Semaine de la presse et des Droits de l’Homme

La presse et le droit

19 avril 2005

Les élèves du Collège Jean d’Esme rencontraient jeudi après-midi un journaliste de “Témoignages”. Une question posée : un journaliste français doit-il se rendre à Bagdad pour exercer son métier ?

(page 7)

Comment parler de la presse, lors de la semaine de la presse, sans parler de la liberté d’informer ? L’information est un droit. Les élèves, malgré leur jeune âge, posent des questions crûment.
À l’initiative d’Henri Fontaine, documentaliste du collège, Bbj venait faire découvrir un métier. Pourquoi est-il important de communiquer sur un événement, qu’il soit social, culturel, économique ou politique. Ses jeunes collégiens posent cependant un problème lourd, qui part d’un constat : "On lit de moins en moins. Alors, quel est l’avenir de la presse écrite ?". Occasion de présenter l’ensemble du métier.
Un journaliste peut se suffire d’une feuille de papier et d’un stylo, pour raconter, décrire un événement du quotidien. Tous ne souhaitaient pas devenir journalistes. Mais la rencontre a semblé être enrichissante pour tous. Peut-être que nous retrouverons Vincent, journaliste en herbe, dans les pages des journaux réunionnais ? Les vocations se créent dans de telles circonstances. Du moins, nous ne pouvons que lui souhaiter de découvrir plus longuement ce métier. Il le promet.

Droits de l’Homme contre racisme latent

Le collège Jean d’Esme souffre, comme dans beaucoup d’établissements scolaires, du racisme. Le personnel éducatif constate un racisme latent dans ses murs. "Nous devons prendre en compte le public mahorais par exemple", indique M. Merlo, principal du collège, qui déplore que le problème ne soit pris dans un cadre plus large. Il faut relativiser.
Les élèves participent alors à un atelier encadré par un intervenant de la ligue des droits de l’homme (LDH). Au travers de petites scènes “ludiques”, les collégiens abordent des sujets graves : le racisme, la discrimination sociale, le droit de grève, autant de situations où sont bafoués les droits les plus fondamentaux de l’Homme.
Les réflexions des jeunes sont souvent percutantes. Même si le rire prend vite la place, Christophe, l’intervenant de la LDH, recentre facilement le débat, le forum, espace de parole. On remarquera à souhait que l’usage de la violence se radicalise. Les jeunes pensent souvent pouvoir répondre à la violence par la violence. La loi du talion se radicalise, surtout chez les garçons. L’intervenant de la LDH revient subtilement sur l’impertinence d’une telle réaction.
Les Droits de l’Homme... d’être soigné, de travailler, de protester contre les injustices sociales, d’être logé, de vivre dans la dignité, de reconnaissance dans une société, sont revues succinctement, mais efficacement. Cet atelier citoyen a permis de faire raisonner ces jeunes sur le principe infondé des préjugés. Comment comprendre la différence, comment l’apprécier, sans la juger ? Plusieurs dizaines de collégiens se soumettaient à la question et s’accordaient sur un point : tous les hommes naissent libres et égaux en droit. Espérons qu’ils transmettront ce message dans leur entourage. Racisme latent à l’école ? Et à quand la LDH chez les habitants ?

W. T.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus