Journée mondiale du refus de la misère

La précarité explose

18 octobre 2004

La Journée mondiale du refus de la misère est l’occasion de se pencher sur les chiffres de la précarité. Pour “le Monde”, tous les indicateurs sont en hausse. Cela n’empêche pas le gouvernement de multiplier les attaques contre les plus démunis.

En cette Journée mondiale du refus de la misère, “le Monde” se penche sur les chiffres de la pauvreté. "Tout converge", écrit notre confrère, "la sécheresse des statistiques officielles et la richesse des témoignages des associations de lutte contre l’exclusion".
On apprend donc qu’après une baisse d’environ 500.000 personnes entre 1998 et 2001, la précarité remonte depuis. “Le Monde” cite l’Observatoire national de l’exclusion sociale, pour qui "plusieurs indices permettent de penser que le taux de pauvreté a augmenté". C’est ce que dit son rapport 2003-2004.
Parmi les causes de cette aggravation, “le Monde” y voit "le retournement économique de la mi-2001", mais également la main du gouvernement et de ses alliés avec "le durcissement des conditions d’indemnisation des demandeurs d’emploi, l’extinction programmée des emplois-jeunes et la diminution du nombre de contrats aidés mise en œuvre par les deux premiers gouvernements Raffarin".
Les indicateurs sont révélateur. Plus de 1,2 million de personnes sont au RMI, c’est sans précédent, et l’accroissement du nombre de érémistes suit une courbe exponentielle : +1,4% en 2002, +4,9% en 2003, +10,5% entre juin 2003 et juin 2004. "Au total, plus de 3,5 millions de personnes vivaient sous le seuil de pauvreté en 2001", note “Le Monde”.
"Le phénomène ne se nourrit pas seulement du chômage, mais aussi de la précarité de l’emploi", poursuit le quotidien parisien. Il constate que "les petits boulots, les contrats à durée déterminée, le travail saisonnier, les temps partiels contraints sont le lot quotidien d’un million de travailleurs pauvres". Ce million de personnes vit avec souvent à peine 420 euros par mois, "pas de qualification et moins de droits que les allocataires des minima sociaux". "Ce sont les oubliés des politiques sociales . On en voit de plus en plus", affirme au “Monde” Françoise Leroy, vice-présidente de la fédération Coorace (Coordination des organismes d’aide aux chômeurs par l’emploi).


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