
C’était un 30 juin
30 juin, par1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
À propos de la loi du 23 février
30 décembre 2005
Le 23 février dernier, une loi portant sur le rôle positif de la présence française outre-mer était votée, imposant ainsi une loi officielle, pour le plus grand bonheur des nostalgiques de l’impérialisme français.
La loi du 23 février 2005, en son article 4 alinéa 2 stipule : "les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit". Cet alinéa est né d’une proposition de loi du député Jean Léonetti, portée le 15 mars 2003, que l’on avait cru abandonnée.
Jusqu’à la date fatidique du 23 février dernier, où - on ne sait trop comment - la proposition de Jean Léonetti est passée en catimini dans une loi, qui visait "normalement" l’octroi d’un statut et une allocation de reconnaissance aux Français rapatriés et aux harkis qui ont défendu le drapeau tricolore. Seulement voilà, l’alinéa 2 demande aux historiens-chercheurs, aux professeurs et instituteurs de raconter l’histoire coloniale de manière "joviale", en omettant la souffrance des peuples colonisés.
"Cette loi impose l’oubli..."
Pour Willy Técher, Président de l’association Art Sénik, "cette loi est encore un exemple de la non-reconnaissance des peuples aliénés par la colonisation française. Rappelons-nous qu’il a fallu attendre les années 1980 pour que le maloya soit joué librement. Notons aussi que l’application de la loi Deixonne, votée en 1951 pour l’étude des langues maternelles et des cultures régionales, n’a été appliquée à l’Île de La Réunion qu’en 2000, après une lutte sans merci menée par le Mouvement pour le respect de l’identité et de la culture réunionnaise (MRICR). Et aujourd’hui encore, il faut se battre pour que l’Éducation nationale applique cette loi, que les écoles intègrent dans leur programme l’étude objective de l’histoire réunionnaise". Ce militant culturel, affilié à Lantant Pikan, fédération d’associations culturelles et artistiques réunionnaises, note qu’il faut se battre, surtout dans la rue, pour que cette loi soit abrogée. "Cette loi impose l’oubli de ceux qui ont donné leur vie, perdu leur nom, leur histoire, leur culture originelle. Nos ancêtres esclaves doivent encore s’effacer. Nos marrons doivent encore courir", déclare-t-il. Et de poursuivre : "on propose donc une histoire officielle, qu’il faudra apprendre par cœur. Cela, en allant à l’antipode du principe de neutralité que l’on attend de l’école. La science nous impose de dire aux mots le plus près, aux chiffres le plus complet".
Jean Léonetti oublierait-il les millions d’hommes, femmes et enfants, qui ont subi la colonisation, plus que de l’avoir apprécié ? Fussent-ils esclaves, engagés, petits exploitants victimes de la paupérisation. En oubliant ceux qui ont fait La Réunion, ceux qui l’ont créé, à la force de leur volonté, de leur courage, de l’obligation, cela malgré l’adversité d’un système colonial, qui d’ailleurs écrivait en toutes lettres les commandements du Code noir, on oublierait une partie essentielle de l’Histoire. Nous omettrions tout le pan historique qui explique notre histoire présente, et celle à venir.
À quand l’abrogation ?
En lisant les nombreuses réactions sur le sujet, on peut facilement observer que nos avis se rejoignent. Français, Antillais, Réunionnais, Mahorais, Algériens, Outre-Mer et Afrique du Nord, ne peuvent accepter que La France omette de lire les pages les plus obscures de son histoire coloniale. Cette loi, il faut que tous contribuent à la faire abroger. D’ailleurs, le chef du gouvernement, Dominique de Villepin, s’est lui-même indigné de cette loi. "Il n’appartient pas au Parlement d’écrire l’histoire", déclarait-il à nos confrères de Radio France internationale (RFI).
Attention aux révisionnistes ! Le président de la République, Jacques Chirac déclarait lui-même le 9 décembre 2005 que "dans la République, il n’y a pas d’histoire officielle. Ce n’est pas à la loi d’écrire l’Histoire. L’écriture de l’Histoire, c’est l’affaire des historiens". Lors de l’assemblée plénière du 19 décembre dernier, des conseillers régionaux du propre camp politique du député Jean Léonetti (UMP) s’indignaient de cette loi, notant que "nous devons assumer nos heures de gloires, mais aussi les moments critiques et les plus sombres".
Huguette Bello, députée PCR, a fermement rappelé le gouvernement à plus de regard sur l’histoire vraie, et entière, de la colonisation. La présence coloniale française, fusse-t-elle positive, a maintes fois été associée à des faits atroces, qu’un jour peut-être la France parviendra à reconnaître comme "crimes contre l’humanité". Pour l’heure, nous demandons juste l’abrogation de cette loi !
Hénel
1993- La disparition de Lucet Langenier. Elle a été brutale, prématurée et a frappé douloureusement non seulement sa famille mais aussi ses (…)
10 000 citoyennes et citoyens – paysans, scientifiques, médecins et victimes – se sont mobilisés dans plus de 60 villes en France pour alerter sur (…)
La Réunion fait partie des régions françaises les plus touchées par les conséquences sanitaires, sociales et judiciaires de la consommation (…)
Médam zé Méssyé, la sossyété zot i ansouvien lo tan l’avé lo pou. Sa té in problèm pou zabitan noute péi pars pou-la sa i grate la tète, é i rann (…)
Les députés ont inscrit dans la loi un premier objectif d’atteindre « 87,5% » du Smic dès le 1er janvier 2026, tout en assurant de « prioriser le (…)
« Nous préparons actuellement une grande conférence sociale rassemblant responsables politiques, économistes et partenaires sociaux, pour tracer (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Le Président des Etats-Unis, Donald Trump a ordonné le bombardement de trois sites nucléaires en Iran, dans la nuit du 21 juin 2025. Dans une (…)
Des manifestants, réunis le 23 juin devant les institutions européennes, ont demandé la suspension de l’accord d’association liant l’UE à Israël. (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)