Violences policières racistes contre nos compatriotes émigrés

La Ligue des Droits de l’Homme réagit

12 juin 2004

Dans son édition d’hier, “le J.I.R.” annonce des nouvelles dramatiques concernant Jean-Luc Fatol, Réunionnais vivant dans la région parisienne : ses jours sont comptés. Atteint d’un grave cancer à l’estomac, en phase terminale, il a été matraqué par des policiers de la région parisienne sans mobile apparent.
Après cette agression policière raciste et celle dont a été victime un autre Réunionnais émigré en France, Patrick Marouvin, la Ligue des Droits de l’Homme à La Réunion, scandalisée, lance un appel contre une banalisation de ce genre de phénomène.

La Ligue des Droits de l’Homme de la Région Réunion se dit "profondément outrée par la montée d’actes racistes en région parisienne, surtout lorsqu’ils sont commis par ceux qui ont la charge de sa lutte et de son éradication".
Elle constate avec peine que les deux cas (Patrick Marouvin et Jean-Luc Fatol) relatés récemment par la presse à l’égard de Réunionnais vivant en France augmentent le nombre sans cesse grandissant de faits de délits de faciès. Elle observe que "ce comportement n’est certes pas nouveau. Nombreux sont nos compatriotes qui subissent l’humiliation, tous les jours, pour l’obtention d’un emploi ou d’un logement à Paris ou dans les autres villes de l’hexagone. Ces faits, non recensés officiellement, existent et sont connus des travailleurs sociaux et des associations socio-culturelles".
La Ligue avertit que "la banalisation de ces phénomènes et son acceptation par l’esprit humain d’un certain nombre de choses intolérables est un risque majeur qui cautionne l’horreur lorsqu’il se drape dans l’indifférence ; il y va de la responsabilité de chacun d’entre nous d’œuvrer pour que les déchirures que représentent le racisme, l’antisémitisme et le non respect des droits de l’homme ne conduisent à l’accroissement de la fracture sociale".
Par ailleurs la Ligue des droits de l’Homme essaye à La Réunion, avec les moyens dont elle dispose, mais surtout avec le concours des professeurs, de parler aux élèves des difficultés de notre société plurielle : "Nous avons besoin de plus de références sur les valeurs, sur le sens des orientations, mais aussi sur l’effet, sur l’illustration dans la vie quotidienne de cette situation pour éclairer les générations futures".
Elle déclare en outre que "les différents secrétariats d’État aux droits des victimes, à l’intégration, à la lutte contre la Discrimination doivent être alertés et mettre en œuvre rapidement des mesures pour enquêter, et condamner ces dérives croissantes comme le témoigne le dernier rapport de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme".
La Ligue des Droits de l’Homme "usera de sa liberté d’action pour solliciter auprès de ces différents ministères, garants des valeurs républicaines, une plus grande implication".


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