Ludovic, ’hospitalisé, puis placé par le juge des enfants’

La priorité de l’AMAFAR : ... ’l’épanouissement des parents et de l’enfant au sein de la famille’

26 septembre 2006

Oui, de nos jours, des enfants vivent dans la rue dans notre île. Prenons le cas de Ludovic qui, la semaine dernière, a vécu de longues et terribles heures, séquestré par un commerçant de l’Espérance Sainte-Marie. Pour connaître la situation sociale de cet adolescent de 12 ans, j’ai pris contact avec le GUT - une structure du Conseil général. Motus et bouche cousue, pour l’instant du moins ! Cependant, Thérèse Baillif, la Présidente de l’AMAFAR, comme Hélène Sigala, le Vice-procureur en charge des mineurs au TGI de Saint-Denis, et Émilienne Rézac, élue à la Mairie de Sainte-Marie, ont pu apporter des réponses à certaines questions.

Hier en début d’après-midi, Thérèse Baillif, Présidente de l’AMAFAR, était sur le point de partir à un de ses rendez-vous. Mais elle a une nouvelle fois pris de son temps pour donner ses impressions parsemées de nombreuses questions. Devant un tel drame, elle se garde de juger les uns ou les autres. Avant tout, ce qui compte, c’est l’épanouissement des parents et de l’enfant au sein de la famille. Même si cette mission se révèle parfois difficile. Cette mère de famille est profondément affectée.

Outrée et en colère

Vivre à l’âge de Ludovic, 12 ans, dans la rue. Que pensez-vous de sa situation des sans domicile fixe ?

- Avec l’ensemble des dispositifs pour venir en aide aux adolescents qui se trouvent dans pareil cas, je la trouve inacceptable. Le simple fait d’y penser, je suis outrée et en colère. Je ne puis m’empêcher de m’interroger sur l’attitude du voisinage même s’il a porté secours à Ludovic, sa non scolarisation et le désistement de ses parents.
Nous sommes bien au 21ème siècle à l’heure où des touristes voyagent dans l’espace. Et nous ne pouvons secourir cet adolescent ! Notre société est malade, il faut donc se mettre à son chevet. Aujourd’hui, pour l’île, la priorité des priorités, c’est l’être humain dont les enfants qui sont l’avenir de l’humanité demain.

Les enfants : l’avenir de l’humanité

Votre association vient-elle en aide à ces jeunes qui se retrouvent sans père, ni mère et logement ?

- Notre association n’est pas spécialisée dans l’accompagnement des mineurs. Notre public est formé essentiellement d’adultes et de parents. Nous sommes une école des parents et des enfants où nous accompagnons principalement les parents dans leurs responsabilités envers leurs gamins. Leurs comportements comme leurs attitudes vont inévitablement avoir un impact sur l’avenir de leurs enfants. Notre action basée sur les relations parents-enfants, parents-écoles et parents-institutions est loin d’être facile. Mais ce sont nos priorités ! Nous organisons dans cet objectif des groupes de paroles, des cours d’alphabétisation et nous intervenons directement dans les quartiers ou auprès établissements autour d’ateliers. Par exemple : les droits et les devoirs des enfants et des parents.
Pour moi, il n’y a pas de fatalité. Même avec des revenus modestes, des parents peuvent être de bons parents.

Des moyens aujourd’hui restreints pour agir

Disposez-vous de moyens suffisants pour sortir ces jeunes de cette impasse ?

- Nous comptons sur les professionnels et les bénévoles. En effet, la situation sociale s’aggrave de jours en jours. Mais dans le même temps, notre association doit faire face à une baisse de budget. Depuis 12 ans, nous menons des initiatives à la parentalité, et pour moi, je me répète peut-être, la priorité c’est l’être humain.


À la Mairie de Sainte-Marie...

... personne n’a été alertée du cas de Ludovic

Émilienne Rézac, élue de cette ville, affirme qu’aucun appel ne le leur a été adressé. Elle a appris la situation de cet adolescent pas les médias. Si ce cas lui avait été signalé, elle l’aurait orienté vers le GUT notamment.


Hélène Sigala, Vice-procureur en charge des mineurs au Tribunal de Grande Instance

Agir, même en gardant l’anonymat dans pareille circonstance

"Si le citoyen constate la présence d’un enfant dans la rue, il doit, suivant les circonstances, le signaler soit aux services sociaux de sa ville, soit à la gendarmerie ou soit au Procureur par simple courrier tout en préservant son anonymat", rappelle Hélène Sigala. S’il ne le fait pas et si la situation s’aggrave, et après enquête par exemple, "le Procureur peut poursuivre le citoyen pour non assistance à mineur en danger". Aujourd’hui, Ludovic, après hospitalisation, a été placé par le juge des enfants. Le commerçant, lui, est en prison et devra répondre de séquestration sur mineur de moins de 15 ans. Il lui est par ailleurs reproché de ne pas avoir libérer un gamin tenu en chaîne.


Droits de l’enfant

"L’État doit te protéger et assurer ton bien-être si tes parents ne peuvent le faire"

Le 20 novembre 1989, l’assemblée générale des Nations a adopté la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. Cet acte signé par la France lui reconnaît des droits s’il a moins de 18 ans.
Article 3 : "Tu as droit au bien être" : "toutes les décisions qui te concernent doivent tenir compte de ton intérêt" ; "l’État doit te protéger et assurer ton bien-être si tes parents ne peuvent le faire" ; "l’État est responsable (école, police, justice), chargée de t’aider et de te protéger".
Article 18 : "La responsabilité de tes parents" : "Ce sont les parents ou leurs représentants légaux qui ont la responsabilité de t’élever et d’assurer ton développement" ; "l’État doit aider tes parents dans cette mission en créant des institutions et des services chargés de veiller à ton bien être".
Article 19 : "Tu as le droit d’être protégé contre les mauvais traitements" : "l’État doit te protéger contre toutes les formes de violence et de brutalités physiques ou mentales. Il doit te protéger contre l’abandon, la négligence, les mauvais traitements, l’exploitation et la violence sexuelle, que tu sois sous la garde de tes parents ou toute autre personne" ; "l’État fera en sorte que de telles situations ne se reproduisent pas. Si cela devait cependant arriver, il devrait s’occuper de toi".

J.-F. N.


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Messages

  • bonjour, je suis une mère de famille avec 2 filles, séparé de mon mari après 13 ans de mariage depuis septembre 2010, je me retrouve avec beaucoup de soucis a gérer tel que ma maladie j’ai un lupus, les filles une sa va mais l’autre vit avec autant de stresse que moi je suis convoqué pour une médiation c’est pour mon divorce et comme je ne sais pas ce que c’est et bien je stresse a fond, j’ai été maltraité avec mon mari harcelée par sa maitresse je n’arrive plus a vivre sans stresse . J’aimerais savoir si vous pouvez m’aider s’il vous plait merçi parce que je n’arrive plus a vivre et prendre soin de mes filles je ne sais pas quoi faire. J’attends votre réponse trés vite merçi.


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