Problèmes d’eau au centre de détention du Port

Les détenus au régime sec

13 septembre 2004

Parmi les problèmes mis en avant par les syndicalistes, il en est un qui semble récurrent au centre pénitentiaire du Port : l’eau. Les conséquences de ce problème sont une dégradation des conditions sanitaires dans l’établissement. Avec des conditions de vie souvent inhumaines.

Lors de sa visite au centre de détention de La Plaine des Galets jeudi dernier au Port, la députée Huguette Bello a pu, une nouvelle fois, se rendre compte des conditions dans lesquelles vivent les détenus : promiscuité, règne du caïdat, condamnés à de longues peines mélangés à des détenus condamnés à de courtes peines, voire à des prévenus...
Après cette visite, Huguette Bello s’est longuement entretenue avec des représentants de l’UFAP et de la CGT qui lui ont fait part de différents problèmes rencontrés dans l’exercice de leur profession. "Si nous demandons davantage de personnel, ce n’est pas pour faire de la répression, mais pour être davantage disponibles, être à l’écoute des détenus, car le matin quand on ouvre une cellule, la première personne que les détenus voient, c’est nous. Nous sommes en première ligne", faisait remarquer Marseille Dijoux, de l’UFAP.
Surpopulation carcérale, problèmes matériels, souvent pour des petits riens, mais qui, mis bout à bout, finissent par former une chaîne sans fin. "Nous sommes les éternels oubliés", soupirent les syndicalistes qui déplorent que, vu de Paris, l’Outre-mer, soit un peu la cinquième roue du carrosse.

Situation critique à certains moments

Parmi les problèmes mis en avant par les syndicalistes, il en est un qui semble récurrent au centre pénitentiaire du Port : l’eau. Régulièrement, pour des raisons que semblent se renvoyer la compagnie fermière et la direction de la prison, les cellules sont privées d’eau. Avec la surpopulation , des cellules à huit détenus et un seul bloc sanitaire, on imagine aisément ce que cela peut avoir comme conséquences.
"Et quand on dit pas d’eau, cela veut dire même pas un peu d’eau en cellule pour se brosser les dents", soulignent en chœur Marseille Dijoux et Robert Moutalou.
Cela montre en tous cas à quel point la situation peut être critique à certains moments. Il n’est pas rare de voir des prisonniers se coltiner des seaux d’eau pour essayer de maintenir un minimum d’hygiène... alors qu’il existe un réseau interne mais qui semble nettement insuffisant et souffre d’un manque de pression.
De fait, détenus et gardiens sont pour ainsi dire à la même enseigne. Si après son service un gardien souhaite se doucher, impossible. Même chose pour les détenus qui, de la fenêtre de leur cellule, peuvent cependant voir fonctionner à plein l’arrosage des espaces verts. Il est vrai qu’il s’agit d’un autre réseau, avec de l’eau impropre à la consommation. Mais moralement, cela confine presque à de la torture...

S. D.


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