Ils sont prêts à traverser l’océan Indien clandestinement

La Réunion touchée par la crise des réfugiés

13 septembre 2018, par Manuel Marchal

Des Sri-lankais sont prêts à prendre le risque de traverser l’océan Indien clandestinement pour trouver une vie meilleure à La Réunion. C’est ce que rappelle l’arraisonnement d’un cargo transportant 90 personnes à destination de notre île par la marine sri-lankaise. La Réunion est bien touchée par un phénomène mondial : la crise des réfugiés.

Dans des pays ravagés par les guerres, La Réunion apparaît comme une société où personne ne peut être inquiété à cause de sa culture.

En mars dernier, 6 Sri-lankais avaient été découverts au large des côtes de La Réunion, à la dérive sur un radeau de fortune. Ils avaient été déposés là par un bateau en vue d’immigrer dans notre île. Ils avaient été sauvé après deux jours passés en plein océan sur leur frêle esquif. Cette épopée a semble-t-il rencontré un écho dans leur pays natal. En effet, mardi soir, la marine sri-lankaise a intercepté un cargo transportant 90 réfugiés désireux de quitter leur pays pour se rendre à La Réunion.
Cette nouvelle odyssée vient rappeler que notre île n’est pas à l’écart des phénomènes mondiaux. Les planteurs et les autres producteurs peuvent témoigner des effets de la mondialisation ultra-libérale. Les personnes sinistrées par les cyclones, les sécheresses et autres conséquences de phénomènes climatiques extrêmes plus fréquent savent que le changement climatique concerne aussi La Réunion. Désormais, il est clair que notre île est également une terre d’accueil pour des réfugiés prêts à faire des milliers de kilomètres dans l’océan Indien dans des conditions terribles dans le but de rechercher une vie meilleure.

Dangereuse traversée

Se pose d’ores et déjà la question des victimes de ce phénomène. En effet, jusqu’à présent, l’opinion a eu connaissance de deux tentatives de rallier La Réunion depuis le Sir-Lanka. Mais existe-t-il des réfugiés qui n’ont pas eu la chance d’être secouru et qui ont disparu dans l’océan Indien sans laisser de trace ?
Force également est de constater que ce n’est sans doute que le début d’un nouveau type de migration. Notre île a d’abord connu les immigrations forcées, car la classe dominante avait besoin de bras à exploiter pour tirer des profits des différentes grandes cultures destinées à l’exportation vers la France. C’est ce qui a créé le peuplement de La Réunion. Puis notre île est devenue une terre d’émigration vers la France en raison de politiques qui n’avaient pas pour but d’accompagner le développement de La Réunion. Notre île continue encore d’avoir un solde migratoire négatif.

Phénomène mondial

Cette fois, il s’agit d’un phénomène qui pousse des personnes à trouver refuge à des milliers de kilomètres de chez elles, à cause de la guerre, de la pauvreté ou de phénomènes climatiques. Elles sont prêtes à prendre le risque de traverser l’océan Indien, car elles savent que dans notre île, elle peuvent trouver avant tout une société de tolérance. Avec l’accroissement de la population mondiale et l’accélération des effets du changement climatique, les migrations à l’échelle du monde ne pourront qu’augmenter en nombre. Notre île sera alors une destination que beaucoup tenteront de rejoindre. D’où l’importance de se préparer à cette conséquence d’un phénomène mondial.

M.M.

A la Une de l’actuRéfugiés

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus