
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
5 février 2007
Les 5 et 6 février doit avoir lieu la Conférence Internationale de l’UNICEF à Paris sur les enfants soldats. A l’initiative de M. Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, la France accueillera cet événement sous le titre évocateur : ’Libérons les enfants de la guerre’. Sous la co-présidence de M. Philippe Douste-Blazy et de Mme Ann M. Veneman, directrice générale de l’UNICEF, et en présence de Mme Radhika Coomaraswamy, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour les enfants et les conflits armés, cette conférence réunira les représentants de près de 60 pays, dont de nombreux ministres, de l’Union européenne, de nombreuses organisations internationales, notamment des Nations unies, et des représentants de la société civile, en particulier d’anciens enfants soldats et des dirigeants d’ONG intervenant sur le terrain.
L’UNICEF est au centre de l’action en vue de soustraire les enfants aux conflits armés qui secouent la planète. Quand elle le peut, l’UNICEF, au travers de programmes d’éducation, tente de réapprendre aux enfants ce qu’est le jeu, ou tout simplement ce qu’est être un enfant... Pourtant, en Afghanistan, au Burundi, en Côte d’Ivoire, au Congo, au Libéria, en Somalie, au Soudan, dans les territoires palestiniens, en Iraq, en Colombie, au Myanmar, au Népal, aux Philippines, en Irlande du Nord, en Tchétchénie, au Sri Lanka, en Ouganda... les enfants sont soit des soldats chair à canon, soit des victimes des actes de guerres en tous genres.
Nous avons voulu avec ce dossier, présenter témoignages et enquêtes sur un des drames de notre temps les plus révoltants, parce qu’il concerne les enfants.
Témoignage
Daniel , 17ans, soldat malgré lui
« On ne comprenait rien. On pleurait tout le temps »
« Daniel » est un anonyme qui vit à La Réunion en essayant d’oublier l’épisode militaire, la guerre et son cortège d’horreurs qui, adolescent, l’ont traumatisé.
Laos, 1969. Le pays est coupé en deux, politiquement. C’est la guerre. Héritage de l’Union française et des intérêts impérialistes des États-Unis dans le Sud-Est asiatique. Les Américains soutiennent le gouvernement du Laos, contre le Pathet Lao communiste qui a lancé l’offensive en 1963, avec le soutien du Viet Minh.
Que vous est-il arrivé alors ?
- C’était en 1969. J’étais en Terminale et mon pays était en guerre depuis des années. Nous étions pris entre le Vietcong et le Pathet Lao d’une part, qui se battaient contre les gens de chez nous.
C’était qui, ou quoi, ce « chez nous » ?
- Il y avait un gouvernement dit “neutraliste”, plutôt de droite. Il y avait un roi constitutionnel, Savang Vatthana et un gouvernement dirigé par le prince Souvanna Phouma, Premier ministre. On vivait à Vientiane, la capitale, où on était relativement protégé, je m’en suis rendu compte plus tard. De temps en temps, un couvre-feu nous obligeait à rentrer chez nous avant 23 heures. Et un jour de couvre-feu, avec des copains, on est sortis.
Il faut savoir que c’était un pays où le service militaire n’était pas obligatoire. Les militaires étaient des soldats de métier et il est advenu, à un moment, que les hommes manquent. Ceux qui ne respectaient pas le couvre-feu étaient emmenés. C’est comme ça que je me suis retrouvé dans un camion GMC, laissé par l’armée française, qui nous a emmenés vers le Sud. Je crois que c’était vers Parksan...
Dans la province de Bolikhamxay, à moins de 150 km de la capitale, au centre du Laos. Vous êtes donc enlevés par l’armée régulière... qui vous emmène sur le front.
- C’était une position stratégique, une garnison qu’il fallait défendre contre les assaillants. Empêcher le Viet Minh d’entrer dans la zone. Nous étions en pleine jungle. J’y suis resté trois mois, pendant lesquels il y a eu beaucoup de batailles. C’étaient des tirs de mortiers, presque incessants. Au bout de trois semaines, on a manqué de vivres.
Les Américains avaient laissé au gouvernement leurs avions de la guerre 39-45, des T-28, qui servaient à nous ravitailler. Et la DCA du Pathet Lao empêchait le ravitaillement pour nous affaiblir et nous obliger à lâcher la position.
Vous étiez terrorisés... Avez-vous remarqué alors d’autres jeunes “raflés” comme vous ?
- C’est bien le mot, terrorisés. On ne comprenait rien. On pleurait tout le temps. On voulait rentrer chez nous. Déserter ? En pleine jungle ? On ne pouvait pas... comment s’orienter ?
Malgré tout, une fraternité, une solidarité se sont installées. On nous apprenait à défendre notre pays. Mais ni les uns ni les autres n’étions préparés à cela. Pour nous, la défense du pays, c’était une affaire de “grands”. Nous étions là presque par accident : je n’aurais pas dû sortir, j’étais puni, en quelque sorte. Mais nous n’avions pas 18 ans. Je revois encore les regards que nous échangions avec mes copains. On était révoltés et résignés à la fois... Si loin de la capitale. Dans ces situations, c’est plus l’instinct de survie qui commande qu’autre chose.
Vous avez été envoyé au feu ?
- On n’avait pas besoin d’y être envoyé. Il venait sur nous... Nous devions tenir une garnison et nous servions de “rideau”. On a vécu de cueillette. Et un jour... Ça c’est passé la nuit, des tirs ennemis incessants. Ils avançaient sur nous. On se défendait avec des mortiers et des fusils. Cette nuit-là, j’ai perdu mes deux copains, Thakoun et Paphay ; l’un a été explosé par un tir de mortier, l’autre est tombé sous les balles.
Et vous, avez-vous été fait prisonnier ?
- Non. On a essuyé des pertes, mais on est resté. La relève était assurée tous les trois mois. Quand nous avons été relevés, à la base de Parksan, un colonel m’a reconnu. Il connaissait mes parents et m’a fait renvoyer à Vientiane.
Vous parlez de “défense du pays”, d’“ennemis”... Vous n’aviez pas conscience de vous battre contre d’autre Laotiens ?
- Tout était fratricide là-bas, au Laos, au Vietnam... Réaliser que je m’étais battu contre des Laotiens, cela m’a touché. Mais plus tard, beaucoup plus tard. Sur le moment, on pense surtout à survivre.
Pendant votre disparition, vos parents vous avaient cherché ?
- A un moment, mon père a pensé que j’avais fugué. Nous étions des enfants terribles. Et puis, c’était une autre époque. Il m’arrivait souvent d’aller passer une semaine chez un copain ; mes parents ont commencé à s’inquiéter au bout de dix ou quinze jours.
Ce n’était pas un fait de notoriété publique que l’armée enlevait ceux qu’elle ramassait après le couvre-feu ? Vous n’étiez pas plusieurs dans ce cas-là ?
- Dans le camp, nous n’étions que trois. L’armée avait-elle ”raflé” d’autres jeunes cette nuit-là ? Peut-être... Peut-être y a-t-il eu d’autres jeunes dans d’autres garnisons. Le pays était en guerre. Ce qui m’est arrivé n’est rien par rapport à d’autres situations qu’on peut voir dans le monde, encore aujourd’hui. Mais le résultat, le traumatisme est le même...
J’ai compris plus tard que les exécutants, en temps de guerre, ne posent pas de questions. Le petit soldat qui était chargé de faire respecter le couvre-feu n’avait pas d’état d’âme. Quand les parents de mes copains ont voulu savoir ce qui s’était passé, ils ont peut-être “sermonné” un ou deux gradés, en leur disant que c’étaient des mineurs... Mais nous étions en guerre et il y avait le couvre-feu.
Je n’ai toujours pas compris cette absurdité humaine qu’est la guerre : pourquoi les hommes s’entretuent-ils au lieu de travailler à faire progresser notre terre ?... C’est révoltant... Mais quelle est la force des pacifistes ? Aujourd’hui encore, le monde financier dirige le monde politique et le bien-être des populations passe loin derrière... C’est révoltant.
Propos recueillis par P. David
Après le Bac, « Daniel » obtint une bourse et partit faire ses études en France. Il logeait à la Porte d’Orléans, à la Cité universitaire internationale et commence des études de médecine. Son rêve : devenir chirurgien cardiologue. Il échangeait avec son père, resté au Laos, des messages “codés”. L’un de ces messages lui annonça un jour « Bourse coupée. Prudence ». « “Prudence”, cela voulait dire : surtout ne rentre pas », décode-t-il. Il doit se débrouiller par lui-même. Les études sont trop longues, la bourse trop maigre. Il fait divers petits boulots - chauffeur, manœuvre, bagagiste... - dont l’un le met en contact avec l’hôtellerie. Il tentera avec succès l’école hôtelière de Thonon-les-bains, un BTS obtenu en deux ans. Il s’autofinance et rembourse l’école au bout de six mois...
P. D.
« No child soldiers »
Sortie en mai 2006, la compilation No Child Soldiers a été réalisée pour attirer l’attention sur la problématique des enfants soldats. On y retrouve quelques-uns des plus célèbres artistes africains : Alpha Blondy, Angélique Kidjo, Mama Keita, Lokua Kanza... Ils se sont retrouvés en studio pour enregistrer "Bemamou", le titre-phare inédit réalisé pour l’occasion, où on peut entendre : « Ils ont besoin de paix, pas de combat... ». On trouve également sur le disque Salif Keita, Corneille, Tété, Rokia Traoré, Youssou N’Dour et Geoffrey Oryema. Tous ont décidé d’être là pour sensibiliser l’opinion publique sur un problème qui touche de nombreux pays africains.
SP
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