Lutte contre l’immigration clandestine et le travail illégal

La Réunion terrain d’expérimentation des mesures gouvernementales

30 juillet 2005

Il n’aura pas fallu plus de dix minutes au préfet pour annoncer l’application de la directive nationale qui vise ’un contrôle du flux migratoire et du travail illégal’ tout en étant ’une disposition respectueuse du droit et efficace’ qui se fait ’en coopération avec les autres pays de la zone océan Indien’.

(page 3)

Le dossier fourni par le cabinet de la Préfecture sur la lutte contre l’immigration clandestine et le travail illégal à La Réunion tend à nous convaincre du bien fondé de ce qui est érigé en priorité. Il n’y a pas d’évaluation de la population étrangère en situation irrégulière. Le seul chiffre sûr est celui des reconduites à la frontière, en forte progression depuis deux ans suite à la remobilisation des services, 42 personnes en 2004 et 35 à ce jour pour 2005.

Fichier des entrées et des sorties

Le Comité interministériel de contrôle de l’immigration a annoncé huit séries de mesures : nouvelle politique de délivrance des visas, aide au retour volontaire, augmentation des capacités des centres de rétentions, réforme de l’accueil et de l’hébergement des demandeurs d’asile, mobilisation contre les filières d’emploi d’étrangers en situation irrégulière, lutte contre les détournements de procédure en matière d’immigration familiale, évolution du contrat d’accueil et d’intégration, ainsi qu’une adaptation du droit et des moyens opérationnels à la situation spécifique de l’Outre-mer. À ce titre, un fichier des entrées et des sorties est prévu spécifiquement pour La Réunion où les services de l’État chargés de l’immigration sont pour l’instant incapables de lutter contre la principale forme d’immigration irrégulière à La Réunion, c’est-à-dire "l’entrée sous couvert d’un visa et le maintien sur le territoire une fois le visa expiré". Cette mesure, expérimentale, pourra être étendue à tout l’Outre-mer.

Participation des forces armées

Pour quelles raisons renforcer la lutte contre une immigration ? Nous vous donnons les réponses telles que les formule le cabinet du préfet. Premier motif : "l’immigration clandestine porte atteinte, si elle se développe, à la cohésion sociale et elle alimente le travail illégal", ensuite "elle alimente des filières d’immigration qui exploitent les plus défavorisés et enrichissent des réseaux mafieux", enfin, contexte international oblige : "elle nous expose à un risque accru en matière de terrorisme".
Le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, a aussi annoncé le renforcement de la mobilisation des moyens militaires. Un protocole d’accord est en cours d’élaboration entre le préfet et les FAZSOI pour "faire participer les forces armées à la surveillance des bandes côtières à Mayotte".
En ce qui concerne la lutte contre le travail illégal, des actions répressives et des actions préventives se multiplieront, traduction : des opérations “coup de poing” seront menées contre les filières d’emplois d’étrangers en situation irrégulière, et les employeurs devront contribuer aux frais d’éloignement de ces personnes vers leur pays d’origine. Ce phénomène concerne peu, là encore, La Réunion. Mais c’est une priorité.

Eiffel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus