25e Sommet ouvert depuis dimanche en Afrique du Sud

La question des migrants au sommet de l’Union africaine

17 juin 2015

Le Nigeria a lancé un défi aux dirigeants africains pour qu’ils fassent de leur mieux afin de renverser « la tendance non moins belle » de jeunes africains qui meurent en masse dans leur tentative de rejoindre illégalement le continent européen à la recherche d’une « vie meilleure ».

Cérémonie d’ouverture du 25e sommet de l’Union africaine, dimanche dernier à Johannesburg.

La présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini-Zuma, a abordé dimanche le fléau de la xénophobie en Afrique du Sud et la tragédie de la mort de nombreux Africains quittant leur pays en désespoir de cause et en train de mourir en route vers l’Europe.

S’adressant aux chefs d’Etat et aux délégués à la 25e session ordinaire de l’assemblée de l’Union africaine à Sandton, elle a déclaré que les Africains, bien que n’étant strictement pas une race homogène, possèdent un sentiment fondamental commun qui a été manifeste partout, se cristallisant en une idée de contrôle commun.
Dr Dlamini-Zuma a appelé les gouvernements à éduquer et à donner des connaissances à leurs citoyens pour assurer qu’ils ont cessé d’entreprendre les voyages périlleux à travers le Sahel et la mer Méditerranée.

Une contribution importante est venue du Nigeria, par la voix de son nouveau président, Muhammadu Buhari. Ce dimanche, il a qualifié de gêne pour les dirigeants africains, les « images des médias internationaux montrant des jeunes africains noyés dans la mer Méditerranée en essayant de rejoindre illégalement les côtes européennes, avec en bandoulière des espoirs remplis d’illusions d’une vie meilleure en Europe ».

Déshumanisation, dévalorisation

Selon le chef de l’Etat nigérian, les tragédies qui accompagnent souvent le phénomène de l’immigration clandestine « nous déshumanisent en tant qu’être humains » et participent à « peindre et à octroyer une image dévalorisante de nos populations et de nos pays ».

« Nous qui sommes aujourd’hui réunis dans cette auguste assemblée, avons une obligation de renverser la donne. Nous devons mettre un terme à ces soi-disant facteurs qui poussent et forcent nos jeunes hommes et nos femmes à braver le vent et risquer leurs vies, leurs membres et toutes les composantes de leur être sur cette dangereuse et périlleuse aventure. Nous devons redoubler d’efforts pour soutenir le développement économique de nos pays, renforcer les capacités de nos jeunes, créer davantage d’emplois, améliorer et renforcer nos infrastructures et surtout, continuer à renforcer le processus de démocratisation, de bonne gouvernance, de respect des droits de l’homme et de l’instauration de l’Etat de droit. Ces mesures et d’autres dispositions qui engendrent la paix et la stabilité doivent être poursuivies », a indiqué le président Buhari.

« Faire décoller notre continent »

Le président nigérian a aussi souligné la nécessité pour les pays africains de continuer à travailler ensemble, par le canal de l’Union africaine et des communautés économiques régionales (REC), « pour faire décoller notre continent et fournir aux populations africaines l’environnement favorable pour la réalisation de leurs rêves et de leurs aspirations légitimes ».

Il ressort des statistiques de l’Organisation internationale de la migration (IOM), à travers son projet de recensement des migrants disparus, que depuis le 12 juin 2015, 1865 personnes, au total, ont perdu la vie en cherchant à traverser la méditerranée ; cependant, grâce aux efforts déployés par des pays européens qui ont entrepris des patrouilles en mer, 50.000 migrants ont pu être sauvés jusqu’ici depuis le début de l’année dans les eaux situées entre les côtes libyennes et italiennes.

A la Une de l’actuRéfugiés

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus