La santé des plus pauvres

5 novembre 2007

« Mieux vaut être riche et en bonne santé que pauvre et malade »... L’adage populaire est-il près de s’éteindre ? La division ’conditions de vie des ménages’ de l’INSEE nous livre aujourd’hui les résultats d’une enquête sur la santé des plus pauvres d’entre nous.

Exempt d’être traité de gauchiste, et scientifiquement plus opérationnel que les instituts de sondages, l’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques rend compte, avec cette étude, d’une situation extrêmement grave qui, pour ceux d’entre nous qui y sont confrontés de plus près, n’est pas étonnante. Elle n’est pas étonnante, mais elle est pour autant inadmissible. Inadmissible dans un pays développé comme le nôtre et disposant, contre toute idée reçue qu’un gouvernement voué à la classe dominante voudrait nous vendre, de marges de manœuvre qui existent bel et bien au budget de la France (lire à ce sujet les “10+1 questions sur la dette à Liêm Hoang Ngoc ”- éd. Michalon). L’analyse des résultats met le doigt sur l’absence de prévention chez les ménages les plus modestes, leur hésitation à consulter un médecin, voire à réellement prendre le traitement qui a été prescrit, la surreprésentation des problèmes dentaires chez les plus défavorisés. Outre l’idée plus que jamais actuelle de se battre pour l’accès aux soins pour tous, il ne faut pas sous-estimer l’intérêt pour les comptes de la solidarité sociale, de récupérer les fruits d’une prévention efficace auprès des plus pauvres et d’un accès facilité aux spécialités de la médecine pour une prise en charge immédiatement opérationnelle de la maladie.


Sans faire de raccourci provocateur, on pourrait considérer que nous glissons vers des conditions d’inégalité sociale comparables, mutatis mutandis, à l’Ancien Régime. Rirons-nous encore dans quelque temps des visages pittoresques et édentés qui accueillent le Monsieur Jacquart des “Visiteurs” ? Notre France, championne des plus-values boursières des entreprises du CAC 40, généreuse à hauteur de 15 milliards de cadeaux fiscaux pour une petite fraction des plus riches et à l’occasion d’une première session parlementaire de l’ère sarkozienne, est-elle devenue une machine à exclure ?


Les discussions qui viennent d’être entamées au sujet du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) ne posent même pas dans leur libellé la question des bénéficiaires de la Sécurité sociale : un choix de terminologie et de vocabulaire qui en dit long sur la volonté gouvernementale... Le combat du Collectif national contre les franchises médicales, initié le 29 septembre dernier, doit se poursuivre et emporter par contagion l’adhésion des Français. Les mesures envisagées par le gouvernement visent à accentuer considérablement les effets désastreux et pérennes d’un système de santé à deux vitesses dont l’étude INSEE se fait l’écho.

Yvan Lubranesk - UFAL


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Messages

  • En effet nous devons nous poser des questions pour la santé des français qui sont pauvres le port des lunettes est considéré comme luxe, bcp de médicaments sont soit disant médicaments de confort, crtains soins dentaires ne sont pas remboursés ect !!!!!!!!

    Le déficit de la caisse sécurité sociale exciste t-il vraiment ? Je n’y crois pas, voila des années que l’on nous raconte les mêmes salades
    cette sécurité sociale appartient aux travailleurs, elle ne devrait pas être géré par l’état car nous n’avons aucun contrôle

    Depuis plusieurs années c’est tjrs les salariés qui paient encore et encore plus RDS, CSG, FERIE supprimé, 1 euro en moins sur les remboursements, et tout le reste

    Triste sort pour les humains de notre pays qui nous attend


Témoignages - 80e année


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