Intervention des Femmes communistes de La Réunion

« Le féminisme est un combat de société pour l’égalité »

9 mars 2018

Voici l’intervention prononcée par Firose Gador au nom des Femmes communistes de La Réunion.

Firose Gador.

Cette année, la Journée internationale des femmes s’inscrit dans le fil d’un mouvement mondial sans précédent en faveur des droits des femmes, de l’égalité et de la justice.A ce propos je voudrais rappeler que cette journée du 8 mars créée par les révolutionnaires en 1910, a été célébrée pour la première fois dans un pays le 8 mars 1920, rappelant le premier jour de la révolution de 1917. Et ce 8 mars était une journée de lutte des femmes pour leur liberté et dignité. Une journée de lutte st qui doit le rester, qui ne peut être folklorisée. Alors luttons ensemble, les combats sont nombreux à mener : celui de la dignité, du respect.

Cette année, le harcèlement sexuel, la violence et la discrimination à l’encontre des femmes ont fait la une des médias et ont fortement suscité un débat public stimulé par une détermination affirmée à instaurer un changement.

Dans le monde entier, des personnes se mobilisent pour un avenir plus équitable. Cette mobilisation a pris la forme de marches et de campagnes mondiales protestant contre le harcèlement sexuel et la violence.

Les femmes communistes pionnières

Ce thème du 8 mars 2018 résonne plus que jamais ici. Travaillons à combattre et à mettre un terme aux multiples violences faites aux femmes, Ici même chez nous, combien de femmes violentées, tuées chaque jour !! Et pourtant les femmes à La Réunion n’ont jamais cessé de lutter et ce, depuis nos aïeules esclaves.

Les femmes communistes de La Réunion ont toujours été pionnières. Elles ont créé ici le premier mouvement féminin, féministe de La Réunion en 1958 avec comme présidente Mme Isnelle Amelin. Combattantes à La Réunion, elles ont toujours été solidaires de toutes les femmes du monde en lutte

Je vous invite donc à avoir une pensée pour toutes celles qui souffrent, pour les femmes et jeunes filles confrontées aux affres de la guerre en particulier en Afrique, en Palestine et partout dans le monde, souffrant des exactions, pleurant de ne pouvoir trouver de la nourriture pour leurs enfants, angoissées pour l’avenir de leurs familles.

La Réunion doit être considérée comme une partie d’un monde en mouvement et pour cela, nous devons être solidaires de tous ces combats pour la dignité et le respect de la femme dans le monde

Car on oublie trop souvent, au-delà du moment de l’indignation à quel point la domination que subissent des milliers de femmes dans le monde s’inscrit dans la chair. Ce sont les viols, les emprisonnements, les tortures, les enlèvements comme ceux de Boko Haram.

Cette dure réalité permet de souligner à quel point les droits conquis dans notre pays sont loin d’être le quotidien pour des millions de femmes à travers le monde et à quel point le combat féministe pour l’égalité et l’émancipation est universaliste.

Inégalités persistantes

Cette réalité ne doit pas nous faire oublier les inégalités pourtant persistantes dans notre pays.

Les femmes sont majoritaires mais pas dans nos assemblées, ni à la direction des entreprises et bien que trop rarement à la tête de nos listes lors des élections. Là où elles sont majoritaires, c’est dans l’occupation de contrats précaires et à temps partiels, elles sont majoritaires dans la pratique des tâches ménagères, et encore majoritaires chez les personnes âgées pauvres.

Majoritaires aussi dans la réussite scolaire. Bien plus nombreuses à obtenir le baccalauréat, bien plus nombreuses dans les mentions, bien plus nombreuses à l’université et pourtant les inégalités lors de l’entrée sur le marché du travail ne cessent de perdurer.

« Le combat féminin est pluriel »

C’est un peu comme si les jeunes filles subissaient une double peine. Sans compter que la précarité entraîne parfois une dure réalité pour des étudiantes qui succombent au phénomène Sugar Daddy ou pire, à qui, simplement, parce ce qu’elle est femme, on lui propose.

La lutte des femmes doit être plus que jamais émancipatrice.

Lutte pour affirmer la maitrise de son corps, le droit au plaisir sexuel, le droit de s’habiller comme on le souhaite, le fait d’être une personne qui peut travailler, s’émanciper et être autonome et non pas seulement un ventre.

Le combat féminin est pluriel.

Plus que jamais nous avons besoin que les femmes portent le féminisme. Le féminisme ce n’est pas un combat des femmes par les femmes pour les femmes.

C’est un combat de société pour l’égalité. Un combat tout simplement.

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCR

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