elle fera néanmoins parvenir un message aux participants. « Nous nous souvenons tous de ce jour, il y a 13 ans, où des millions de Sud-africains ont fait la queue pendant de longues heures pour voter pour la première fois de leur histoire afin d’élire le premier gouvernement démocratique du pays. Au moment où nous fêtons notre liberté, nous gardons présents à l’esprit l’héroïsme, les sacrifices et la solidarité qui ont permis aux Sud-africains de bâtir un pays prospère, juste et uni », écrit-elle, avant de reconnaître « toutefois, nous sommes également conscients que des millions de Sud-africains vivent toujours dans la pauvreté et qu’il convient donc de faire plus pour surmonter complètement les divisions du passé ». Et la diplomate de révéler dans son message la volonté nationale de travailler en faveur d’une vie meilleure pour tous.

Des liens historiques à renouer !

Si Patrice Pongérad, consultant culturel, revient sur les liens historiques entre nos deux pays, notons que la diplomate sud-africaine, par ailleurs Présidente d’honneur de l’association Coopération Réunion/Afrique du Sud, insiste sur les liens qui unissent son pays et la France, ainsi que La Réunion. « Partant du fait que nos relations étrangères sont guidées par les valeurs et aspirations qui nous sont chères en tant que nation, ce thème varie peu lorsqu’il porte sur les liens existant entre la France et l’Afrique du Sud, tout comme sur ceux qui existent entre La Réunion et le KwaZoulou Natal, devenant un partenariat en faveur d’une vie meilleure pour tous », poursuit-elle. Jusqu’à indiquer :« Je voudrais insister tout particulièrement sur la coopération croissante et pleine de promesse qui se développe entre La Réunion et le KwaZoulou Natal. Nous souhaitons, à cet égard, féliciter les autorités des deux côtés et les encourager à continuer à construire cette relation qui possède un potentiel réel pour les deux peuples ». Pour les membres de l’association Coopération Réunion/Afrique du Sud, il ne fait aucun doute que les liens avec l’Afrique du Sud doivent reprendre vigoureusement. En effet, tous y voient une aubaine, pour visiter une partie historique de La Réunion, pour faire des affaires, pour découvrir un monde qui nous est proche.

Willy Técher


Message de sympathie aux victimes du chikungunya

L’ambassadrice de l’Afrique du Sud en France a fait parvenir dans son message aux participants du Freedom Day un mot de sympathie pour les chikungunyés. « Je saisis également cette occasion pour exprimer toute ma sympathie au peuple réunionnais, ainsi que mes félicitations pour le courage dont ils ont fait preuve dans leur combat contre l’épidémie invalidante du chikungunya en 2005 et 2006, et pour la manière avec laquelle ils ont fait face aux conséquences de la maladie. C’est là un nouvel exemple du courage des peuples d’Afrique Australe devant l’adversité », dixit Mme Nomasonto Maria Sibanda-Thusi.


Commémoration des premières élections libres en Afrique du Sud : Freedom Day

La parole revient à ceux qui luttent

Pendant des décennies, le peuple sud-africain a lutté pour faire tomber le régime raciste de l’apartheid. Parmi ces dirigeants, Nelson Mandela a payé de 27 ans de prison son engagement sans faille pour la liberté de son peuple. Tout au long de ce combat, aucun de ces résistants n’a détenu le moindre mandat politique, et la répression était féroce, émaillée de massacre, les plus connus étant ceux de Shaperville et de Sowéto.
Pour les Sud-africains, cette période ne se mesurait pas en mandats présidentiels, en élection. Le peuple avait pour objectif sa libération, et la fin d’un système politique raciste. Cette cause juste finit par aboutir sur un triomphe symbolisé par Nelson Mandela, passé en quelques années du statut de plus vieux prisonnier politique du monde à celui de premier président de la République de son pays élu au suffrage universel. La parole est finalement revenue à ceux qui luttent.
Les Réunionnais doivent aussi quotidiennement batailler contre des injustices telles que le chômage, le mal-logement ou l’illettrisme, mais les conditions de la lutte sont bien plus favorables que celles qu’ont connues les militants anti-apartheid de l’Afrique du Sud. Ce que ces derniers nous enseignent est un encouragement à amplifier le combat pour que La Réunion puisse se développer. Les Sud-africains montrent que lorsqu’une cause juste est appropriée par un large rassemblement progressiste, elle ne peut que vaincre. Et elle ne peut déboucher que sur cette conclusion : la parole revient à ceux qui luttent. C’est dans cette perspective que "Témoignages" évoque aujourd’hui la commémoration du Freedom Day à La Réunion.

M. M.


1er mai 1986

Réunionnais et Sud-Africains : deux peuples solidaires

Tout au long de la lutte livrée par le peuple sud-africain contre le régime de l’Apartheid, il a reçu le soutien solidaire du peuple réunionnais.
Ainsi, en 1959, une des premières résolutions du Parti Communiste Réunionnais visait à condamner le régime raciste de Pretoria et à militer pour la rupture des relations diplomatiques entre la France et l’Afrique du Sud.
Durant les années 70 et 80, plusieurs mouvements progressistes réunionnais ont organisé des manifestations devant le Consulat général sud-africain à Saint-Denis et appelé au boycott des produits sud-africains. Avec la fermeture de la liaison directe entre Johannesburg et Gillot, le Consulat de l’Afrique du Sud raciste a aussi fermé ses portes à La Réunion.
Illustration de cette lutte solidaire, le 1er mai 1986 place le combat contre l’Apartheid et la libération de Nelson Mandela en tête des revendications.


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