
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Aller simple sans doute vers la prison pour 64 Sri-Lankais
15 février 2019, par
64 Sri-Lankais menottés et escortés par 68 policiers ont été embarqués hier matin dans un avion d’Air Austral pour être ramenés de force dans un pays où ils risquent la prison. Ceci s’est passé dans une relative indifférence à La Réunion, un pays peuplé uniquement par des migrants ou leurs descendants. Notre île sait pourtant accueillir chaque année des milliers de personnes à la recherche d’une vie meilleure à La Réunion, alors qu’elles ne subissent pas de violence ou de discrimination dans leur pays d’origine. Ceci rappelle que l’égalité entre les êtres humains à l’échelle du monde est un des défis du 21e siècle.
Pas de manifestation hier à l’aéroport, pas de blocage de route pour stopper le convoi transportant quelques dizaines de migrants ramenés de force dans un pays où ils ne veulent plus vivre. Les Réunionnais savent-ils qu’ils vivent sur une île qui était encore déserte il y a un peu plus de 350 ans et qu’ils sont tous des migrants ou des descendants de migrants ?
Dans cette affaire, l’indifférence voire le rejet étaient la règle, tandis que la solidarité devenait l’exception.
Comme l’indique les premiers éléments, ces migrants ont payé une fortune, plusieurs milliers d’euros, pour arriver dans notre île entassés sur un bateau de pêche. Pour prendre une telle décision, il est nécessaire d’avoir une motivation exceptionnelle. C’est en effet la volonté de rompre définitivement avec un pays natal. Un tel choix ne peut s’expliquer que par une situation très difficile. Ces migrants disent subir des discriminations qui leur ferment tout espoir d’une vie digne. Ils étaient 70 sur ce bateau. Mais la justice estime que pour 64 d’entre eux, la demande d’asile n’est pas fondée. Ils ont alors été conduits hier manu militari dans un avion, menottés et surveillés chacun par un policier. Le vol spécial d’Air Austral est arrivé hier au Sri-Lanka où les migrants ont été livrés aux autorités. Ils risquent la prison pour avoir quitté leur pays sans autorisation. Cette éventualité ne justifie manifestement pas une demande d’asile selon l’application à La Réunion des textes de loi votés en France.
Force est pourtant de constater que La Réunion reste toujours une terre d’accueil pour des migrants qui quittent leur pays pour y trouver dans notre île un meilleur cadre de vie. Chaque année en effet, ce sont des milliers de personnes qui décident de quitter la France, alors qu’ils ne sont pas victimes de discrimination raciale ou religieuse. Si une partie d’entre elles sont des Réunionnais de retour dans leur île, l’autre n’a généralement aucun lien avec La Réunion.
Aucun document ne leur est demandé pour justifier leur choix, pas besoin de demande d’asile, et ils peuvent rester autant de temps qu’ils veulent dans notre île. Dans ce cas, il n’est pas question de dire que La Réunion ne peut pas accueillir toute la misère du monde. Or, si ces personnes se plaisaient en Europe ou à Mayotte, elles ne viendraient pas à La Réunion. Et elles sont bien accueillies, disposant même pour certaines d’un emploi assuré, voire même surrémunéré. Dans ce cas, il n’est pas manqué de rappeler que La Réunion s’est construite grâce à l’immigration, et qu’elle a vocation à être une terre d’accueil.
Cette différence de traitement s’explique par l’intégration de La Réunion à l’Union européenne. L’Europe est confrontée à l’arrivée toujours plus importante de migrants, un phénomène dans lequel ses dirigeants actuels et anciens ont une part de responsabilité. Ces migrations s’expliquent par la pauvreté créée par le système capitaliste dominant, par les guerres provoquées par des puissances occidentales, et aussi par les conséquences de plusieurs siècles de colonisation. À cela s’ajoutent les effets toujours plus importants du changement climatique.
Mais dans le monde, le lieu de naissance reste toujours une des principales causes des inégalités. Ainsi, une personne née au Sri-Lanka a beaucoup plus de difficulté qu’un Européen de fuir un pays où elle estime qu’elle n’a aucune perspective. L’an dernier, le nombre de personnes déplacées dans le monde était plus important que la population de la France. Ceci va continuer à augmenter et les pays riches ne pourront pas se contenter d’en accueillir à peine 10 %. Les murs invisibles qui se dressent à leurs frontières ne sont pas une solution.
M.M.
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