60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme

Le respect de la dignité et des droits humains : un combat essentiel pour les Réunionnais

Déclaration du Parti Communiste Réunionnais

10 décembre 2008

Ce mercredi 10 décembre 2008, l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture) célèbre le 60ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Cette célébration a commencé depuis un an et va encore se poursuivre jusqu’en février prochain dans le monde entier à l’initiative des différents réseaux de l’UNESCO, des États membres de cette institution internationale et du mouvement associatif.
Dans ce contexte, le Parti Communiste Réunionnais tient à s’associer à cette commémoration et à soutenir toutes les manifestations organisées pour faire connaître, respecter et appliquer la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Car ce document est une arme précieuse pour construire un modèle de société dont les principes fondamentaux sont l’égalité, la solidarité et la liberté. Des principes qui sont une condition de base pour aller vers un développement durable permettant l’épanouissement de tous et de chacun.

Toute l’Histoire de La Réunion a été marquée par de graves atteintes aux droits humains. Des dizaines de générations de Réunionnaises et de Réunionnais ont subi les horreurs de l’esclavage, reconnu comme crime contre l’humanité par la loi du 10 mai 2001, les horreurs de l’engagisme et celles de la colonisation. Leur dignité et leurs droits fondamentaux ont été bafoués, entraînant des malheurs, des souffrances dont les traces sont encore perceptibles aujourd’hui.
Ces séquelles sont d’autant plus présentes que les survivances de l’ère coloniale, abolie officiellement par la loi du 19 mars 1946, continuent de faire des ravages dans notre vie économique, sociale, culturelle et environnementale. Au détriment des droits des Réunionnais.

En effet, la Déclaration universelle des droits de l’Homme proclame par exemple dans son article 3, que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Et dans son article 7 il est écrit : « Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à une égale protection de la loi. Tous ont droit à une protection égale contre toute discrimination qui violerait la présente déclaration et contre toute provocation à une telle discrimination ».
Or, l’on connaît le taux de chômage à La Réunion (un tiers de la population en âge de travailler est privé du droit à l’emploi) ; des dizaines de milliers de personnes sont exclues de la société ou sont en situation précaire ; plus de la moitié de la population survit sous le seuil de pauvreté ; près de 30.000 foyers n’ont pas accès à un logement décent ; plus d’une personne sur 8 est illettrée ; il y a des inégalités sociales criantes, déchirant la société en deux mondes.
Devant une telle réalité, on mesure à quel point ces articles ne sont pas respectés par l’État, qui est en charge de faire appliquer cette Déclaration.

Mais notre mémoire historique nous rappelle sans cesse que depuis l’époque des esclaves marrons, dont certains sommets de nos montagnes gardent encore les noms, les Réunionnais se sont toujours battus pour faire respecter leurs droits et leur dignité.
Au cours du siècle passé, les communistes et autres démocrates et progressistes réunionnais ont lutté avec force pour abolir le statut colonial de La Réunion, pour faire reconnaître le droit des Réunionnais à la santé, à l’emploi, au logement, à la liberté de vote, d’information et d’expression, à la responsabilité, à la reconnaissance de leur identité culturelle, au respect de leur environnement, au droit de participer à un co-développement régional. Ils ont combattu toutes les formes d’inégalités, de discriminations, d’oppression et de mépris infligées au peuple réunionnais. Ces combats ont permis de réaliser des conquêtes et des avancées au profit de l’intérêt général des Réunionnais. Mais, vu la situation dans le pays et le contexte international, ces combats doivent continuer dans l’union la plus large possible de la population et des responsables réunionnais.

En même temps, les communistes et autres démocrates réunionnais ont également toujours été solidaires de tous les peuples du monde victimes de la répression, en défendant l’universalité des droits pour l’humanité.
Et aujourd’hui, 60 ans après l’adoption de cette Déclaration par les États membres des Nations Unies, comment ne pas être bouleversé et scandalisé par les profondes inégalités qui existent dans le monde ? Nous pensons notamment aux enfants de moins de dix ans qui meurent de faim dans le monde (1 toutes les 5 secondes), aux 100.000 personnes qui meurent chaque jour de sous-alimentation ou de ses suites immédiates, aux 923 millions d’êtres humains (plus d’une personne sur six) qui sont en permanence gravement sous-alimentées. Nous pensons aussi à tous ces enfants et jeunes privés d’amour familial, privés du droit à l’éducation et à l’épanouissement humain.

L’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme proclame : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
L’article 2 déclare : « 1. Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamées dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale et sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.
2. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté ».

Voilà, de façon non exhaustive, de quoi enrichir la réflexion et l’action autour de ce document de référence. Voilà pourquoi le respect de la dignité et des droits humains sont et resteront toujours un combat essentiel pour les Réunionnais et pour le PCR.

Élie Hoarau,
Secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais

Parti communiste réunionnais PCR

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