Une initiative des Femmes de Saint-Pierre

Les femmes célébrées à Grande-Anse

12 mars 2012, par Céline Tabou

Devant une centaine de femmes et d’hommes, des « Femmes de Saint-Pierre” ont organisé une journée pique-nique-débat à Petite-Ile. Dans le cadre de la Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, trois intervenants ont échangé sur la condition de la femme à La Réunion et dans le monde.

Présidée par Gélita Hoarau, la Journée de la femme à Grande-Anse a célébré la Femme et a été une « occasion de se réunir entre femmes pour prendre conscience de notre potentiel ». Mère, fille, grand-mère, sœur, tante, amie, toutes les femmes ne doivent plus « se poser en victimes ou en bourreaux, car nous avons une richesse. Celle d’être une Femme entière avec toutes ses facettes », a-t-elle introduit.

Recrudescence des violences faites aux femmes

Quatre plaintes sont déposées chaque jour, le nombre d’IVG est supérieur au nombre de grossesses abouties, plus de 50% des femmes réunionnaises subissent des violences, cette situation ne va pas en s’atténuant, c’est pour cette raison que de nombreuses associations accompagnent, soutiennent, aident et orientent les victimes.

Yannick Gazar, membre de l’AFPDS (Association familiale de prévention et développement santé), a expliqué qu’en plus d’accompagner les femmes, son association vient en aide aux hommes qui commentent ces violences. Un programme a été mis en place afin d’accueillir hommes et femmes afin qu’ils échangent sur leurs actes et les raisons qui poussent les hommes à violenter leur femme. L’AFPDS parvient grâce à ce programme à éviter la récidive, cependant, Yannick Gazar admet qu’il y a encore beaucoup de travail à faire.

Viol, violence au sein du couple, harcèlement conjugal, harcèlement au travail et mariage forcé sont des exemples des violences faites aux millions de femmes en France et à La Réunion. Au-delà des violences, les inégalités persistent : le salaire des femmes est 26% inférieur à celui des hommes, les retraites sont deux fois moins élevées, 22% des sénateurs sont des sénatrices, 14% des maires sont des femmes…

« La force des femmes : le courage »

« Les inégalités entre homme et femme, malgré tout ce que l’on fait, demeurent, voire s’aggravent », a expliqué Geneviève Payet, membre de l’Antenne réunionnaise de l’institut de victimologie (ARIV). La psychologue a expliqué que les conditions des femmes dans le monde ne sont pas améliorées depuis 1977, création de la Journée internationale de la femme. « Les femmes sont les plus pauvres, les moins cultivées, les plus violentées et elles ont, entre autres, le moins d’accès au travail », a expliqué la psychologue.
La cause des femmes « a une petite histoire : 1946 le droit de vote, 1965 le droit de travailler sans l’accord du mari et 1967 le droit à la contraception. On rêve de faire des pas de géants, mais nous avons une petite histoire, la lutte reste encore à faire », a-t-elle indiqué. Cette lutte passe par un travail intérieur de la part des femmes.

Lucile Paul Chevance, bio-énergéticienne et coach en développement personnel, a expliqué que « les femmes doivent sortir de la culpabilité. Les femmes peuvent faire les choses par et pour elles-mêmes. Il est important de prendre conscience qu’il faut se donner les moyens de faire les choses pour soi, et ensuite pour les autres ».
« Il n’y a pas de revanche, mais il faut faire en sorte que l’égalité soit garantie à toutes les femmes », a fini Geneviève Payet.

Pour conclure, Gélita Hoarau a assuré la continuité du travail et les intentions d’organiser un nouveau rassemblement pour et par les femmes, car « la force des femmes, c’est le courage qui nous permet d’avancer et la foi dans la vie ».

Céline Tabou

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