Une militante de Momon Papa lé la agressée en milieu de nuit

Le colonel Tacher demande pardon

17 janvier 2006

Hier, le commandant de la gendarmerie nationale à La Réunion est venu personnellement s’excuser auprès de Margaret Royer, de l’association Momon Papa lé la. Jeudi dernier, un de ses gendarmes n’avait pas daigné déplacer les forces de l’ordre, alors qu’un délinquant “couche-tard” souhaitait entrer chez elle.

Non-assistance à personne en danger ? N’allons pas si loin, mais c’est presque cela. Jeudi dernier, à 3 heures 45, un délinquant cherche à s’introduire chez Margaret Royer qui, prise de panique, avertit la gendarmerie.
Malheureusement, les forces de l’ordre ne se déplaceront pas sur les lieux. C’est grâce à l’intervention de Patrick Savatier et du propriétaire de la maison où loge Margaret Royer que le forcené sera maîtrisé. Depuis ce malheureux événement, cette militante de l’association Momon Papa lé la craint de rentrer chez elle. D’ailleurs, elle n’y est pas retournée depuis l’incident.
Le Colonel Tacher, commandant des forces de gendarmerie à La Réunion, s’est déplacé hier pour présenter ses excuses, expliquant que l’appel a bien été enregistré, mais qu’entre 2 appels, les gendarmes ne sont pas intervenus. Ils n’étaient que 4 à la gendarmerie pour assurer leur service de sécurité publique et les appels sont nombreux en cette partie de nuit. Peut-être y a-t-il un gros problème d’effectif à résoudre le plus tôt possible !
Pour Patrick Savatier, porte-parole de l’association Momon Papa lé la, « il faut aujourd’hui lancer l’idée d’une loi-cadre concernant la sécurité. Outre les problèmes d’effectifs à la gendarmerie, il faut penser aux soins et au suivi des personnes qui sortent de prison ou d’hôpital psychiatrique ». On sait en effet qu’il manque du personnel soignant pour les personnes qui présentent un danger pour la vie d’autrui, malgré des soins en milieu psychiatrique. Pour ceux qui sortent de prison, il importe que des dispositions soient prises pour que leur réinsertion soit effective. Très peu d’efforts sont consentis en la matière.
Profitant de la visite du Colonel Tacher, Patrick Savatier tient à interpeller les forces de l’ordre, mais aussi des députés, pour qu’ils réfléchissent à ce sujet et qu’ils créent une loi-cadre pour pallier cette lacune. Nous notons que l’association n’a pas souhaité de sanctions à l’encontre du gendarme incriminé, « mais qu’il y ait une véritable solution à ce problème de société, pour que l’on sorte du simple discours sarkoziste, qui prône la sanction et non pas la prévention ». À bon entendeur...

Bbj


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