Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes

Les femmes s’exposent

26 novembre 2009

La sculpture “Femme, mutilation”, réalisée par Florence Lafleur, a été inaugurée dans la nouvelle roseraie du Jardin de l’Etat (Saint-Denis) ce mercredi 25 novembre à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes. Cette sculpture a été réalisée et primée dans le cadre du Prix Célimène, qui a pour objet d’encourager l’expression des femmes artistes amateurs depuis 2005. Le second Prix attribué au poème d’Agnès Farrugia “Aux dernières nouvelles” trône également sur le socle de la statue, au milieu de la roseraie spécialement aménagée pour l’occasion.

La sculpture actuellement sculptée dans une résine à laquelle sera substitué un bronze définitif en début d’année 2010.

Cette Journée internationale de l’élimination des violences faites aux femmes et des violences intra-familiales, décrétée comme telle par l’ONU en 1999, avait dix ans jour pour jour hier.

Cette date a une histoire. Le 25 novembre 1960, les sœurs Mirabal, militantes dominicaines, furent brutalement assassinées sur les ordres du dictateur et chef de l’État, Rafael Trujillo. Participant activement aux actions politiques menées contre le régime en place et incarcérées à plusieurs reprises, elles devinrent rapidement des symboles de résistance à la dictature du régime.

A La Réunion, le taux de violences exercées contre les femmes est bien supérieur à la moyenne nationale. Deux fois plus de femmes meurent des suites de coups et blessures sur l’île. Entre 2006 et 2009, plus d’une dizaine de femmes ont péri sous les coups de leurs conjoints, de même que certains enfants du couple.

Entre janvier et octobre 2009, le numéro de téléphone de veille sociale de la région (qui mutualise trois numéros d’écoute) a comptabilisé 6.296 appels de femmes et enfants en détresse contre 8.590 en 2008 et environ 70 appels d’hommes qui battent leur femme (en 2008, ces appels étaient trop rares pour être comptabilisés). Parmi les 6.296 appels, 1.870 concernaient des violences faites aux femmes, 3.825 des situations d’exclusions et 597 des enfants en danger. Et dans 50% des cas, les femmes ou enfants nécessitaient une solution d’hébergement d’urgence.

Or, cette demande d’hébergement d’urgence est largement supérieure au nombre de places disponibles sur l’île. Pour l’heure, il existe trois centres d’hébergement d’urgence (au Nord, Sud et Est) qui cumule 66 places. Une quatrième structure est en passe d’ouvrir au mois de décembre, permettant de passer à 86 places. En cas d’urgence avérée, une convention autorise toutefois un hébergement hôtelier.

Ce samedi 28 novembre, une “marche blanche lumineuse” sera organisée en l’honneur de ses femmes violentées, « pour qu’elles sortent de l’obscurité ».


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