Intervention de la Brigade anti-criminalité à la sortie de la grande prière du vendredi

Le CRCM exprime « sa plus vive inquiétude »

16 août 2010

Dans un communiqué diffusé hier, le Conseil régional du culte musulman fait part de son inquiétude et de sa crainte à la suite des conditions de l’intervention des policiers vendredi dernier devant la mosquée de Saint-Denis.

« Suite aux évènements qui se sont déroulés ce vendredi 13 août à la sortie de la grande mosquée de Saint-Denis, après la prière et à une heure de grande affluence, le Conseil régional du culte musulman tient à exprimer sa plus vive inquiétude.
L’usage de moyens disproportionnés par les forces de l’ordre avec l’intervention inopportune et surprenante de la Brigade anti-criminalité (gaz lacrymogène, menace au pistolet tazer, …) a semé l’émoi auprès de la population présente et a eu pour conséquence de créer une situation de trouble inadmissible.
Au-delà de l’incompréhension suscitée quant à une telle situation, en ce mois de ramadhan, mois de spiritualité par excellence, la communauté musulmane, qui a toujours fait preuve de responsabilité et de respect vis à vis des lois de la République, aspire à plus de sérénité.
Le CRCM exprime la crainte que ce type d’incident ait pour conséquence d’exacerber un climat de stigmatisation susceptible de mettre en péril le modèle du vivre ensemble réunionnais et lance un appel en ce sens aux autorités à plus de discernement ».

Le Bureau du CRCM


La version des policiers tient moins de 24 heures

Depuis vendredi, la version de la police a évolué. Tout le monde se souvient que le jour de l’incident, le chef de la Sûreté départementale affirmait que « le fourgon ne roulait pas. Il était stationné ». Lors d’une conférence de presse organisée dès le lendemain et à laquelle “Témoignages” n’était malheureusement pas convié, il s’avère que cette thèse du stationnement n’a pas été reprise par le commissaire divisionnaire. Face à l’accumulation des témoignages et des enregistrements vidéos, l’“étrange version” divulguée le vendredi 13 n’a pas tenu une journée.
Malgré cela, alors que chacun pouvait s’attendre à des excuses de la part des représentants des policiers, la conférence de presse a été organisée pour justifier les moyens employés. Cela ne manque pas d’étonner les nombreux témoins de la répression à la sortie de la prière du premier vendredi de ce mois de Ramadan à Saint-Denis.

Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise

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