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Le développement passe par l’éradication de la pauvreté : c’est possible à La Réunion -3-
12 août 2022, par
Sans toucher aux terres à canne, la valorisation des terrains agricoles en friche peut contribuer fortement à la marche de La Réunion vers l’autosuffisance alimentaire. Cela suppose d’aller vers un autre modèle, dont la priorité sera de satisfaire les besoins des Réunionnais en alimentation. Ce modèle pourra créer des emplois et faire baisser les prix à condition que les agriculteurs soient soutenus pour faire face à la concurrence des importateurs. Une initiative de la Banque africaine de développement soutenant l’autosuffisance alimentaire vise un retour sur investissement de 800 %, ce qui montre que l’intérêt général plaide pour s’orienter vers ce modèle qui sera un moyen de lutter contre la pauvreté.
Dans notre région, les conséquences du changement climatique sont amplifiées par les crises successives liées à la pandémie de COVID-19. Les pays se mobilisent pour soutenir les agriculteurs. A l’échelle du continent, la Banque africaine de développement a mis en œuvre une initiative qui correspond aux attentes : soutenir la production locale pour diminuer les importations.
Il s’agit de la Facilité africaine de production alimentaire d’urgence, lancée le 22 mai dernier. Dotée de 1,5 milliard de dollars, ce fonds vise à soutenir 20 millions d’agriculteurs en fournissant des moyens pour faire baisser le coût de production. Le but est de produire, au bout de 2 ans, 38 millions de tonnes de nourriture supplémentaires qui vaudront 12 milliards de dollars. Cette valeur correspond à 8 fois l’investissement, en 2 ans.
A La Réunion, le débat sur l’autosuffisance alimentaire prend une grande ampleur depuis que la hausse des prix est officiellement attribuée aux conséquences de la guerre en Ukraine. Les personnes les plus pauvres sont touchées par l’inflation des prix dans l’alimentation, et celle encore plus importante des prix des carburants compte-tenu de la nécessité pour beaucoup d’acheter et d’entretenir une voiture pour se déplacer. Le pouvoir d’achat diminue, de nombreux Réunionnais s’appauvrissent.
La Réunion partage de nombreux points communs avec les pays d’Afrique car, comme ces États, elle a été une colonie sous domination d’une métropole européenne. Sa mise en valeur s’est donc faite en fonction des intérêts de la métropole coloniale. Notre île a donc été utilisée pour planter des cultures d’exportation, tandis qu’une part toujours plus importante de la nourriture était importée, faute de production locale suffisante. Dans le rayon fruits et légumes de la grande distribution, c’est le tour du monde : oignons d’Inde, ail de Chine, oranges d’Egypte ou d’Afrique du Sud, carottes d’Australie… Sans oublier la flambée des prix après chaque épisode de forte pluies : pour les pauvres, manger des fruits et légumes frais est alors impossible.
De cette colonisation, La Réunion a obtenu un butin de guerre : la canne à sucre. Avec ces centaines de produits industriels possible, elle est l’or vert de La Réunion, à condition que sa direction politique soit assurée par des Réunionnais, et pas par la filiale d’un géant européen de l’agro-alimentaire.
Il est possible d’augmenter considérablement la production alimentaire à La Réunion sans toucher les terres à cannes : plusieurs milliers d’hectares de terres en friche sont disponibles. Le cadre actuel contribue à cela. Des propriétaires de ces terres en friche préfèrent ne pas les louer pour les mettre en culture afin d’attendre le déclassement de leur terrain d’agricole à constructible. Sa valeur est alors facilement multipliée par 20.
Il est donc urgent que les Réunionnais puissent avoir les moyens de taxer fortement la vente d’un ancien terrain agricole devenu constructible. Par exemple, si la valeur de vente dépasse le prix du foncier s’il était resté agricole et donc inconstructible, l’excédent devra alimenter un fonds qui soutiendra les agriculteurs qui travaillent la terre pour nourrir la population, produire de l’énergie ainsi que des richesses qui peuvent être exportées. Ce fonds pourra financer un grand plan d’équipements en serres anti-cycloniques qui protégeront les récoltes. Il soutiendra l’installation de jeunes agriculteurs sur les terres en friches. Il sera aussi un levier pour développer les petites unités de transformation qui permettront de conserver une partie de la production. Ce qui sera bienvenu en cas de pénurie de produits frais.
La fin de la spéculation foncière liée aux déclassements de terrain permettra sans nul doute de faciliter la remise en culture. Car le propriétaire aura alors comme principal intérêt de faire augmenter la valeur agricole de son terrain. En attendant, la taxation des plus-values contribuera à financer un modèle agricole destiné avant tout à répondre aux besoins des Réunionnais.
L’application d’une telle règle est possible, à condition que la gestion des terres à La Réunion soit de la responsabilité des Réunionnais, et pas de lois et règlements votés à 10000 kilomètres d’ici par plus de 850 députés et sénateurs, dont seulement 11 sont Réunionnais.
Au niveau de l’Afrique, le soutien à l’autosuffisance alimentaire vise à augmenter le revenu des agriculteurs et créer des emplois dans ce secteur. Il s’agit également de libérer ces pays de la forte dépendance aux importations, un système qui fait augmenter les prix à la moindre crise internationale. Cela fera donc reculer la pauvreté. Le retour sur investissement prévu est de 800 % sur deux ans. Il est donc important que ce mécanisme de la Banque africaine de développement soit expertisé pour voir ce qui peut inspirer La Réunion.
La marche vers l’autosuffisance alimentaire de La Réunion à partir de la valorisation des terres en friche est un gisement d’emplois à La Réunion, et donc un moyen de lutter contre la pauvreté. Mais les gains espérés en termes d’emplois et de pouvoir d’achat seront également le résultat du soutien aux agriculteurs, afin que leur production ne puisse pas être remise en cause par la concurrence des importateurs.
Et si un besoin résiduel d’importations se fait toujours sentir, alors des moyens devront être donnés aux Réunionnais pour qu’ils puissent décider de s’approvisionner au plus près, et non plus être contraints de consommer des produits importés qui ont fait des milliers de kilomètres avant d’être déchargés sur le quai du port.
M.M.
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