Hier au Sénat

La fraternité pour rompre avec la pauvreté

21 mai 2014

Avant la bien connue séance de la question au gouvernement, le Sénat était le lieu d’un débat beaucoup moins médiatisé mais d’une importance capitale : comment enrayer la pauvreté ? Le point de départ de la discussion est un rapport préconisant la fraternité pour un scénario de rupture avec toutes les politiques menées jusqu’à présent.

Les sénateurs se sont penchés hier sur la pauvreté, un phénomène qui touche la moitié de la population à La Réunion. (photo Toniox)

Hier après-midi, le Sénat organisait un débat sur le thème « Comment enrayer le cycle de la pauvreté ? ».

Le Sénat rappelle que Yannick Vaugrenard, sénateur de Loire-Atlantique, a présenté à la délégation sénatoriale à la prospective en février 2014 un rapport sur ce thème, intitulé « Comment enrayer le cycle de la pauvreté ? Osons la fraternité ! ».
Ouvrant hier le débat, le sénateur a notamment dénoncé la banalisation de l’hérédité dans la transmission de la pauvreté.

Pour l’UMP, le sénateur Michel Savin a affirmé que « L’objectif est d’éviter le développement d’une France à deux vitesses » et demande une prise de conscience.

Pour l’UDI, le sénateur Vanlerenberghe a affirmé que la pauvreté ne diminue plus, au contraire elle augmente depuis quelques décennies.
Il souligne que le non recours aux prestations sociales est supérieur aux fraudes.

Pour la sénatrice Isabelle Pasquier du groupe CRC, « la pauvreté doit faire l’objet d’une politique transversale : interrogeons-nous sur la répartition des richesses ». Car si la pauvreté progresse, alors « les riches sont de plus en plus riches et plus nombreux ». Elle constate que la moitié des personnes qui ont droit au RSA ne le réclame pas. Cela signifie que « la politique d’accompagnement doit être repensée ».

Pour Michelle Meunier, du groupe socialiste, « la pauvreté a un sexe : les femmes sont plus pauvres, en cause : l’accès à l’emploi, les salaires inférieurs ». « Cette situation conduit à l’hérédité de la pauvreté ». La lutte contre l’illettrisme doit être une priorité.

François Fortassin pour le groupe RDSE estime que « Nous devons faire preuve de fraternité, et mettre en place des politiques ambitieuses ».

Le sénateur PS Kerdraon estime pour sa part qu’« Il est urgent de remettre l’emploi des jeunes au coeur de nos politiques », car « les jeunes sont les premières victimes de la précarisation par l’emploi ».

Conscience, confiance et fraternité


Le rapport préconise trois objectifs et douze préconisations pour un scénario de rupture :


Prendre conscience

1. Rendre l’appareil statistique de mesure plus réactif
2. Remettre la question des inégalités au cœur du débat
3. Consacrer la primauté du politique

Instaurer la confiance

4. Automatiser le versement des prestations sociales
5. Agir en priorité en faveur des enfants
6. Accorder leurs droits sociaux aux jeunes adultes
7. Instituer un référent unique pour l’accompagnement des personnes en détresse

Oser la fraternité

8. Mobiliser l’État, les collectivités et les associations dans une action collective
et coordonnée
9. Généraliser le principe de participation des personnes pauvres aux politiques
qui leur sont destinées
10. Fluidifier les échanges de données pour simplifier les procédures
11. Libérer les initiatives et promouvoir l’expérimentation
12. Systématiser l’évaluation des actions et des acteurs

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Messages

  • Une Réunion fraternelle peut justement faire reculer la pauvreté.
    Je cite la sénatrice du groupe CRC, entre divers interventions tout aussi intéressants :..." interrogeons -nous sur la répartition des richesses ".

    Je me pose aussi la question comment contribuer au développement du péi en laissant perdurer les inégalités ?
    Le combat contre la pauvreté doit mener avec détermination à tous les niveaux, sans préjugés , pour une Réunion solidaire.


Témoignages - 80e année


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