
Mal-do-mèr dann sarèt
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Congrès de l’Union des Femmes Réunionnaises
7 mars 2005
L’Union des Femmes Réunionnaises (UFR) a tenu son huitième Congrès samedi et dimanche, avec la présence de représentantes de l’Île Maurice, de Madagascar, des Comores et de La Chine. Dans son rapport général, la présidente Huguette Bello a insisté samedi sur quatre points : la parité politique, l’éducation et égalité professionnelle, le mieux être des femmes ainsi que la mondialisation.
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Sept ans après la septième édition, l’Union des Femmes Réunionnaises (UFR) organisait samedi et dimanche un nouveau Congrès dans la salle de l’hôtel de ville de Sainte-Suzanne, trop petite pour contenir ses membres, principalement des femmes, mais aussi quelques hommes. Il s’agit de se rencontrer et de partager des avis en cette année symbolique, qui marque "l’anniversaire de plusieurs évolutions importantes dans l’histoire récente des femmes."
Comme le notait la présidente Huguette Bello, c’est le "60ème anniversaire de la suppression de la notion de salaire féminin, le 30ème anniversaire de la promulgation de la loi Veil en faveur de l’Interruption volontaire de grossesse, le 20ème anniversaire de la Conférence mondiale de Nairobi qui définissait une stratégie pour une plus grande égalité entre les hommes et les femmes et aussi dixième anniversaire de la conférence mondiale sur les femmes à Pékin."
Poursuivre le combat de la parité
Enfin ce congrès intervient à l’approche de la journée internationale de la femme, célébrée par l’UFR depuis 1974, avant sa reconnaissance officielle par la gauche en 1982. Tout cela pour dire aux jeunes, que "banalisé et célébré par tous aujourd’hui comme allant de soi, le 8 mars a été à d’autres époques ignoré voire contesté", mais aussi pour donner courage audace et persévérance quant aux autres combats.
Depuis le dernier congrès plusieurs changements ont été salués par la présidente de l’UFR notamment la loi de juin 2000 instaurant la parité politique, une des principales revendications. De plus en plus de femmes accèdent aux mandats électoraux, mais Huguette Bello soulignait le quasi monopole masculin qui persiste dans la répartition des postes à responsabilités entre les sexes : "la citadelle du pouvoir demeure aux mains des hommes." Le combat pour la parité est bien engagé, mais il est loin d’être achevé, notamment aux législatives et aux cantonales.
Éducation nationale et égalité professionnelle
Autre point important, l’éducation et l’égalité professionnelle. Aujourd’hui accéder à l’université pour une femme est devenue "une chose possible et familière" tout comme "franchir les portes des grandes écoles." Pleinement consciente du rôle et du progrès de l’école, l’UFR réagit rapidement dès que celle-ci est menacée. Huguette Bello s’est indignée de la violence faite aux jeunes lors des dernières manifestations.
Si le nombre de femmes qui travaillent a quadruplé en l’espace de trente ans, elles sont encore durement frappées par le chômage et leur salaire est plus faible que celui des hommes. Huguette Bello souligne également les retards sur les structures d’accueil des jeunes enfants dans l’île, indispensables pour un meilleur accès des femmes au travail.
Selon Huguette Bello, les conséquences des mesures gouvernementales de casse sociale sont encore plus désastreuses pour les femmes. Elle prenait l’exemple de la réforme des retraites où les pensions des femmes sont inférieures à celle des hommes, "conséquences des inégalités subies tout au long de la vie professionnelle."
L’UFR a confirmé son engagement contre le fléau des violences faites aux femmes et demande qu’enfin La Réunion dispose du numéro vert qui existe sur le territoire national. L’anniversaire de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse et le constat que le nombre d’IVG n’a pas diminué, invitent l’UFR à explorer de nombreuses pistes comme l’éducation sexuelle, la formation à la contraception, le souci d’une information régulière.
Faire face à la mondialisation
Saluant les représentantes des pays de la zone, Huguette Bello attirait l’attentions sur le phénomène de mondialisation qui "élargit chaque jour le gouffre qui sépare les pays du Nord des pays du Sud" et qui creuse à l’intérieur des pays, "le fossé qui sépare les riches et les pauvres" ainsi que "les inégalités entre les hommes et les femmes."
L’UFR veut s’impliquer dans la marche du monde, affirmer ses revendications et crée une association des amies de l’UFR. "La paix c’est la justice dans l’ordre. La justice dans l’ordre commence avec la participation à la vie publique de tous et de toutes", concluait Huguette Bello. À la fin de son rapport général, Huguette Bello appelait au travail jusqu’au prochain congrès, en 2008.
Eiffel
Bientôt dans “Témoignages”
Au cours de cette semaine, nous continuerons à rendre compte des travaux du congrès. Plusieurs interventions ont été très intéressantes comme celles de Graziella Leveneur sur la casse sociale, de Marianne Assing sur l’enseignement, Marylène Berne sur les violences faites aux femmes ici et ailleurs, Nathalie Delouise sur les femmes et la prostitution à La Réunion, de Corinne Ramoune sur les femmes et les syndicats, de Nathalie Dompy sur l’agriculture, Annick Le Toullec sur l’emploi, la formation, l’égalité professionnelle, le harcèlement, ainsi qu’une communication sur les grossesses précoces à La Réunion.
"Nous voulons prendre la parole, pour nous, pour eux..."
La seconde journée du congrès de l’UFR a été marquée par l’émotion de toutes les participantes lors de l’intervention des Chagossiennes, Par ailleurs, Huguette Bello a appelé à approfondir la parité politique ; à réfléchir à l’orientation professionnelle des filles ; à encourager et accompagner tout ce qui est entrepris contre les violences politiques, à lutter contre la “casse sociale” et à la création d’une association des ami(e)s de l’UFR, lieu d’échanges. Quatre motions ont été votées, ainsi que la charte mondiale des femmes pour l’humanité. Le comité directeur de l’UFR a été renouvelé. Les travaux du Congrès se sont déroulés sous la présidence de Graziella Leveneur.
Mimose Furcy raconte en créole, d’une voix brisée par les sanglots, sa vie de déportée qui commence à treize ans. L’assemblée se lève, applaudit et reste debout pour écouter la suite de l’intervention de la sœur chagossienne. Le congrès de l’Union des femmes réunionnaises (UFR) vient de vivre un de ces grands moments dont les réunions de femmes sont coutumières. Moment d’émotion, moment de solidarité, moment de femmes. Ce congrès a été fortement marqué par “l’indianocéanité” avec des interventions de femmes des Chagos, de Maurice, de l’Archipel des Comores, et au-delà par celle d’une représentante de Fédération nationale des femmes de Chine.
L’autre temps fort de cette seconde journée du congrès de l’UFR a été le rapport de la présidente, Huguette Bello. "La direction de l’UFR a décidé d’organiser ce congrès aujourd’hui, non seulement parce qu’elle est soucieuse du fonctionnement démocratique de l’association, et donc de l’avis de ses adhérentes, mais aussi parce que l’année 2005 marque l’anniversaire de plusieurs évolutions importantes dans l’histoire des femmes".
Huguette Bello articule son rapport autour de quatre axes et pour le 1er, autour de la parité politique. Le vote de la loi de juin 2000 favorisant l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et aux fonctions électives, une des grandes revendications de l’UFR, a été "vécu par nous comme un grand succès".
Le nombre de femmes dans les Conseils municipaux de La Réunion a augmenté de 150 %. "Les structures municipales du paysage réunionnais en ont été bouleversées". Sans drame, ni dans les Conseils municipaux, ni dans les familles. "Les choses ont changé (...) Mais les mentalités ont-elles vraiment évolué ? Les habitudes séculaires ont-elles vraiment disparu ? ", dit encore Huguette Bello. Pas vraiment si l’on examine la répartition des délégations de pouvoirs, des fonctions d’adjoints ou encore des vice-présidences au sein des exécutifs locaux ou encore les élections législatives et cantonales qui relèvent du scrutin unominal. "La citadelle du pouvoir demeure aux mains des hommes" et "la loi propose, le machisme dispose", remarque la présidente de l’U.F.R. pour qui, "le combat pour la parité est bien engagé, mais il est loin d’être achevé".
Durement frappées par le chômage
Et si elle insiste, c’est que "des changements multiples dans la marche du monde, changements décisifs et de plus en plus rapides exigeaient le débat, l’invention, l’imagination, alors qu’il fallait écouter monter des profondeurs du peuple une anxiété inédite et d’une grande gravité, les hommes sont revenus à leurs jeux d’un autre temps (...) Nous les femmes, nous ne voulons plus des gens qui croient avoir toujours raison, nous ne voulons plus de ces voix qui chuchotent qu’un tel est notre sauveur, que rien n’est possible sans lui".
Huguette Bello aborde alors l’éducation et l’égalité professionnelle. Elle souligne d’abord que "les progrès de l’éducation enregistrés dans l’île, notamment ces dernières années, ont largement profité aux filles". C’est ce qui explique "la rapidité avec laquelle nous réagissons chaque fois que des menaces apparaissent contre l’école et il faut bien dire que, là-dessus, le gouvernement nous a servies". Elle s’indigne de la réaction des autorités "qui n’ont pas trouvé d’autre réponse que de balancer des grenades lacrymogènes sur les lycéens qui manifestaient" contre la réforme Fillon.
Les progrès des filles à l’école se traduisent par un taux de travail salarié qui a quadruplé en trente ans. Mais si les femmes forment aujourd’hui plus de 40% de la population active, "elles sont durement frappées par le chômage". Elle appelle à réfléchir "sur tout ce qui relève de l’orientation des filles". Plus loin, Huguette Bello aborde les conditions d’accès des jeunes au marché du travail. "Discrimination positive, préférence régionale, peu importe le terme utilisé (...) Mais personne ne peut nier l’existence de barrières invisibles qui freinent l’embauche de nos jeunes, même quand ils ont fait des études (...) Cette question doit être abordée de façon sereine et digne, sans anathèmes, sans arrière-pensées, sans procès a priori".
Elle met ensuite l’accent sur trois sujets. Sur la violence, "le silence et la gêne qui ont longtemps enveloppé cette réalité commencent à se dissiper (...). Il ne s’agit pas de stigmatiser les hommes, ni de dresser une moitié de l’humanité contre l’autre".
Mais l’île n’échappe pas à la réalité des brutalités domestiques et "il est plus que jamais urgent que l’UFR encourage et accompagne tout ce qui est entrepris contre ces violences là". Sur l’interruption volontaire de grossesse, on constate que le nombre augmente en dépit de la diffusion des méthodes de contraception. "Il faut aller au-delà des constats, interroger les idées reçues, ne pas nous contenter de fausses évidences. Parmi les nombreuses pistes à explorer quelques-unes doivent retenir particulièrement notre attention : l’éducation sexuelle des jeunes, la formation des étudiants en médecine à la contraception, le souci d’une information régulière, une analyse plus fine du profil des femmes qui ont recours à l’IVG".
Enfin, elle souligne, que "si tout le monde pâtit de la politique de casse sociale, les conséquences en sont encore plus désastreuses pour les femmes, notamment dans le domaine des retraites".
La misère a un visage de femme
La présidente en vient à la mondialisation. Elle note l’ouverture de l’UFR à l’extérieur comme le montre les invitées étrangères. Du fait de cette ouverture, "nous ne pouvons qu’être attentives au phénomène majeur de notre époque". Or, "la mondialisation élargit chaque jour le gouffre qui sépare les pays du Nord et du Sud" et, "à l’intérieur des différents pays, elle creuse un peu plus le fossé qui sépare les riches et les pauvres". Enfin, elle aggrave les inégalités entre les hommes et les femmes. On a pu écrire, dit-elle que, "la misère a un visage de femme".
Mais soutient-elle, "si nous savons encore pleurer, nous savons aussi agir, parler et vouloir. Construire l’avenir, c’est deux fois notre rôle parce que nous sommes des mères et des éducatrices, et parce que nous sommes des citoyennes".
Elle estime donc que l’UFR "doit s’impliquer plus que jamais, et hardiment, dans la marche du monde, dans le destin de la France et dans celui de La Réunion". Et pour élargir encore le l’influence de l’UFR, elle propose "de créer l’association des ami(e)s de l’UFR (...) qui pourrait être le lieu d’échanges multiples, loyaux, authentiques" pour "réfléchir à l’avenir de notre île, à son bien, à sa paix, au rôle qu’elle doit jouer dans le monde (...) Nous les femmes, nous ne sommes pas faites pour ne penser qu’à nous-mêmes, disons aux hommes, disons à nos concitoyens, disons aux responsables politiques que nous voulons prendre la parole, que nous le voulons pour nous, que nous le voulons pour eux".
L. M.
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