Indignation et colère après les conditions proposées par les Britanniques pour un retour éventuel

Les Chagossiens exigent le respect de leurs droits

28 août 2015

La Grande-Bretagne vient de proposer un retour au Chagos sous conditions aux Chagossiens qui ont été déportés de leur pays pour que les États-Unis puissent y installer la base d’agression de Diego Garcia. Par exemple, les Britanniques refusent aux Chagossiens le droit d’accueillir des visiteurs dans leurs îles. Le Groupe Réfugiés Chagos refusent ces conditions indignes et poursuit le combat. Voici un extrait d’un article du journal « Le Mauricien » du 24 août qui rend compte de ces derniers événements.

Manifestation des Chagossiens devant la Haute cour de Londres.

Le projet de Resettlement concocté par Londres pour accueillir entre 150 et 1 500 Chagossiens dans l’archipel, dépendant des conclusions d’un projet pilote, se heurte à un premier obstacle majeur. Le Groupe Réfugiés Chagos, qui regroupe la majorité des descendants d’exilés, rejette de manière catégorique les conditions contraignantes imposées par les autorités britanniques à cet effet. Cette décision a été entérinée lors d’une assemblée des Chagossiens au centre de Pointe-aux-Sables hier. Le leader du GRC, Olivier Bancoult, a annoncé que toute la question sera évoquée lors de la prochaine visite de deux émissaires du Foreign and Commonwealth Office de Londres à partir du 13 septembre. Il s’est appesanti sur le fait qu’avec le rejet de ces conditions, la communauté chagossienne ne renonce nullement au retour dans leur archipel natal.
Les consultations et surveys engagés par les autorités britanniques auprès des Chagossiens à Maurice, aux Seychelles et à Crawley en Grande-Bretagne, au sujet d’un projet pilote de Resettlement dans l’archipel, font face à un premier obstacle en attendant que les autorités mauriciennes ne se décident à agir en faisant usage d’autres moyens diplomatiques et juridiques. Les Chagossiens dénoncent avec forces les conditions attachées à ce retour par Londres. Ces détails sont inclus dans un document intitulé « British Indian Ocean Territory Policy Review of Resettlement Consultation with Interested Parties ». Un questionnaire en dix-sept parties accompagnant ce document doit être rempli avant le 27 octobre par des Chagossiens intéressés par cette dernière initiative, ressemblant plus à un piège des Anglais.
« Comme j’avais eu l’occasion de le dire la semaine dernière, les Chagossiens, réunis en assemblée, après avoir pris connaissance de ces développements, ont exprimé sans hésitation leur désaccord avec la démarche des Anglais. Les conditions imposées par le Foreign and Commonwealth Office ne font que bafouer davantage les droits fondamentaux des Chagossiens. C’est inacceptable et je pense que Londres aura compris qu’elle ne pourra pas poursuivre dans cette voie », a déclaré en substance Olivier Bancoult après la réunion d’hier.
Pour mieux exprimer la colère et l’indignation des Chagossiens face aux Anglais, le leader du GRC cite en exemple deux des conditions pour le retour dans l’archipel à la lumière des conclusions de l’étude de faisabilité de KPMG. Au chapitre de « Transport/Access to BIOT », le document du FCO fait ressortir que les Chagossiens auront à encourir les frais de déplacement par vols charter et en bateau, car aucun vol commercial ne sera autorisé dans l’archipel. Plus grave encore est le fait que « Resettled Chagosians would not be able to have visitors in Diego Garcia ».
Sur ce dernier point, la colère des Chagossiens est profonde. « Cette condition à l’effet que nous n’allons pas recevoir de visites constitue une véritable atteinte à notre dignité. Même des prisonniers ont droit à des visites. Pourquoi pas nous quand nous serons installés dans nos îles ? Les Anglais veulent nous traiter comme des Contract Workers. Ce n’est nullement acceptable car nous sommes les Belongers. Nous n’accepterons jamais une telle proposition », souligne avec force Olivier Bancoult.

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