Rapport de l’OCDE sur l’école

Les dépenses d’enseignement augmentent mais l’accès à l’enseignement supérieur reste inégalitaire

17 septembre 2012

Les gouvernements devraient investir davantage dans les programmes d’accueil des tout jeunes enfants et maintenir le coût de l’enseignement supérieur à un niveau raisonnable afin de réduire les inégalités favoriser la mobilité sociale et améliorer les perspectives d’emploi des individus, selon un nouveau rapport de l’OCDE.

L’édition 2012 de "Regards sur l’éducation" fait apparaître de nettes différences entre les pays pour ce qui est des chances offertes aux jeunes, en particulier ceux issus de familles défavorisées ou dont les parents ont un faible niveau d’instruction, de poursuivre leurs études dans l’enseignement supérieur.

 

« Les pays ont besoin d’une main-d’œuvre de plus en plus instruite et formée pour faire face à la concurrence dans l’économie de la connaissance qui caractérise notre époque » a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Angel Gurría. « L’investissement dès le jeune âge est fondamental pour poser les bases de la réussite future. Une formation de bonne qualité et les compétences doivent figurer au nombre des grandes priorités des pouvoirs publics, des économies et des sociétés. Le soutien des plus démunis et l’accès égal à l’éducation sont les deux autres piliers d’une stratégie d’éducation politique élargie ».

 

Australie, Finlande, Irlande et Suède devant

Parmi les pays de l’OCDE, c’est l’Australie, la Finlande, l’Irlande et la Suède qui obtiennent les meilleurs résultats pour ce qui est du taux de jeunes dont les parents ont un faible niveau d’instruction qui décrochent un diplôme de l’enseignement tertiaire. Cependant, en Italie, au Portugal, en Turquie et aux États-Unis, plus de 40% de jeunes issus d’un milieu où le niveau d’instruction est faible, n’achèvent pas le deuxième cycle de l’enseignement secondaire, et moins de 20% obtiennent un diplôme de l’enseignement tertiaire.

 

Accueillir les enfants à un âge précoce dans l’enseignement formel et préserver la mixité sociale dans les écoles sont deux mesures plus efficaces pour renforcer l’égalité au regard de l’enseignement que d’autres facteurs comme le soutien des parents ou le coût des frais de scolarité. Il est absolument essentiel de lutter contre les inégalités dès le tout début de la scolarisation car il n’est guère possible de remédier aux mauvais résultats dans l’enseignement supérieur sans en compromettre la qualité, selon l’OCDE.

L’impact social

 

- La probabilité qu’ont les jeunes femmes de dépasser le niveau d’instruction de leurs parents est supérieure de 5 points de pourcentage à celle des jeunes hommes (40% contre 35%), et les jeunes hommes sont plus susceptibles que les jeunes femmes de ne pas atteindre le niveau de formation de leurs parents (15% contre 11%).

- Le niveau d’instruction des mères a un plus fort impact sur les résultats des élèves en lecture que la principale langue parlée à la maison ou la proportion d’élèves issus de l’immigration fréquentant un établissement.

- Dans les pays de l’OCDE, plus d’un tiers des élèves issus de l’immigration fréquentent des établissements présentant les plus fortes concentrations d’élèves dont la mère est peu instruite. Dans l’Union européenne, c’est le cas de plus de la moitié d’entre eux.

 

Dépenses consacrées à l’enseignement : la France à la traîne

 

- Les pays de l’OCDE dépensent, en moyenne, 7.047 euros par an et par élève de l’enseignement primaire à l’enseignement tertiaire : 7.719 euros par élève dans le primaire, 7.093 euros dans le secondaire et 10.456 euros dans le supérieur.

- Entre 2000 et 2009, la part du financement privé des établissements d’enseignement tertiaire a augmenté dans 18 des 25 pays examinés. Cette part a progressé de 5 points de pourcentage en moyenne et de plus de 12 points de pourcentage dans la République slovaque (de 8,8% à 30%) et au Royaume-Uni (de 32,3% à 70,4%).

- Dans un nombre croissant de pays de l’OCDE, les frais de scolarité sont plus élevés pour les étudiants étrangers que pour les nationaux et dans bon nombre d’entre eux, ils varient selon le domaine d’études à cause en grande partie de la variation du coût des études pour les pouvoirs publics.

- Entre 2000 et 2009, les dépenses unitaires des établissements d’enseignement primaire, secondaire et postsecondaire non tertiaire ont augmenté de 16% au moins, dans 24 des 29 pays pour lesquels des chiffres sont disponibles. Elles ont progressé de plus de 50% au Brésil, en Corée, en Estonie, en Hongrie, en Irlande, en Pologne, en République slovaque, en République tchèque, et au Royaume-Uni. En revanche, en France, en Israël et en Italie, elles n’ont pas augmenté de plus de 10% entre 2008 et 2009.
 
Salaire moyen des enseignants

2.600 euros mensuels au bout de 15 ans d’ancienneté en lycée

 

- Le traitement des enseignants ayant au moins 15 ans d’expérience à leur actif s’établit en moyenne à 27.140 euros dans l’enseignement pré-primaire, à 28.643 euros dans l’enseignement primaire, à 30.000 euros dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et à 31.369 euros dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire.

- Entre 2000 et 2010, le traitement des enseignants a augmenté en valeur réelle dans la plupart des pays. Au Danemark, en Estonie, en Irlande, au Portugal et en Écosse, il a augmenté d’au moins 20%. En République tchèque (enseignement primaire et premier cycle de l’enseignement secondaire) ainsi qu’en Turquie, le traitement a doublé au cours des dix dernières années. Le France et le Japon font figure d’exception : la rémunération des enseignants y a diminué en valeur réelle de plus de 5%.

- En 2010, les enseignants ont donné en moyenne 782 heures de cours dans l’enseignement primaire, 704 heures de cours dans le premier cycle de l’enseignement secondaire et 658 heures de cours dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire. Le temps d’enseignement est resté en grande partie inchangé depuis 2000 sauf dans quelques pays où il a fortement évolué. Ainsi il a diminué de plus de 30% dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire au Danemark et a augmenté de plus de 25% dans l’enseignement primaire en République tchèque et dans l’enseignement secondaire en Espagne et au Portugal.

- En moyenne dans les pays de l’OCDE, les femmes représentent quelque deux tiers des enseignants mais leur proportion diminue avec l’élévation du niveau d’enseignement : elles constituent 97% du corps enseignant dans l’enseignement pré-primaire et 41% dans l’enseignement tertiaire.

- En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 58% des enseignants de l’enseignement primaire ont 40 ans et plus. Cette proportion s’établit à 70% en République tchèque, en Allemagne, en Italie et en Suède. Dans l’enseignement secondaire, 63% des enseignants ont au moins 40 ans mais en Autriche, en République tchèque, en Estonie, en Allemagne et en Italie la proportion se monte à 70% voire plus.

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