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Droits humains
Des conditions déplorables de détention en France, aggravées à La Réunion
30 octobre 2003
Dans son édition datée du 27 octobre dernier, ’le Monde’, comme plusieurs de ses confrères, consacre une large part à la publication d’un rapport de l’Observatoire international des prisons consacré aux conditions de détention en France. Des conditions indignes, aggravées par la politique du tout-médiatique de Nicolas Sarkozy, qui contribuent à faire de la prison une machine à broyer. Un rapport d’autant plus d’actualité pour La Réunion qu’il est reconnu que dans notre pays, les conditions de vie des prisonniers sont encore plus inhumaines qu’en France. Ainsi, lors de sa visite à la maison d’arrêt de Saint-Denis, le secrétaire d’État aux Programmes immobiliers de la Justice a reconnu que la prison de la rue Juliette Dodu est une honte. Quant à la maison centrale du Port, qui accueille des personnes condamnées aux plus lourdes peines, certaines cellules abritent six à sept êtres humains, selon un délégué syndical qui s’exprimait hier dans ’les Matinales’ de Radio-Réunion.
« Surpopulation, hausse des suicides, promiscuité, loi de l’omerta » : l’Observatoire international des prisons (OIP) a dénoncé, lundi, "la descente aux enfers" des prisons françaises, d’après "le Monde". Le quotidien parisien précise que les indicateurs sont au rouge. Parmi eux, « le nombre de suicides - 122 en 2002, soit presque sept fois plus qu’à l’extérieur, contre 104 en 2001 -, l’offre de travail, la formation professionnelle, les relations avec la famille ou la préparation à la sortie ». Il rapporte d’ailleurs les propos de l’avocat Thierry Lévy, président de l’OIP, pour qui « tout ce qui peut faciliter le retour à une vie normale est affaibli ».
Le rapport de l’OIP fustige une prédominance de la répression dans le domaine judiciaire depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au ministère de l’Intérieur : « le tout-carcéral fait office de politique pénitentiaire, la construction de prisons de politique pénitentiaire ». L’OIP ne peut que déplorer une surpopulation dramatique, « rappelant que le nombre de prisonniers a passé cette année, pour la première fois depuis la Libération, la barre des 60.000 avant de revenir à 57.573 en octobre. Le taux d’occupation moyen est de 125,4% mais 53 établissements ont une densité comprise entre 150 et 200% et 25 une densité supérieure à 200%, selon l’OIP », précise "le Monde".
Le président de l’OIP ne peut que constater « l’abandon des politiques alternatives à l’emprisonnement », regrettant que la prison devienne « une réponse à l’aggravation de la misère sociale ».
Pour tenter de remédier à cette situation, il propose un « contrôle extérieur indépendant » sur l’Administration pénitentiaire dont il dénonce l’opacité. Car, selon lui, ce qui se passe à l’intérieur des prisons « demeure clandestin ».
Quant à Philippe Carrière, psychiatre en milieu carcéral, il déplore le traitement de la maladie mentale derrière les murs des prisons, « regrettant qu’il soit envisagé seulement "en termes techniques" ». Pour illustrer ce problème, "le Monde" cite une enquête du ministère de la Santé, publiée en 2002, selon laquelle « 55% des entrants en prison souffrent d’au moins un trouble psychiatrique ».
Extraits de la préface du rapport |
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« Quand l’OIP a pris la décision de publier un rapport sur l’état des prisons en France en 2003, nous avions des raisons objectives de craindre une détérioration de la situation déplorée et dénoncée en 2000 par les deux Assemblées parlementaires et le président de la Cour de cassation, mais nous n’imaginions pas avoir à décrire une descente aux enfers. Chacun des auteurs de ce rapport a exercé une contrainte sur soi pour empêcher ses sentiments personnels de s’exprimer mais dans leur sécheresse, les chiffres du bilan, s’ils inspirent le dégoût et suscitent la révolte, constituent, ainsi que chacun pourra en juger, le plus terrible des réquisitoires.
Aujourd’hui, la priorité à laquelle la majorité des détenus se trouve soumise n’est pas d’exercer des droits mais d’assurer leur survie. Frappant désormais tous les types d’établissements pénitentiaires, la surpopulation, touchant trois détenus sur quatre, rend dérisoires l’ensemble des projets et des actions qui n’ont pas d’effet immédiat sur la vie quotidienne. (...) Pour ces personnes, chaque nouveau jour annonce une lutte vouée à l’échec contre le bruit, la saleté, les mauvaises odeurs, l’étouffement et, par voie de conséquence, la haine des autres et de soi. En 2002, 122 personnes se sont tuées en prison et, en 2003, le chiffre était déjà de 73 au 31 juillet. (...) Dans un pareil contexte, n’importe quelle politique de protection des droits et de retour à la vie normale ne pourrait qu’échouer. Les règles édictées par la loi dans ces deux domaines ont donc été contournées, délaissées et, dans certains cas, purement et simplement supprimées. Hélas, la situation dont l’OIP établit le constat n’est pas le résultat de la négligence ou de la pénurie des moyens mais d’une politique délibérée. Il aura suffi de quelques mois pour changer de cap. Avec les lois Perben et Sarkozy, les juges, poussés par ce qui apparaît comme la volonté générale, n’attendent plus de se trouver dans des circonstances exceptionnelles pour placer en détention. Ils choisissent d’autant plus volontiers l’incarcération qu’ils savent que les alternatives à l’emprisonnement ont été sacrifiées. (...) Dans cette affaire, la responsabilité politique est engagée. Les dirigeants qui, au mépris du respect dû à la personne humaine, entassent en pleine connaissance de cause des personnes vulnérables dans des lieux où les conditions de vie sont indécentes, auront à en répondre moralement, politiquement et, il faut l’espérer, légalement ». |
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Des décisions judiciaires ont condamné à mort 122 personnes l’an dernier |
Dans son dossier qu’il consacre au rapport de l’OIP, "le Monde" décrit largement une situation dramatique dans les prisons françaises : les conditions d’incarcération sont à l’origine d’un des taux de suicide les plus importants d’Europe, voici ce qu’il en dit :
« C’est un problème qui place la France à la tête d’un triste palmarès : le taux de suicide en prison est non seulement l’un des plus importants en Europe, mais il progresse, comme le souligne l’Observatoire international des prisons (OIP) dans son dernier rapport annuel, rendu public lundi 27 octobre. L’Administration pénitentiaire a dénombré 122 suicides en 2002, soit 17,3% de plus qu’en 2001. Au 31 juillet, 73 étaient déjà comptabilisés. Les prisons françaises affichent un taux de morts volontaires de 22,4 pour 10.000 détenus. Ce taux n’était que de 10 pour 10.000 en 1980. (...) L’OIP rappelle qu’à l’issue d’un premier rapport, en 1996, des mesures ont déjà été préconisées. En 1998, puis en 2002, des circulaires ont demandé à l’Administration pénitentiaire de mieux repérer les risques et d’adapter les pratiques des surveillants. « En réalité, le bouleversement attendu de ces différentes mesures ne s’est pas produit », affirme l’OIP. « Le programme de repérage des détenus arrivants est loin d’être opérationnel, les règles qui encadrent le placement au quartier disciplinaire sont régulièrement ignorées, et la prise en charge individuelle des détenus ayant tenté de se suicider se heurte aux impératifs de gestion de la détention ». (...) Sans qu’un lien direct de cause à effet puisse être établi, plusieurs facteurs aggravants, détaillés dans le rapport, marquent la situation actuelle. Avec près de 61.000 détenus en juillet 2003 (la période d’observation de l’OIP court de janvier 2002 à cette date), la surpopulation pénitentiaire atteint des records : elle touche désormais trois détenus sur quatre. « Pour ces personnes, chaque nouveau jour annonce une lutte vouée à l’échec contre le bruit, la saleté, les mauvaises odeurs, l’étouffement et, par voie de conséquence, la haine des autres et de soi » , dénonce Thierry Lévy, président de la Section française de l’OIP, en introduction de ce rapport 2003. (...) Par ailleurs, l’OIP relève un durcissement des sanctions prononcées à l’encontre des détenus ». |
Réaction du gouvernement |
Des « attaques grotesques », selon le garde des Sceaux |
Le ministre de la Justice, Dominique Perben, a déclaré, mardi 28 octobre, sur RTL, que les « attaques » de l’Observatoire international des prisons (OIP), qui dénonce la « descente aux enfers » des prisons françaises, étaient « excessives » et « grotesques ». Il qualifie l’OIP d’« association militante qui est contre la prison ».
De son côté, le secrétaire d’État aux Programmes immobiliers de la justice, Pierre Bédier, a qualifié de « honte » la prison Juliette-Dodu de Saint-Denis, à La Réunion, qu’il venait de visiter, lundi 27 octobre. Cette prison doit être remplacée par une nouvelle en 2007. |
Du côté des syndicats |
Les conséquences de la politique médiatique du gouvernement |
Le SNEPAP-FSU, syndicat majoritaire parmi les travailleurs sociaux travaillant pour l’Administration pénitentiaire, a appelé mardi à « une réflexion de fond et à un réel débat de société », après la publication du rapport de l’OIP sur la situation dans les prisons. Le SNEPAP-FSU considère que « la surpopulation est d’abord la conséquence d’une politique répressive, avec comme corollaire la pénalisation de la misère ».
Il demande, dans un communiqué, « une réflexion de fond et un réel débat sur la place de la pénalité et de la justice dans notre société, avec pour objectif de restituer la justice dans une logique de réparation et de prévention de la récidive ». Le syndicat estime également que le rapport 2003 de l’OIP qui décrit une situation accablante dans les prisons françaises « n’invente rien ». De son côté, la CGT pénitentiaire, 3ème syndicat en France parmi les surveillants, met, pour sa part, en cause le gouvernement « qui n’a eu aucune difficulté à faire voter ses lois sécuritaires Perben et Sarkozy avec pour résultat une surpopulation carcérale battant tous les records ». « Il s’agit d’un choix politique délibéré qui n’est pas sans conséquences pour les personnes détenues - entassement, promiscuité, insécurité, manque d’hygiène - et pour les personnels avec des conditions de travail qui n’ont jamais été aussi désastreuses », conclut la CGT. |
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